SEMAINES 33 - 34 : 13.08. - 27.08. 2005 |
08-15.08.05,
XVIe Festival mondial de la jeunesse et des étudiants,
Caracas
Au cours du festival, la ville de Caracas a signé un accord de
jumelage avec le camp de réfugiés de El Ayoun. Hector
Sanchez, directeur de la coopération internationale de
Caracas, a déclaré à cette occasion qu'il
s'agissait d'une alliance de type politique, mais aussi
d'échange d'expérience dans les domaines de
l'éducation, de la santé, de la culture et des sports.
[ABN,
Caracas 12/08/2005]
Dans sa déclaration finale [español],
le festival a exprimé «sa solidarité et son
soutien au peuple et à la jeunesse du Sahara Occidental dans
sa lutte pour le droit à la liberté et à
l'autodétermination».
LIBERATION des derniers prisonniers de guerre marocains en main du F. POLISARIO
18.08.05
Le Front Polisario a libéré les 404 derniers
prisonniers de guerre marocains sur plus de 2'000 capturés
depuis le début de la guerre contre le Maroc.
Après avoir signé l'acte de rapatriement avec le
délégué du CICR sur place, le Front Polisario a
procédé à la libération des prisonniers
au cours d'une cérémonie à laquelle assistait le
sénateur américain Richard Lugar, président de
la Commission des affaires étrangères, en tant
qu'envoyé du président US G. Bush. Il était
accompagné du chef des troupes américaines en Europe et
commandant des forces de l'OTAN le général James
Jones.
Ce rapatriement fait suite à une médiation des
Etats-Unis d'Amérique. L'envoi par George Bush du
président de la commission des affaires
étrangères du sénat, accompagné à
bord du jet présidentiel du général Jones, de
même que la présence à Tindouf d'une soixantaine
de marines américains chargés de l'organisation et de
la sécurité, montre l'importance de l'implication
américaine. Les prisonniers ont été
transportés à Agadir à bord de deux DC-10s de
l'armée américaine.
Le président Abdelaziz dans son discours a
déclaré que "l'évènement qui nous
réunit aujourd'hui constitue la fin d'un processus auquel mon
pays a consenti en application des appels lancés par de
nombreux partenaires et amis, mais aussi du fait de fortes
convictions humanitaires". Il a rappelé que "les aspects
humanitaires de ce conflit ne sont nullement définitivement
soldés", faisant allusion aux quelque 150 soldats sahraouis
[liste],
dont le sort reste inconnu, de même que celui de plus de 500
victimes de disparition forcée [liste].
En outre, une trentaine de citoyens sahraouis se trouvent
actuellement incarcérés au Maroc et au Sahara
Occidental pour motifs politiques.[liste]
De son côté, le sénateur américain Richard Lugar a déclaré espérer que «l'issue heureuse de ce problème humanitaire inspirera des efforts renouvelés pour oeuvrer à une solution politique, dans le cadre de l'ONU».
Le CICR a annoncé qu'il s'efforcerait désormais d'élucider le sort de "tous ceux qui ont disparu dans le cadre de ce conflit". "Pour l'heure, nous avons recensé 142 cas sahraouis non résolus, il y en a 262 du côté marocain, explique Marc Bouvier, responsable de la Croix-Rouge, coordinateur du département protection de la région Afrique du Nord, qui confirme que la RASD a saisi le CICR pour la disparition de 500 Sahraouis. Le Maroc selon lui «refuse opiniâtrement l'accès aux organisations internationales». «Nous avons obtenu une autorisation pour visiter les prisons tunisiennes, mauritaniennes et algériennes, il n'y a que le Maroc qui nous refuse l'accès», affirme M. Bouvier. Le représentant suisse reste optimiste. «Nous avons un dialogue avec les autorités marocaines qui avance positivement», déclare-t-il.
Réactions
et commentaires
C'est la satisfaction de tous côtés: citons e.a. ONU,
Union africaine (qui appelle le Maroc à la
réciprocité), la Ligue arabe, l'Union
européenne, les gouvernements des Etats-Unis, Algérie,
Espagne, France, Allemagne, Norvège et Suède. Des
partis politiques, des parlementaires (américains en
particulier), Amnesty international et de nombreux comités de
solidarité ont également fait part de leur
satisfaction.
Il faut signaler, comme l'écrit Carlos Ruiz dans Libertad Digital, que cet événement signe l'échec de la diplomatie franco-espagnole et souligne l'engagement des USA dans la région. Pour M.Saâdoune du Quotidien d'Oran, «les tentatives menées par Paris et Madrid de réduire la crise à un «tête-à-tête» entre Alger et Rabat se sont soldées par des échecs. La tentation de faire «sortir» l'ONU du dossier, comme le souhaitait le Maroc, s'est révélée improductive et même Paris, qui soutient totalement Rabat, parle désormais d'une «solution politique» dans le «cadre de l'ONU». Position réitérée par l'Union européenne qui a indiqué soutenir les efforts de M. Kofi Annan «pour trouver une solution définitive et mutuellement acceptable au conflit du Sahara Occidental dans le cadre des résolutions onusiennes».
Au Maroc, le
langage reste figé, même si le monde politique et la
presse se sont réjouis de la libération: "Justice a
été rendue", estime le porte-parole du gouvernement
marocain, Nabil Benabdellah [voir aussi le
commentaire
d'Ahmed Benani]. "Leur libération ne constitue, en
aucune manière, un geste du Polisario", déclare le
ministère marocain des Affaires étrangères dans
un communiqué, mais il ajoute: «Le Maroc se
félicite des multiples appels lancés (...) par les
partenaires de la région du Maghreb en faveur de la recherche,
sous l'égide de l'ONU, d'une solution politique
définitive et acceptable par toutes les parties».
Certains cependant ont demandé que les pouvoirs publics
prennent véritablement en charge la
réintégration des ex-prisonniers, souvent
négligée par le pouvoir.
Dans son communiqué (21.08.05), le parti politique marocain Ennehj Addimoucrati (Voie Démocratique) a exprimé son espoir que la récente libération des derniers prisonniers marocains par le Front Polisario puisse contribuer au règlement du conflit du Sahara Occidental "sur la base de la légalité internationale et l'autodétermination". Il a appelé le gouvernement marocain à "libérer les prisonniers d'opinion sahraouis".
Le Président américain George W. Bush a adressé le 24 août un message au Président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika, pour le remercier d' "avoir facilité la libération humanitaire des derniers prisonniers de guerre marocains détenus par le Front Polisario".
Page de liens se rapportant à la libération des derniers prisonniers de guerre marocains http://www.arso.org/PrisLib180805.htm
TERRITOIRES OCCUPES ET SUD MAROC
Les manifestations pacifiques continuent dans les villes occupées, axées principalement sur les prisonniers politiques et les mesures répressives dont ils sont victimes: limitation du droit de visites, transferts abusifs, refus de soins médicaux, etc. Le dispositif policier est maintenu, créant un véritable "état de siège". Les manifestations pacifiques qui ont lieu malgré cette situation sont brutalement dispersées et tournent en affrontements quasi permanents avec leur lot de blessés et d'arrestations.
15.08.05,
protestation
Les familles des quatre prisonniers politiques sahraouis,
transférés abusivement le 1er août dernier de la
Prison noire d'El Ayoun vers celle de Casablanca, se sont
réunies une nouvelle fois dans l'entrée de la prison,
hommes, femmes et enfants, portant un énorme transparent
demandant la libération de leurs proches. Les forces de police
ont dispersé le rassemblement après quelques heures et
confisqué le transparent.[compte-rendu]
16.08.05,
encore un transfert illégal
C'est à 5h du matin que deux prisonniers politiques sahraouis,
condamnés à 4 ans de prison ferme, ont
été transférés vers Aït Melloul
près d'Agadir, où leur présence a
été signalée le 22 août, après que
les prisonniers politiques, Ali Salem Tamek et Mahmoud Hadi El
Kainan, aient organisé un sit-in de protestation dans la cour
de la prison, refusant de regagner leurs cellules. Il s'agit de Baba
Laarabi et Elhafed Toubali, qui se trouvaient en grève de la
faim à la Prison Noire.
16.08.05:
inculpation et confrontation
Trois jeunes citoyens sahraouis, Tahlil Mohamed, Eljanhi Khalifa et
Lahwidi Mahmoud, arrêtés le 13 et le 14 août suite
à leur participation aux manifestations pacifiques, ont
été inculpés et emprisonnés à la
Prison noire.
La confrontation du défenseur des droits humains Hmad Hammad
avec Tahlil Mohamed, soigneusement mise en scène par la
police, n'a pas donné les résultats qu'elle escomptait.
Le jeune homme, fortement mis sous pression par des tortures, a
refusé d'admettre qu'il connaissait l'activiste des droits
humains. Les autorités judiciaires tentent de criminaliser
Hmad, arrêté le 9 août, en essayant de le mettre
en rapport avec des jeunes, accusés de constitution d'une
bande criminelle armée et de l'attaque d'un
commissariat.
19.08.05
Le citoyen sahraoui Amaydane Elwali a été
emprisonné à la Prison noire de El Ayoun.
20.08.05
Le citoyen sahraoui Asfari Naama est interpellé par des agents
de la DST devant son domicile à Tantan. Il est
interrogé pendant presque 4 heures suite à ses
déclaration sur RFI à propos de la libération
des prisonniers de guerre, propos jugés
pro-Polisario.
Grève de la faim illimitée des prisonniers politiques sahraouis
Le 8 août 2005 une trentaine de prisonniers politiques sahraouis dans les prisons d'El Ayoun, Aït Melloul et Oukacha - Casablanca entament une grève de la faim pour protester contre leur détention illégale, le transfert abusif des défenseurs des droits humains dans différentes prisons sans possibilités de contact et les conditions inhumaines d'incarcération.
Un comité de suivi de la grève de la faim des prisonniers politiques sahraouis se constitue en Espagne. [comunicado] Il appelle le gouvernement espagnol à intervenir en faveur des prisonniers.
Quatre prêtres espagnols de retour d'une visite à El Ayoun du 3 au 5 août dénoncent dans un rapport [en espagnol] la répression brutale et les tortures que le régime marocain fait subir à la population du Sahara Occidental. Ils lancent un appel à la communauté internationale.
18.08.05,
appel
Le Président de la République, Mohamed Abdelaziz, a
lancé un appel urgent au président américain G.
Bush pour lui demander d'intervenir afin de libérer les
prisonniers d'opinions sahraouis en grève de la faim dans les
prisons marocaines, et pour "mettre fin à la tragédie
du peuple sahraoui et de la région, dont les prisonniers de
guerre ne constituent qu'une infime partie".
23.08.05,
refus
Une commission de l'AMDH, l'Association marocaine des droits humains,
n'a pas été autorisée à rendre visite aux
prisonniers politiques sahraouis de la Prison noire dans le cadre
d'une enquête. La commission est composée de sept
membres, dont deux avocats.
23.08.05, El
Ayoun - Prison noire
Les familles des prisonniers politiques sahraouis se sont mises en
sit-in devant et dans le hall de la Prison noire, pour protester
contre le manque de soins et les restrictions de visites. Le
rassemblement a été dispersé par une
unité des forces des GUS dirigée par le tortionnaire
Ichi Bouhassane causant blessés et arrestations.
24 et
25.08.05, Solidarité
La coordination des associations de solidarité avec le peuple
sahraoui d'Espagne organise une manifestation et une grève de
la faim symbolique de 24 h, devant le ministère des Affaires
étrangères espagnol, à Madrid, contre la
répression brutale dans les territoires occupés et en
solidarité avec les prisonniers politiques sahraouis en
grève de la faim illimitée. Une centaine de personnes,
parmi elles des représentants des 17 régions autonomes
espagnoles, y participent.
Les
mères des prisonniers en grève de la faim expriment
leur préoccupation face à la dégradation de la
santé des prisonniers, elles rendent responsable les
autorités pénitencières de ce qui peut arriver
à leurs fils et demandent une enquête
indépendante.
Les épouses des défenseurs des droits humains
emprisonnés Mohamed Elmoutaoikil et Ali Salem Tamek expriment
leurs souffrances dans des déclarations publiques.
[Testimony
of the Sahrawi political prisoner Mohamed Elmoutaoikil's
wife]
[Appel
d'Aichatou Ramdan Chafiin]
[Llamamiento
de Aichatou Ramdan Chafii]
Les prisonniers politiques sahraouis adressent une lettre au Président de la République, Mohamed Abdelaziz, dans laquelle ils le félicitent pour la libération unilatérale récente des 404 derniers prisonniers de guerre marocains. (25.08.05)
26.08.05
Après plus de deux semaines de privation de nourriture les
grévistes présentent une grave
détérioration de leur état de santé avec
des symptômes, tels que perte de la sensibilité des
extrémités, perte de masse musculaire, maux de
tête et crampes, fatigue, faiblesse, évanouissements. A
Casablanca, les familles n'ont pas été
autorisées à voir leurs proches.
Plusieurs prisonniers ont été transférés
transitoirement dans les hôpitaux, où ils ont
été soumis à de fortes pressions pour se
réalimenter ou ont été alimentés de
force. On a tenté de leur faire signer des déclarations
déchargeant les autorités de toute
responsabilité concernant l'évolution de leur
santé. A la Prison noire, les autorités
pénitencières auraient promis aux grévistes
d'accepter leurs revendications, sauf la suppression de l'état
de siège au SO et l'annulation des condamnations. Les
grévistes ont refusé et exigé que les
négociations passent par Ali Salem Tamek, leur porte-parole
désigné, déporté à Aït
Melloul.
Chronologie détaillée sur http://www.arso.org/intifada2005#gf
18.08.05
Dans un communiqué remis à la presse après
l'arrivée à Agadir des 404 Marocains
libérés, Richard Lugar a réitéré
l'espoir de voir avancer la résolution du conflit. Lugar a
été reçu le lendemain par le roi du Maroc.
Le sénateur Lugar s'est exprimé plus longuement dans
une interview à la TV Abou Dhabi (19.08.05): « Nous
luttons contre le terrorisme. La coopération entre nos amis,
le Maroc et l'Algérie, est impérative. Nous demandons
[à l'Algérie et au Maroc] qu'ils retournent
à l'ONU, qu'ils profitent de cette nouvelle opportunité
[de la libération], signe de bonne volonté et
de bonne foi.» Lugar a estimé que «les USA n'avaient
pas de solution particulière à proposer, mais qu'ils
apprécieraient une réouverture des frontières
algéro-marocaines, les visites de haut niveau entre les deux
gouvernements, la reprise des échanges commerciaux. Les USA
sont prêts à les aider à résoudre leur
dispute [sur le SO]» ... «J'aimerais insister pour
que le Maroc et l'Algérie saississent l'opportunité de
cette libération pour créer un climat permettant de
résoudre le conflit du SO .... pour aller vers une solution
politique dans le cadre des Nations unies.»
Documents
OPINION
NOUVELLES
PUBLICATIONS
[Il
est possible que des liens externes vers des journaux ne soient plus
valables après quelques jours]
Français
Revue de la presse internationale francophone http://fr.groups.yahoo.com/group/revue-de-presse-sahara-occidental/messages
English
English publications on Sahara Update mailinglist: http://groups.yahoo.com/group/Sahara-update/messages
Castellano
Revista de la prensa en español http://es.groups.yahoo.com/group/revista-de-prensa-sahara-occidental/messages
Português
Norsk
Allemand
Italiano