57ème Session de la Sous-commission des Droits de l'Homme (25 juillet-12 Août 2005 à Genève)

I S M U N
INTERNATIONAL YOUTH AND STUDENT MOVEMENT FOR THE UNITED NATIONS  
Headquarters: Maison des Associations, Rue du Vieux ˆBillards 8 . 1205 Geneva, Switzerland
Mouvement    International  Des Jeunes et des Etudiants  Pour les Nations Unies                                              
Movimiento Internacional De Jovenes Y Estudiantes De Las Naciones Unidas

 

Intervention au titre du point 03 : Administration de la Justice, état de droit et démocratie.
Date: 28 juillet 2005
Orateur: M'Hamed Mohamed Cheikh

 

Monsieur le Président,

Il est patent que les libertés fondamentales, la démocratie et la justice sociale constituent  le socle de la dignité humaine et que les procès équitables et l'impartialité des décisions et  jugements des  tribunaux  concourent incontestablement au respect de celle-ci . Or, ces principes et droits fondamentaux n'ont pas droit de cité au Sahara Occidental, pays illégalement occupé par le Maroc depuis une trentaine d'années.

Suite aux  manifestations  pacifiques qui se déroulent depuis plus d'un mois  dans les différentes villes sahraouies et au sud du Maroc, et au cours desquelles ont été scandés des slogans appelant à l'indépendance , au respect des droits humains et à l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui, les autorités marocaines ont actionné durement leur arsenal judiciaire en condamnant arbitrairement et à de très lourdes peines un grand nombre de manifestants sahraouis.

Plusieurs personnes, et en particulier les activistes sahraouis des droits humains ont été condamnés à des peines allant jusqu'à 20 ans d'emprisonnement ferme à l'issue de procès qui ne répondent à aucune norme internationale en matière de procès équitable et sont tout naturellement intrinsèques à la nature même du système marocain , un système ou le règne de non-droit sévit depuis des lustres et ou la justice constitue une légalisation de l'arbitraire.

Les  autorités marocaines s'évertuent  à minimiser les événements d'une extrême gravité qui se déroulent dans les territoires sahraouis occupés les qualifiant  « d' incident banal ». La condamnation  à 20 ans de prison ferme des personnes dont le seul tort est de participer à des manifestations pacifiques réclamant la fin de l'occupation de leur pays et l'organisation d'un référendum permettant à leur peuple de décider librement de son sort conformément aux textes et résolutions des Nations Unies peut-il est considéré comme un « incident banal » ? 

La répression de la population civile sahraouie par les forces de sécurité marocaine tous corps confondus  a engendré parmi la population sahraouie des dizaines de blessés dont plusieurs grièvement et autant de disparus. Les télévisions européennes ont transmis en direct les images révoltantes de femmes battues, bâillonnées,  de jeunes piétinés par les forces de l'ordre marocaines devant le campus universitaire de Rabat, des maisons saccagées et leurs propriétaires sahraouis expulsés. Ce que qualifient aujourd'hui  les autorités marocaines « d'incident banal » est,  en fait une répression féroce qui n'épargne ni les femmes, ni les enfants, ni les handicapés physiques, et qui suscite chaque jour la révolte et la réprobation de la communauté internationale et celle des hommes épris de paix et de justice.

Monsieur le Président,

Il est particulièrement inquiétant de constater que les autorités marocaines, non contentes de museler les défenseurs sahraouis des droits humains recourent aujourd'hui aux « disparitions », domaine dans lequel  elles excellent parfaitement puisque  le sort de  plus 500 sahraouis demeure inconnu depuis le début du conflit en 1975.

Depuis cette date, les enlèvements suivies de disparitions  ont ciblé spécifiquement les sahraouis de tous âges qui manifestaient le désir d'indépendance et la fin de l'occupation de leur pays par le Maroc. Le  droit international fait pourtant obligation aux États qui ont ratifié les principaux textes protecteurs des droits de l'homme d'enquêter sur les violations de ces droits pour mettre fin à l'impunité mais cela n'existe,  bien entendu pas au Sahara Occidental  car les responsables marocains qui ont commis des exactions en 1975 qualifiés de « génocide » sont les mêmes responsables qui viennent d'opprimer dans le sang les manifestations pacifiques dans les principales villes sahraouies qui réclament la fin de l'occupation de leur pays et les mêmes responsables qui ont fait disparaître, suite à ces  manifestation plusieurs activistes sahraouis tels Ali Salem Tamek , Aminatou Haidar, Al Moutawakil, Brahim Noumriya, Fadel Gaoudi, Houcine Lidri, dont voici le témoignage ou, du fond des ténèbres de la prison dEl Aiun ou il est incarcéré  ,   il décrit  avec force détails  les supplices qu'ils endurent. .

La situation continue d'être sur le fil du rasoir dans les territoires occupés du Sahara Occidental et l'armée marocaine continuent de réprimer une population civile sans défense qui exprime son ras-le-bol, fruit d'un rejet on ne peut clair de 30 ans d'occupation. Le cycle de l'injustice se poursuit derrière les prisons ou croupissent arbitrairement des dizaines de défenseurs sahraouis des droits humains.

En dépit des cris d'alarme lancés par les organisations internationales pour la défense des droits de l'homme, les institutions et un grand nombre d'Association, l'ONU est restée sourde trop longtemps au drame que vit le peuple sahraoui, et qui s'est accentué ces derniers mois sous l'effet de la répression marocaine au Sahara Occidental.

Pour trouver une solution à cette situation tragique, il est nécessaire qu'une enquête soit menée et que toute la lumière soit faite sur la persistance des violations des droits de l'homme au Sahara Occidental et sur les conditions scandaleuses des procès qui sont le plus souvent une parodie de justice. Aussi, pour mettre un terme à ce drame, l'ONU doit,  imposer le respect de ses résolutions et   organiser sans tarder un référendum

d'autodétermination du peuple sahraoui.

Merci Monsieur le Président. 

 

 


[Violations des droits humains dans les territoires occupés au Sahara Occidental et au Maroc ]
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