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10.12.98
«Une dizaine d'hommes luttent pour survivre. Ce sont des
Sahraouis sans passeports ni papiers qui vivotent depuis trois mois
dans un mauvais hôtel de Rabat. Ils ont disparu des registres
publics en 1991, lorsqu'ils furent libérés d'une prison
d'El Ayoun. Ils n'ont aucun droit parce qu'ils ne sont personne. Ils
n'existent pas pour la bureaucratie. Noumar, Douhan et leurs
camarades écrivent des lettres à Hassan II et au
gouvernement marocain au nom des 320 ex-disparus devenus des
non-citoyens. "Nous ne demandons qu'à être des
êtres humains", répètent-ils à qui veut
les entendre. Aujourd'hui, 50 ans après la proclamation de la
Déclaration universelle des Droits humains, la situation
absurde des dépossédés de l'ancien Sahara
espagnol est une goutte d'eau dans l'océan de la misère
humaine». (extrait d'un article paru dans El Pais du 10.12.98
qui concerne 11 ex-disparus sahraouis qui se trouvent à
Rabat).
14.12.98
Rapport du secrétaire général sur le Sahara
Occidental S/1998/1160 du
11.12.98
Dans son rapport le secrétaire général fait le
point de la situation après ses voyages dans la région.
Il relève que le Front Polisario a officiellement
accepté l'ensemble des mesures proposées
(S/1998/997).
L'Algérie et la Mauritanie y apportent leur "plein appui". De
son côté le Maroc a exprimé "des
préoccupations au sujet de dispositions clefs" du paquet
proposé. Il conteste le bien-fondé des mesures
proposées, demande des précisions mais reporte les
consultations prévues sur les procédures de recours et
d'identification et retient toujours le matériel de
transmission de l'unité de génie à
l'aéroport d'El Ayoun. Devant cet état de fait, Kofi
Annan renonce à faire publier le 1er décembre la liste
provisoire des électeurs et accorde au Maroc un délai
de 6 semaines, soit jusqu'au 31 janvier 1999, pour accepter les
mesures proposées. En cas d'échec James Baker devra
réévaluer la situation et la viabilité du mandat
de la MINURSO.
16.-18.12.98
Visite d'El Youssoufi au Sud Maroc et au Sahara Occidental
occupé
A El Ayoun le premier ministre marocain a affirmé que la
clôture définitive du "dossier du Sahara" permettra au
Maroc de s'attaquer davantage aux impératifs du
développement et au règlement des grands dossiers
socio-économiques dans les "provinces du sud". Les "provinces
du sud du Maroc", "avec ou sans référendum, font partie
intégrante du royaume", a souligné Youssoufi.
17.12.98
Résolution du Conseil de sécurité
S/RES/1215(1998) (english)
Le Conseil réaffirme son soutien à l'ensemble des
propositions du secrétaire général. Il
décide de prolonger le mandat de la MINURSO jusqu'au 31.01.99,
afin de permettre la poursuite des consultations [avec le Maroc]. Il
demande aux parties de signer aussi rapidement que possible le
protocole sur le rapatriement. Il exhorte le Maroc à
formaliser la présence du HCR au Sahara Occidental et de
signer l'accord sur le statut des forces militaires. Le Conseil
demande à Kofi Annan de livrer son prochain rapport le
22.01.99.
17.12.98
Déclaration marocaine
Concernant la résolution du Conseil de sécurité,
le représentant permanent du Maroc auprès des Nations
unies, Ahmed Snoussi a souligné, avant son acceptation
unanime, que "le Maroc a bien précisé que quelles que
soient les intentions des auteurs de ces propositions nous pouvons
très difficilement accepter des dispositions qui remettent en
cause le plan de règlement et nous porter préjudice"
(MAP).
19.12.98
Déclaration du Front Polisario
Pour le représentant du Polisario en France le Conseil de
sécurité a laissé clairement entendre que Rabat
est le seul obstacle au plan de paix. "Le Maroc cache de plus en plus
difficilement son refus d'un référendum qu'il sait
pertinemment condamné à perdre" ajoute Fadel
Ismaïl, qui exhorte la communauté internationale à
faire pression sur le Maroc.
EN BREF
10-17.12.98
Abdelkader Taleb Omar Abdelaziz, président récemment
élu du Conseil National Sahraoui (parlement), a visité
le Portugal pendant une semaine. Il a été reçu
à Lisbonne par le Président du Parlament portugais,
Antonio Almeida Santos, et a rencontré des responsables du
Ministère des Affaires Etrangères, de partis
politiques, de groupes parlementaires, de syndicats et associations
de solidarité. Dans une interview publiée par
l'influent quotidien «Publico» le président du
Conseil National Sahraoui a dit qu'il a constaté «une
grande sensibilité vis-à-vis du problème du
Sahara chez tous les interlocuteurs portugais» ,
conséquence aussi de la courageuse lutte menée par le
Portugal pour la défense du droit à
l'autodétermination du «Timor Oriental, situation
très semblable à celle du Sahara Occidental».
12.12.98
Plusieurs centaines de personnes ont participé à la
manifestation organisée devant le ministère espagnol
des Affaires étrangères à Madrid. Ils
demandaient au gouvernement de faire pression sur le Maroc pour
garantir un référendum libre et honnête au Sahara
Occidental (BBC News).
14.12.98
Une délégation sahraouie, présidée par
Mohamed Lamine Ahmed, conseiller politique du président de la
RASD, a été reçue respectivement par le
président de l'Assemblée populaire nationale
algérienne et par le président du Conseil de la Nation.
La délégation sahraouie a exposé
l'évolution de la question sahraouie à la
lumière des accords de Houston et de la dernière
tournée de Kofi Annan.
14.12.98
L'AMDH a présenté son rapport annuel sur les violations
des droits de l'homme au Maroc. Elle demande des comptes à
tous les responsables des violations sans distinction. Selon l'AMDH,
le dossier de la détention politique reste ouvert et, pour le
clore définitivement, il faut régler la situation
professionnelle et médicale de ceux qui ont été
libérés. Elle réclame d'autre part le retour de
Serfaty dans sa patrie et que sa nationalité marocaine ne soit
plus mise en doute, ainsi que la levée de l'assignation
à résidence du Cheikh Yassine (Ach-Chark Al-Awsat,
Londres).
19.12.98
Une
"Early
Day Motion", signée par 79 parlementaires britanniques,
félicite et appuie le secrétaire général
pour ses efforts, salue la clarté de la position du Front
Polisario et demande au gouvernement britannique d'exercer des
pressions sur le Maroc pour qu'il accepte les propositions.