With the adoption of resolution 1301, May 2000, by the Security Council, the Western Sahara dispute could mark a turning point in the evolution of the conflict. The UN, co-author with the OAU of the peace plan, and in charge of its settlement, considers to abandon it in order to look for other «solutions». We have asked four political analysts to give us a commentary and publish them here together with the open letter of the president of the AFAPREDESA and the text of an Algerian journalist, who follows the question since the mid-seventies. These texts exprime the opinions of their authors. Other reactions are welcome.
L'adoption, par le Conseil de sécurité, sur pression des USA et de la France, de sa dernière résolution sur le Sahara Occidental S/RES/1301 (2000), pourrait constituer un tournant important dans l'évolution de la question sahraouie. L'ONU, à l'origine du plan de paix et chargée de son application, envisage de l'abandonner pour rechercher d'autres «solutions». Nous avons demandé à quatre politologues, qui suivent de près la question, d'écrire un commentaire, que nous publions ci-dessous, ensemble avec la «Lettre ouverte» du président de l'AFAPREDESA et un texte du journaliste algérien Tayeb Belghiche, qui suit ce conflit depuis le milieu des années septante. Ces textes reflètent les opinions de leurs auteurs. D'autres réactions sont bienvenues.
Con la adopción de la resolución 1301 de mayo de 2000 por el Consejo de Seguridad, la disputa del Sahara Occidental podría marcar un punto de retorno en la evolución del conflicto. La ONU, coautora junto con la OUA del plan de paz, y en cargo del de asentamiento, considera abandonarlo para buscar otras "soluciones". Hemos pedido a cuatro analistas políticos que nos hagan comentarios y los publiquen junto con una carta abierta del presidente de APREDESA y el texto de un periodista argelino, quién sigue el problema desde mediados de los setenta. Estos textos exponen las opiniones de sus autores. También se da la bienvenida a otras reacciones.
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Luciano Ardesi, sociólogo, presidente ANSPS (Associazione nazionale di solidarietà con il popolo sahrawi - Italia) (traduction française) |
Isaías Barreñada, politólogo (Madrid) y miembro de la secretaría de política internacional del sindicato CCOO |
Yahia H. Zoubir, Associate Professor of International Studies, USA (traduction française) |
Ubbi Bachir, Saharawi Student at the International Center of Peace and Development Studies, Castellon, Spain (traduction française) |
Abdesalam Aomar Lahsen, presidente AFAPREDESA (Asociación de Familiares de Presos y Desaparecidos Saharauis) (traduction française) |
Tayeb Belghiche, journaliste, SAHARA OCCIDENTAL / Qui veut trahir la cause ? El Watan, Alger, 05.06.00 |
Abraham Serfaty, Maroc, Sur la 3èmeVoie au Sahara Occidental, (traducción en castillano + english abstract) |
Carlos Ruiz Miguel, Profesor titular de Derecho Constitucional, Universidad de Santiago de Compostela, España |
Khatry Beirouk, a concerned Saharawi, In insisting upon doing the impossible, they're abandoning the possible. |
Yahia H. Zoubir : Réponse à Mr. Abraham Serfaty. |
Kamal Fadel, a personal point of view: "Third Way": No Way |
Abraham Serfaty: Réponse à Khatri Beirouk et à Yahyia H.Zoubir |
Ismail ould Sayeh, Auteur de ´"Les Sahraouis", (Ed. L'Harmattan,1998): Réflexions |
Abba Malainin, a personal point of view: "What's wrong with the Referendum Plan? Why another uncertain alternative solution? " |
Keiko Shingo, amie du peuple sahraoui: Message à M. Serfaty |
Lecil D. Wills: The world must accept the manifest destiny of the Western Sahara |
Elisabeth Muller: Quelques souvenirs... un engagement: le respect du droit |
L'insostenibile leggerezza della "terza via" nel Sahara Occidentale
Luciano Ardesi,
presidente ANSPS (Associazione nazionale di solidarietà con il popolo sahrawi - Italia)
La risoluzione del Consiglio di sicurezza dell'Onu del 31 maggio 2000 è per certi versi preoccupante. Facendo proprie le raccomandazioni del Segretario generale Kofi Annan (22.5.2000), il Consiglio invita Marocco e Fronte Polisario a presentare proposte concrete per risolvere tutti i problemi relativi all'applicazione del piano di pace, ma nello stesso tempo invita a studiare tutte le strade per una soluzione rapida, durevole e concordata del loro dissenso. Apparentemente nulla è più logico del tentativo di applicare un piano di pace e, di fronte ad un dissenso radicale circa la sua interpretazione, di studiare altre vie per superare una volta per tutte lo stallo attuale.
Tale logica offende però il diritto internazionale e gli accordi presi. Due osservazioni sono essenziali.
In primo luogo il piano di pace è frutto di un accordo tra le parti, ma è al tempo stesso ispirato ai principi del diritto internazionale, in particolare al diritto dei popoli coloniali all'autodeterminazione. Tale diritto ha trovato storicamente nel referendum di autodeterminazione il modo più sicuro per esprimersi. Le divergenze fondamentali nella sua applicazione riguardano il corpo elettorale: l'accordo di principio del 1988 tra Marocco e Polisario stabiliva come base il censimento spagnolo del 1974, un atto precedente l'accordo stesso, e quindi non predeterminato a favore dell'una o dell'altra parte. Sappiamo che nel corso della redazione del piano di pace delle Nazioni Unite (1991) e dei suoi numerosi aggiustamenti i segretari generali dell'Onu hanno sempre accolto le successive richieste del Marocco di allargare i criteri di inclusione nella lista elettorale, e che il Polisario ha accettato, dopo brevi resistenze, tale allargamento per non giustificare il blocco del piano. Il compito dell'Onu è di salvaguardare i principi del diritto internazionale e non può consistere nel favorire le pretese di una sola parte con la scusa di una presunta neutralità.
In secondo luogo a Kofi Annan non sfugge che oggi una diversa soluzione rispetto al piano di pace dell'Onu altro non è che la "terza via", vale a dire l'autonomia interna nel Marocco del Sahara Occidentale, che per il momento il governo di Rabat si astiene dal presentare ufficialmente, ma che è diffusa negli ambienti diplomatici dalla Francia e da altri alleati del Marocco. La "terza via" è la palese negazione del diritto di autodeterminazione. Kofi Annan ha già aperto la porta, ma per l'Onu e la comunità internazionale ciò è inaccettabile.
L'insoutenable légèreté de la «troisième voie» au Sahara Occidental
Luciano Ardesi,
président ANSPS (Association nationale de solidarité avec le peuple sahraoui - Italie)
(traduction ARSO)
Certains passages de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU du 31 mai 2000 sont préoccupants. Faisant siennes les recommandations du Secrétaire général Kofi Annan (22.05.2000), le Conseil invite le Maroc et le Front Polisario à présenter des propositions concrètes pour résoudre tous les problèmes relatifs à l'application du plan de paix, mais dans le même temps les invite à étudier toutes les voies pour une solution rapide, durable et concordante de leurs dissensions. Apparemment, rien de plus logique que la tentative d'appliquer un plan de paix et, face à des différences radicales de son interprétation, d'étudier d'autres voies pour résoudre, une fois pour toutes, le blocage actuel.
Cependant une telle logique est une offense au droit international et aux accords passés. Deux observations sont essentielles.
En premier lieu le plan de paix est le résultat d'un accord entre les parties, mais en même temps il s'inspire des principes du droit international, en particulier du droit des peuples coloniaux à l'autodétermination. Un tel droit a trouvé historiquement dans le référendum d'autodétermination la façon la plus sûre de s'exprimer. Les divergences fondamentales de son application concernent le corps électoral: l'accord de principe de 1988 entre le Maroc et le Polisario posait comme base le recensement espagnol de 1974, un acte qui précédait l'accord lui-même, et donc non prédéterminé en faveur de l'une ou l'autre partie. Nous savons que dans le courant de la rédaction du plan de paix des Nations unies (1991) et de ses nombreuses modifications, les secrétaires généraux de l'ONU ont toujours accepté les demandes successives du Maroc d'élargir les critères d'inclusion dans la liste électorale, et que le Polisario a accepté, après de courtes résistances, un tel élargissement, pour ne pas donner de prétexte au blocage du plan. Le devoir de l'ONU est de sauvegarder les principes du droit international et ne peut consister à favoriser une partie avec l'excuse d'une neutralité supposée.
En second lieu il n'échappe pas à Kofi Annan qu'aujourd'hui, parler d'une solution autre par rapport au plan de paix de l'ONU, n'est rien d'autre que la «troisième voie», ce qui équivaut à envisager l'autonomie interne du Sahara Occidental à l'intérieur du Maroc, que pour le moment le gouvernement de Rabat s'abstient de présenter officiellement, mais qui circule parmi les milieux diplomatiques français et autres alliés du Maroc. La «troisième voie» est la négation même du droit à l'autodétermination. Kofi Annan a déjà ouvert la porte, mais pour l'ONU et la communauté internationale ceci est inacceptable.
Comentario sobre la situación después de la adopción de la resolución 1301 (2000) del Consejo de Seguridad de Naciones Unidas (31 de mayo 2000)
Isaías Barreñada,
politólogo (Madrid) y miembro de la secretaría de política internacional del sindicato CCOO
Marruecos está cuestionando la validez del Plan de arreglo, y con cierto éxito está difundiendo esa idea utilizando para ello unos medios de información ávidos de noticias singulares.
Es obvio que la posición mantenida por Marruecos estos últimos años ha llegado a un callejón sin salida. Durante este tiempo ha aparentado estar comprometido con el Plan de arreglo, aunque su tosquedad le impidió disimular sus continuas trabas y no tuvo ningún empacho en seguir tratando la cuestión como si nada (discurso nacionalista, represión en los territorios ocupados, etc). Con esta actuación buscaba mejorar su deteriorada imagen en la escena internacional; mientras que con los retrasos pretendió ganar tiempo esperando una coyuntura más favorable y que el Frente Polisario se debilitara en la espera.
Sin embargo se ha llegado a un límite, a nadie se le escapa que los resultados del proceso de identificación favorecen claramente las tesis independentistas, y que de aplicarse los criterios establecidos para estudiar las alegaciones, los 134.000 recursos presentados tienen pocas posibilidades de prosperar. En tal situación, Marruecos sólo puede, ya no bloquear el proceso, sino pretender darlo por terminado.
Un nuevo argumento es ahora esgrimido por Marruecos: la llamada transición política (diseñada y llevada a cabo desde arriba, aderezada de una democratización a cuentagotas, tutelada por el majzen de siempre y conducida por el neodespotismo ilustrado del nuevo monarca). Mientras que ostenta su firmeza en la defensa de los intereses nacionales, Marruecos deja entrever a la Unión Europea y a los Estados Unidos que la pérdida del Sahara Occidental pondría en peligro su transición, lo que repercutiría en toda la región.
Además Marruecos sabe que la comunidad internacional quiere que se logre cuanto antes una solución a este conflicto; porque es gravoso para las arcas de Naciones Unidas y porque es un requisito para los cambios en el Magreb.
Por ello, algunos términos de la resolución 1301 (2000) parecen hacerle el juego a Marruecos. Si bien el Consejo de Seguridad reafirma su compromiso con el Plan de arreglo cuyo fin es un referéndum de autodeterminación, también deja entrever que se podrían estudiar otros medios para lograr a un arreglo. ¿Pero a qué otros medios se puede referir?
Puede tratarse de medios para imponer lo ya acordado. Recordemos que ahí residía uno de los puntos débiles del Plan de arreglo, y de los mismos Acuerdos de Houston; carecían de mecanismos que permitieran forzar el cumplimiento de lo acordado, dejando la puerta abierta a las maniobras dilatorias marroquíes. ¿Estaría acaso dispuesta la comunidad internacional a forzar la aceptación de los resultados de la identificación y a imponer la realización del referéndum con garantías? ¿Qué supondría eso en una situación de ocupación, militar y civil, como la del Sahara Occidental?
El problema de mayor envergadura sería si lo que pretenden Naciones Unidas y las potencias occidentales es eximir a Marruecos del mal trago de perder el referéndum y apoyasen, como ya sondeó hace algunos meses Francia, las quiméricas terceras vías (sean un régimen de autonomía, la partición del territorio o un estado libre asociado) que ponen de lado el derecho inalienable de los saharauis a decidir libremente su futuro.
Una solución de este tipo no sólo vulneraría flagrantemente los derechos de la población saharaui, sino que haría un flaco favor a la democratización de la región.
United Nations Security Council Resolution 1301 (2000): A Commentary
Yahia H. Zoubir,
Associate Professor of International Studies, USA
Resolution 1301 (2000) adopted by the United Nations Security Council on 31 May 2000 extended the mandate of MINURSO until 31 July 2000. Although this resolution reiterates UN support for the implementation of a «free, fair, and impartial referendum for the self-determination of the people of the Western Sahara», it barely hides the fact that France and the United States have been pushing for the so-called «third way». Both countries are now convinced that Morocco would lose the referendum and thus would never abide by the results should the referendum ever take place. They have failed to persuade Morocco to respect international legality; instead, they have decided to put pressure on the Sahrawis to accept another alternative: «large autonomy under Moroccan sovereignty.»
Both France and the United States believe that a Sahrawi victory would destabilize the new king, Mohammed VI, whom they perceive as a modernizer capable of bringing about the necessary reforms to allow the kingdom to enter an era of economic and political liberalization. The United States is less blatant in pushing the Sahrawis to accept this «third way» approach simply because the US Congress is less pro-Moroccan than the Administration. Furthermore, US officials are concerned that Sahrawi refusal to accept the «third way» could lead to a resumption of hostilities. This explains why they have supported James A. Baker's efforts to find some possible compromise between Moroccan and Sahrawi positions.
France, for its part, is decidedly pro-Moroccan on the Sahrawi issue and has done all it could to postpone indefinitely the holding of a referendum and ensure the annexation of the Territory into the Kingdom of Morocco. France was successful in this approach as long as Algeria - ravaged by internal conflict - was weakened internationally. Undoubtedly, Algeria's recovery and its refusal to endorse the «third way» alternative could facilitate the Sahrawis' decision to resume the armed struggle. In such case, France and the United States would have no other choice but to nudge Morocco to accept the rules of the referendum laid out by the United Nations and stop using the «appeals» tactics to prevent the referendum from being held. Clearly, a lost referendum in Western Sahara would prove less costly for Morocco - and for the Maghreb for that matter - than a war of attrition for which the Sahrawis seem well prepared.
La Résolution 1301 (2000) du Conseil de sécurité des Nations unies: Un commentaire
Yahia H. Zoubir,
professeur associé d'études internationales, USA
(traduction ARSO)
La résolution 1301 (2000) adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 31 mai 2000 a étendu le mandat de la MINURSO jusqu' à 31 juillet 2000. Bien que cette résolution réitère le soutien de l'Onu à la mise en place d'un "référendum d'autodétermination libre, régulier, et impartial pour le peuple du Sahara Occidental", elle cache à peine le fait que la France et les Etats-Unis ont fait pression pour la soi-disant "troisième voie". Ces deux pays sont maintenant convaincus que le Maroc perdrait le référendum s'il avait lieu et qu'il ne se conformerait jamais aux résultats. Ils n'ont pas réussi à convaincre le Maroc de respecter la légalité internationale; au lieu de cela (alors), ils ont décidé de faire pression sur les Sahraouis pour qu'ils acceptent une autre alternative: "une autonomie large sous la souveraineté marocaine."
La France et les Etats-Unis croient tous deux qu'une victoire sahraouie déstabiliserait le nouveau roi, Mohammed VI, qu'ils perçoivent comme moderne (modernisateur, innovateur) et capable de mettre en place les réformes nécessaires pour permettre au royaume d'instaurer une ère de libéralisation économique et politique. Si les Etats-Unis adoptent des méthodes moin flagrantes (plus dipolmatiques, discrètes) pour pousser les Sahraouis à accepter cette approche dite de la "troisième voie", c'est simplement parce que le Congrès des USA est moins pro-marocain que l'Administration. En outre, des fonctionnaires des USA sont conscients que le refus de la "troisième voie" par les Sahraouis pourrait mener à une reprise des hostilités. Ceci explique pourquoi ils ont soutenu des efforts de James A. Baker de trouver un compromis possible entre les positions des Marocain et des Sahraouis.
La France, pour sa part, est franchement pro-marocaine dans la question sahraouie et a tout fait pour reporter indéfiniment le référendum et maintenir l'annexion du territoire par le royaume du Maroc. La France a eu du succès dans cette approche aussi longtemps que l'Algérie - ravagée par ses conflits internes - a été affaiblie internationalement. Assurément, le retour de l'Algérie sur la scène internationale et son refus d'approuver l'alternative d'une "troisième voie" pourrait faciliter la prise de décision des Sahraouis de reprendre la lutte armée. Dans un tel cas, la France et les USA n'auraient pas d'autre choix que de pousser le Maroc à accepter les conditions du référendum élaboré par les Nations unies et à arrêter d'utiliser la "tactique des recours" pour empêcher la tenue du référendum. En clair, un résultat défavorable du référendum sera moins couteux pour le Maroc - et par conséquent pour le Maghreb - qu'une guerre d'usure à laquelle les Sahraouis semblent bien préparés.
It is high time to react!
Ubbi Bachir,
Saharawi Student at the International Center of Peace and Development Studies, Castellon, Spain
The trajectory of the Settlement Plan has appeared, beyond doubt, to be one of deliberate deviation and manoeuvring. From the outset, it was the UN former Secretary-General Perez de Cuellar who, under Moroccan pressure, reneged on the very letter and spirit of a fundamental element in the Settlement Plan, namely the criteria of eligibility. Then came the 'lean years' of Boutrus Boutrus-Ghali that introduced more deviations than rectifications into the plan. Finally, we have just witnessed the euphoria about Baker's initiative being dissipated against the backdrop of the unfortunate attempts to undermine the Settlement Plan from within and to bring the region back to the pre-Settlement Plan era.
In front of all these deviative tendencies, most Sahrawis had it that the only convincing argument to go ahead with the Settlement Plan than was that it would lead ultimately to expose to the international community the party responsible for obstructing the peace process. Yet this international community, represented in part by the central powers, has shown an increasing inclination to accommodate the Moroccan position more than standing up to its delaying tactics.
More seriously, it has already started betraying a more 'fluid' attitude of dealing with the Settlement Plan, which is characterised by the recently trumpeted motto of 'the third option' that is in fact nothing else than an expression of a pro-Morocco outcome in a referendum that has not yet been organised.
In its resolutions 1282 (December 1999) and 1292 (February 2000), the Security Council suspiciously endorsed the initiative of the Special Envoy of the UN Secretary-General with a view to exploring ways conducive to an early and lasting resolution to the dispute. It was, however, the resolution 1301 (May 2000) that has clearly exposed the intention on the part of the permanent members of the Security Council to inverse the Settlement plan. This is most evidenced in the emphasis placed on the importance of exploring 'other' ways and means to reach an early, durable and agreed resolution between the two parties of their conflict. It is no wonder that the adjective 'fair' was divorced from this envisaged resolution as much as it has been omitted from the entire Settlement Plan itself.
Now, we see that the central powers that are responsible for defending international peace and security are opening widely the door for war, while allowing Morocco to get away, in impunity, with her reneging on its international commitments, particularly those related to the Settlement Plan. In this case, there seems to be no ground for any convincing argument to go along with the Settlement Plan in order to expose the responsible for obstructing the peace process.
Once again, it seems that history is made to repeat itself, yet with much bitterness this time, by making the Sahrawis suffer more from the denial of their right to self-determination and independence following years of sufferings, exile and colonial domination. As such, history seems to have paradoxically chosen to throw the Sahrawi ball in the Sahrawi court. It is high time, therefore, for the Sahrawis and their friends to take on a determined and forceful response to this dangerous tendency of unilateral solutions, and to prove to the world that the struggle for their legitimate aspiration is far from over.
Il est grand temps de réagir !
Ubbi Bachir,
étudiant sahraoui au Centre International d'Etudes pour la Paix et le Développement, Castellon, Espagne
(traduction ARSO)
La trajectoire du Plan de paix a été, sans aucun doute, l'objet de manoeuvres et délibérément déviée. Au départ, c'est l'ancien Secrétaire général Perez de Cuellar qui, sous la pression du Maroc, a modifié, dans sa lettre et son esprit, un des fondements du plan de règlement, le critère d'éligibilité. Puis vinrent les "années maigres" de Boutros Boutros-Ghali, qui introduisit plus de déviations que de rectifications. Finalement nous venons de suivre le déclin de l'euphorie provoquée par l'initiative Baker, sur la toile de fond des tentatives malheureuses de saper le plan de paix et de ramener la région au stade d'avant le plan.
Face à toutes ces dérives, la plupart des Sahraouis étaient persuadés que le seul argument convaincant pour rester fidèles au plan de paix, c'était qu'il montrerait finalement à la communauté internationale qui était responsable du blocage du processus. Cependant cette communauté internationale, représentée en partie par les grandes puissances, dévoile une tendance grandissante à s'accommoder des positions marocaines, plutôt qu'à s'élever contre sa tactique des reports. Plus sérieusement, elle a déjà commencé à montrer une attitude plus «souple» face au plan de règlement, caractérisée par le nouveau terme de «troisième voie», qui n'est en fait rien d'autre que l'expression d'une issue pro-marocaine d'un référendum qui n'a pas encore été organisé.
Dans sa résolution 1282 (décembre 1999) et 1292 (février 2000), le Conseil de sécurité a avalisé de manière suspecte l'initiative de l'envoyé spécial du Secrétaire général, qui devait examiner les moyens de parvenir à une solution rapide, durable et concertée du conflit. C'est la résolution 1301 (mai 2000) qui a exposé clairement l'intention des membres permanents du Conseil d'inverser le plan de réglement. Ceci est bien mis en évidence par l'importance accordée à la recherche "d'autres" voies pour mettre en place une solution rapide, durable et concertée du différend entre les deux parties. Il n'est pas étonnant que l'adjectif «régulier» ait été supprimé dans le texte définitif, tout comme il est absent du plan de paix lui-même.
Actuellement nous constatons que les grandes puissances, qui sont responsables de la paix et de la sécurité internationales, ouvrent largement la porte à la guerre, en permettant au Maroc de renier impunément ses engagements internationaux, en particulier ceux ayant trait au Plan de règlement. Dans ce cas il ne semble subsister aucun argument convaincant pour poursuivre la mise en oeuvre du plan de paix afin de démasquer celui qui empêche sa mise en oeuvre.
Une fois de plus l'histoire se répète, avec beaucoup d'amertume cette fois, en faisant souffrir les Sahraouis encore davantage, en leur refusant le droit à l'autodétermination et à l'indépendance, après des années de calvaire, d'exil et de domination coloniale. Ainsi l'histoire semble paradoxalement avoir choisi de lancer la balle sahraouie dans le camps sahraoui. Il est grand temps, par conséquent, pour les Sahraouis et leurs amis, d'apporter une réponse déterminée et forte à cette dangereuse voie des solutions unilatérales et à prouver au monde que la lutte pour ses droits légitimes est loin d'être terminée.
Carta abierta a los pueblos, a las instituciones, a los partidos políticos, a las organizaciones, a los medios de comunicación y a los ciudadanos y ciudadanas españoles.
Abdesalam Aomar Lahsen
Presidente de la Asociación de Familiares de Presos y Desaparecidos Saharauis, AFAPREDESA
"España cumplirá sus compromisos y tratará de mantener la paz, don precioso que tenemos que conservar. No se debe poner en peligro vida humana alguna cuando se ofrecen soluciones justas y desinteresadas y se busca con afán la cooperación y entendimiento entre los pueblos. Deseamos proteger también los legítimos derechos de la población civil saharaui, ya que nuestra misión en el mundo y nuestra Historia nos lo exigen." Palabras, pronunciadas por S.M. Don Juan Carlos, el entonces Príncipe de España y Jefe de Estado en funciones, el 2 de noviembre de 1975 durante su visita a El Aaiún.
Con grán frustración e indignación hemos recibido la noticia de la nueva estrategia de Naciones Unidas hacia la cuestión del Sahara Occidental. El Consejo de Seguridad, en vez de ser más firme con las partes en conflicto en cuanto al cumplimiento del Plan de Arreglo y de los Acuerdos de Houston, acabó por rendirse ante las exigencias de Marruecos y diluir el Plan de Paz de su principal esencia. Marruecos ha conseguido una vez más lo que siempre ha querido: salvarse de una situación que llevaría al pueblo saharaui a recuperar sus derechos inalienables de autodeterminación e independencia. Esta vez, los protagonistas de esta maniobra dilatoria son nada mas y nada menos que los dos "todopoderosos" Estados Unidos de América y Francia. Dos Naciones que se han construido a precio de sangre para consagrar la libertad de sus pueblos, pero que han actuado en diversas ocasiones para subyugar a tantos otros pueblos en el mundo. Estos dos países no son ajenos a la situación que vive el pueblo saharaui desde 1975, fecha de la invasión marroquí y la vergonzosa retirada de España. En deber a la verdad, recordamos las actuaciones de cada una de las potencias responsables del exilio y las barbaries cometidas contra el pueblo saharaui.
Seguramente que todos tendrían hoy la conciencia tranquila, si el régimen marroquí hubiese cumplido con su parte del "pacto": aniquilar al pueblo saharaui y al igual que a otros pueblos exterminados, recordarlo de vez en cuando mediante películas de acción, donde jugarán siempre el papel de "malos", que no han tenido mas que lo que se merecen.
Hoy de nuevo, el pueblo saharaui se enfrenta a una de las etapas más duras de su historia contemporánea. En los territorios ocupados, las fuerzas de ocupación persisten en su política de vulneración de los derechos humanos. Al otro lado del muro de vergüenza construido por Marruecos en el Sahara Occidental, los combatientes saharauis se preparan para retomar las armas en defensa de los legítimos derechos del pueblo saharaui. Ante tal inminente peligro ¿que se puede hacer? & La esperanza y el optimismo nos hacen creer que la situación aún puede salvarse. Que estamos aún a tiempo de encontrar el camino para llegar a un entendimiento entre las partes en conflicto, para celebrar sin demora el referéndum de autodeterminación en el Sahara Occidental. Para ello, España debe jugar un papel activo en la búsqueda de la paz y la estabilidad en la región. España esta obligada a cumplir sus compromisos hacia un pueblo que abandono a su suerte sin las mínimas garantías, para poder decidir libremente su futuro. Es el momento para España de recapacitar los errores del pasado. Nada mejor para ello que cumplir con sus promesas. En ese sentido, las actuaciones de Portugal con su ex-colonia Timor Oriental, es todo un ejemplo a seguir. De esta manera, se evitarán las continuas violaciones de lesa humanidad contra el sufrido pueblo saharaui, que tiene derecho a vivir en Paz y en Libertad, como los demás pueblos del mundo.
Ciudad Real, Junio del 2000
Lettre ouverte aux peuples, aux institutions, aux partis politiques, aux organisations, aux médias et aux citoyens et citoyennes espagnols
Abdesalam Omar Lahsen
Président de l'Association des Familles de Prisonniers et Disparus Sahraouis, AFAPREDESA
"L'Espagne remplira ses engagements et tenter maintenir la paix, don précieux que nous devons conserver. Il ne faut mettre en danger aucune vie humaine alors qu'il existe des solutions justes et désintéressées et que l'on cherche la coopération et l'entente entre les peuples. Nous souhaitons défendre également les droits légitimes de la population sahraouie, car notre mission dans le monde et notre histoire nous l'exige." Mots prononcés par SM Don Juan Carlos, alors Prince d'Espagne et Chef d'Etat en fonction Le 2 novembre 1975 durant sa visite à El Ayoun.
C'est avec un grande frustration et indignation que nous avons reçu l'information de la nouvelle stratégie des Nations Unies concernant le Sahara Occidental. Le Conseil de Sécurité, au lieu de se montrer plus ferme avec les parties au conflit quant à l'accomplissement du Plan de Règlement et des Accords de Houston, vient de se rendre face aux exigences du Maroc et a vidé le Plan de Paix de sa principale essence. Le Maroc a obtenu une fois de plus ce qu'il a toujours voulu: se sauver d'une situation qui amènerait le peuple sahraoui à récupérer ses droits inaliénables d'autodétermination et d'indépendance. Cette fois, les protagonistes de cette manoeuvre dilatoire ne sont autres que les deux états tout-puissants, les USA et la France. Deux nations qui se sont construites au prix du sang pour consacrer la liberté de leurs peuples, mais qui ont agi en diverses occasions pour soumettre tant dêautres peuples dans le monde. Ces deux pays ne sont pas étrangers à la situation que vit le peuple sahraoui depuis 1975, date de l'invasion marocaine et du retrait honteux de l'Espagne. Au nom de la vérité, rappelons les agissements de chacune des puissances responsables de l'exil et des barbaries commises à l'encontre du peuple sahraoui.
Tous auraient certainement la conscience tranquille aujourd'hui si le régime marocain avait accompli sa part du "pacte": anéantir le peuple sahraoui et que , de même que pour d'autres peuples exterminés, le rappeler de temps en temps dans des films d'action, où ils joueront toujours le rôle des "méchants" qui n'ont eu que ce qu'ils méritent.
Aujourd'hui, une fois de plus, le peuple sahraoui affronte une des étapes les plus dures de son histoire contemporaine. Dans les territoires occupés, les forces d'occupation persistent dans leur politiques d'atteinte aux droits humains. De l'autre côté du mur de la honte construit par le Maroc au Sahara Occidental, les combattants sahraouis se préparent à reprendre les armes pour la défense des droits légitimes du peuple sahraoui. Devant ce danger imminent, que peut-on faire? L?espoir et l'optimisme nous font croire que la situation peut encore être sauvée. Qu'il est encore temps de trouver le chemin pour arriver à une entente entre les parties au conflit, pour organiser sans attendre le référendum d'autodétermination au Sahara Occidental. Pour cela, l'Espagne doit jouer un rôle actif dans la recherche de la paix et de la stabilité dans la région. L'Espagne est obligée de remplir ses engagements envers un peuple qu'elle a abandonné à son sort sans les garanties minimum pour pouvoir décider librement de son avenir. Il est temps que l'Espagne réfléchisse aux erreurs du passé. Rien de mieux pour cela que d'accomplir ses promesses. Dans ce sens, l'action du Portugal avec son ex-colonie du Timor Oriental est tout un exemple à suivre. De cette manière, on évitera les violations continues de lèse humanité contre le peuple sahraoui martyr, qui a le droit de vivre dans la paix et la liberté, comme tous les autre peuples du monde.
Ciudad Real, Juin 2000
SAHARA OCCIDENTAL / Qui veut trahir la cause ?
Tayeb Belghiche
El Watan, Alger, 05.06.00
Que va dire M. James Baker, ancien secrétaire d'Etat américain et représentant personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental, à ses interlocuteurs sahraouis et marocains ?
Le Conseil de sécurité des Nations unies vient pratiquement de lui faire un enfant dans le dos. En effet, ce dernier a adopté mercredi dernier une résolution dans laquelle il demande aux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, «des propositions précises et concrètes sur lesquelles elles pourraient s'entendre afin de régler les multiples problèmes auxquels se heurte l'application du plan de règlement et exploreront tous voies et moyens de parvenir à un règlement rapide, durable et concerté de leur différend au sujet du Sahara occidental». Avec un tel paragraphe, M. Baker se trouve dans de beaux draps.
Depuis qu'il a pris le dossier en mains, il s'est appliqué à agir conformément à toutes les résolutions des Nations unies pour aboutir à un référendum d'autodétermination juste et honnête du peuple sahraoui. Malgré la malhonnêteté de la partie marocaine, il a avancé très sensiblement en vue de l'application de ce plan. Il a même accompli l'exploit d'arriver à identifier, grâce au concours de la Minurso, le nombre d'électeurs devant participer à la consultation électorale. Mais ce recensement a fait ressortir une évidence : la très nette majorité des Sahraouis se prononcera pour l'indépendance. Les protecteurs du régime de Rabat sont contre cette option. Ils estiment que le respect du droit du peuple sahraoui à l'indépendance déstabilisera la monarchie alaouite. Et c'est ainsi que durant la dernière réunion du Conseil de sécurité, deux membres permanents, la France et les Etats-Unis, selon des sources sahraouies, ont décidé d'imposer une nouvelle grille de lecture pour le règlement du conflit du Sahara occidental. Cette grille suppose obligatoirement, à travers la lecture de la résolution, l'abandon progressif du référendum d'autodétermination, en violation des principes fondamentaux de la charte des Nations unies et la recherche d'une «troisième voie» qui préserverait et contribuerait à préserver des intérêts privés français et américains menacés par une possible révolution au Maroc.
Les Sahraouis ont senti le piège. Ils ont avec eux le droit international et ne sont pas prêts à être sacrifiés sur l'autel des intérêts français et marocains. «Toute solution qui ne passe pas par le respect du droit à l'autodétermination porte en elle les germes de la déstabilisation de tout le Maghreb», soulignent les dirigeants du Front Polisario.
Ils affirment que tout projet qui n'a pas l'assentiment du Front Polisario et de l'Algérie est voué à l'échec. Bizarrement, à New York, l'Algérie ne s'est pas battue comme il se devait cette fois-ci. C'est la première fois, depuis plus de deux décennies, que son point de vue n'est pas pris en compte. Pourtant les Algériens n'ont fait que défendre la légalité internationale. Le président Abdelaziz Bouteflika en personne, recevant il y a quelques semaines les dirigeants du Front Polisario, leur a conseillé de ne pas transiger sur le plan de paix de l'ONU et que pour cela, ils trouveront toujours l'Algérie à leurs côtés. Mlalheureusement, cette fois-ci à New York, la diplomatie algérienne n'a pas joué le rôle qui a toujours été le sien jusqu'à ce jour.
De toute évidence, dit-on de source digne de foi, toute nouvelle initiative est vouée à l'échec si elle ne reçoit pas l'appui du Front Polisario et de l'Algérie. Ce qui signifie que tout projet qui ignore le droit à l'autodétermination des Sahraouis ne sera qu'utopie.
(reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur)