Pour mettre les choses à leur juste place, je tiens à rappeler que mon analyse précédente ne reflète en aucun cas mon point de vue personnel concernant cette étape décisive que traverse le conflit du Sahara Occidental. Il s'agit d'une analyse objective des perspectives de la solution finale basée sur les engagements politiques actuels des deux parties et qui prend en considération l'incapacité de l'ONU à imposer une solution juste et durable au conflit.

L'objectivité est l'un des principes fondamentaux de la révolution sahraouie, soyons donc objectifs, et laissons nos convictions personnelles à part. Il y a six réalités que nous ne pouvons pas ignorer :

1. Le Front Polisario, et plus précisément sa direction actuelle, est le représentant unique du peuple sahraoui.
2. Le Front Polisario a accepté le Plan Baker II, et appelle sans cesse à son application.
3. Le Maroc refuse toute option qui inclut le référendum.
4. Le Maroc prétend que son projet d'autonomie est la solution « idéale » au conflit.
5. L'ONU mise sur les négociations directes pour sortir de l'impasse.
6. Le peuple sahraoui est déterminé à poursuivre sa lutte légitime pour exercer son droit à l'autodétermination.

A mon avis toute analyse qui ne prend pas en considération ces réalités perd, sans appel, son objectivité. Le Front Polisario s'était engagé devant le monde entier d'accepter une autonomie transitoire de 4 ou 5 ans, sanctionnée par un référendum d'autodétermination. Cette décision était prise sans l'aval de la majorité écrasante du Peuple Sahraoui et sans qu'un débat national ait-y lieu, et ce sont ces deux points faibles qui alimentent aujourd'hui la confusion et la sensibilité entre les nationalistes sahraouis. Nous sommes devant un dilemme qui nous dépasse en tant que simple citoyens sahraouis.

L'autonomie transitoire évoquée n'a pas encore de visage, mais certainement pas un visage marocain ! Il s'agit simplement d'un constat que j'ai tiré de la situation actuelle du conflit.

Et pour éviter que mes compatriotes Huneifa et Daya me déclarent hors jeu, j'insiste, cette fois, que ma vision personnelle, en tant que militant sahraoui, est fondée sur le principe de la réforme pacifique au sein du Front Polisario. Une réforme sans laquelle nous continuons de subir les conséquences négatives de décisions politiques inadéquates.

J'estime qu'avec une nouvelle direction politique dotée d'une stratégie bien étudiée, nous pouvons éviter le passage par une autonomie transitoire, en balayant le Plan Baker. Et de surcroix exiger par les moyens adéquats l'application du Plan de règlement et les accords complémentaires signés par les deux parties sous l'égide de l'ONU. Certes, le chemin n'est pas facile, les contraintes sont nombreuses, mais il faut oser être objectif pour, justement, ne pas être hors jeu !

29.06.06

Mohamed BENNOU
Réfugié politique en Suisse

Para poner las cosas en su sitio, quisiera recordar que mi anterior análisis no refleja de ningún modo mi punto de vista personal respecto a esta etapa decisiva que atraviesa el conflicto del Sáhara Occidental. Se trata de un análisis objetivo de las perspectivas de solución final basado en los compromisos políticos actuales de las dos partes y que tiene en consideración la incapacidad de la ONU para imponer una solución justa y duradera al conflicto.

La objetividad es uno de los principios fundamentales de la revolución saharaui, así que seamos objetivos y dejemos a parte nuestras convicciones personales. Hay seis realidades que no podemos ignorar:

1. El Frente Polisario, y con más precisión su dirección actual, es el representante único del pueblo saharaui.
2. El Frente Polisario aceptó el Plan Baker II y reclama sin cesar su aplicación.
3. Marruecos rechaza cualquier opción que incluya al referéndum.
4. Marruecos pretende que su proyecto de autonomía es la solución "ideal" al conflicto.
5. La ONU apunta hacia las negociaciones directas para salir del atolladero.
6. El pueblo saharaui está determinado a continuar su lucha legítima para ejercer su derecho a la autodeterminación.

Desde mi punto de vista, cualquier análisis que no tenga en consideración estas realidades pierde, irremediablemente, su objetividad. El Frente Polisario se había comprometido ante el mundo entero a aceptar una autonomía transitoria de 4 o 5 años, sancionada por un referéndum de autodeterminación. Esta decisión fue tomada sin el aval de la mayoría aplastante del pueblo saharaui y sin que haya tenido lugar un debate nacional. Y estos son los dos puntos débiles que alimentan actualmente la confusión y la sensibilidad entre los nacionalistas saharauis. Estamos ante un dilema que nos supera como simples ciudadanos saharauis.

La autonomía transitoria evocada todavía no tiene cara ¡aunque de seguro que no será una cara marroquí! Se trata, simplemente, de una constatación que he sacado de la situación actual del conflicto.

Así pues, para evitar que mis compatriotas Huneifa y Daya me declaren fuera de juego, insisto esta vez que mi visión personal, como militante saharaui, está basada en el principio de la reforma pacífica en el seno del Frente Polisario. Reforma sin la cual continuamos sufriendo las consecuencias negativas de decisiones políticas inadecuadas.

Considero que con una nueva dirección política dotada de una estrategia bien estudiada, podemos evitar el paso por una autonomía transitoria cepillándonos el Plan Baker y, por añadidura, exigir con los medios adecuados la aplicación del Plan de Arreglo y los acuerdos complementarios firmados por las dos partes bajo los auspicios de la ONU. Ciertamente, el camino no es fácil, las presiones son muchísimas, pero hay que osar ser objetivo para, precisamente, no estar fuera de juego.

Mohamed BENNOU

Refugiado político en Suiza