57ème Session de la Sous-commission des Droits de l'Homme (25 juillet-12 Août 2005 à Genève)
MOUVEMENT CONTRE LE RACISME ET POUR L'AMITIE ENTRE LES PEUPLES (MRAP)
Intervention
au titre du Point 02 : Question de la violation des droits de l'homme
et des libertés fondamentales
Date : 27 juillet 2005
Orateur : Gianfranco Fattorini
Monsieur le Président,
Le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP) se réjouit de la décision de principe annoncée tout récemment par le Front POLISARIO de libérer sans conditions tous les prisonniers de guerre marocains qui l détient. Le MRAP souhaite que toutes les parties concernes puissent s' accorder dans les plus brefs délais sur les modalités pratiques.
Dans ce contexte, le MRAP exprime sa vive préoccupation au regard de l' évolution des événement au Sahara Occidental.
En effet, depuis le 21 mai dernier en particulier, la répression opérée par le gouvernement marocain s'est intensifiée suite a des manifestations qui ont eu lieu a El Aiun. Aux forces traditionnelles de police se sont joints les GUS, les groupes urbains de sécurité nouvellement crées ainsi que des militaires. Lors de cette manifestation, une centaine de personnes ont été arrêtées.
Dans l' après midi du 27 mai dernier, les étudiants sahraouis de l'université de Rabat ont manifeste en solidarité avec les victimes des émeutes del Auiun, la police est intervenue brutalement allant jusqu a pénétrer dans les chambres des filles du Campus de Suissi, détruisant leurs affaires. Des journalistes espagnols qui se trouvaient sur place ont été appréhendés par la police et leurs enregistrement confisques.
Dans les jours qui ont suivi, plusieurs manifestations pacifiques ont eu lieu dans différentes localités du Sahara Occidental, et systématiquement les forces de sécurité sont intervenues de manière brutale arrêtant des dizaines de manifestants, d autres sont portées disparus.
Le 5 juillet dernier, une délégation norvégienne est arrivée a El Aiun pour assister comme observateurs au procès prévu le 5 juillet de 16 sahraouis arrêtées lors des manifestations du mois passe.
Dans l' après- midi on signalait que les défenseurs des droits humains, Latif Allal, qui avait accompagné le groupe dans sa voiture personnelle avait été enlevé par la police. La délégation s est alors rendue au Commissariat pour avoir des explications sur son sort. La elle a été avisée qu elle n'était pas la bienvenue et sommée de quitter le territoire immédiatement. Suite a son refus d' obtempérer, la délégation, de retour a l' hôtel a été obligée par les forces de police de quitter celui-ci et emmenée sous escorte de 25 personnes. Les 5 norvégiens ont été achemines par voiture sur Agadir. Un journaliste du quotidien madrilène ABC, présent sur les lieux s est vu confisquer son matériel photographique et retirer ses accréditations de presse.
Le 21 juillet dernier, les habitants du quartier Maatala se sont regroupes devant le siège de la police judiciaire (PJ) ou sont séquestrés 03 activistes sahraouis arrêtes le 20 juillet: Noumria Brahim, Laarbi Messaoud et Lidrii Lhoucine. Les manifestants appelaient a leur libération. La police est intervenue causant plusieurs blesses. La mère et l épouse de Gaoudi Mohamed Fadel ont été menacées et intimidées par des agents des GUS devant les locaux de la police judiciaire qui les ont empêché de rendre visite au détenu.
Nombre de personnes interpelles affirment avoir été victimes d actes de torture ou de mauvais traitements. Ces détenus ont notamment été frappes a l aide de matraques et coups de pied, vilipendes comme « traîtres » envers le Maroc et suspendus dans des positions contorsionnées. En outre, on leur aurait place des chiffons sales dans la bouche et sur le nez afin de provoquer une asphyxie partielle.
Notre Organisation attire également l attention de la sous commission sur les limitations strictes imposées par les autorités marocaines aux liberté d' opinion et d information.
Depuis le début du mois d avril au moins 10 journalistes ont ete agresses, interpelles ou encore expulses de la ville del Aiun comme ce fut le cas de Salama Zoukani, technicien de la chaîne régionale del Aiun, Abdeslam Razzaq, correspondant de al chaîne Al Jazira, Lahcene Aoud, journaliste du quotidien arabophone Assahifa et Mourad Boujra, photographe indépendant.
Le MRAP dénonce avec vigueur les graves violations des libertés et droits fondamentaux de la personne de la part des autorités marocaines, notamment a l encontre du peuple sahraoui.
Le MRAP demande que MME Hina Jilali, représentante du Secrétaire général de l ONU pour les défenseurs des droits de l' homme intervienne auprès des autorités marocaines afin d exiger la protection des défenseurs sahraouis des droits de l homme
Que l ' OMCDH intervienne auprès des autorités marocaines afin que celles-ci respectent les libertés et droits fondamentaux, et notamment ceux des défenseurs sahraouis des droits de l homme
Que le Maroc veille a ce que toutes les allégations de tortures fassent, dans les plus brefs délais, l objet d'enquêtes impartiales, indépendantes et approfondies, et que les responsables présumés soient traduits en justice.
Merci Monsieur le Président.