Témoignage de Mme ID JIMMI EL GHALIA lors des premières auditions publiques alternatives des victimes des années de plomb organisées par l'Association marocaine des droits humains, AMDH, le 12.02.05 à Rabat.
Mme ID JIMMI EL GHALIA est née le 25/05/1961 à AGDZ. Elle a été victime d'enlèvement et de disparition forcée le 20/11/1987 au moment de la préparation d'une manifestation à l'occasion de la visite de la commission de l'ONU chargée d'enquêter et d'établir un plan de règlement du conflit du Sahara. Elle passera par plusieurs centres de détention le PC.CIM et la caserne AL BIR dans la côte de Laayoune. Elle ne sera libérée que le 19/06/1991.
Mon lexique est si maigre qu'il ne puisse me permettre d'utiliser l'adjectif le plus significatif pour qualifier ce qui se passait au Sahara, au moment où Mme Id Jimmi El Ghalia était victime d'enlèvement et disparition forcée. Id Jimmi raconte qu'elle a été enlevée à Laayoune en 1987. Trois ans après l'enlèvement de sa mère, qui avait 60 ans.
Mma ( la mère à Id Jimmi El Ghalia) , vivait à Agadir. D'origine sahraouie. Victime de rumeurs, enlevée, (sous prétexte) qu'elle accueillait des Sahraouis sympathisants avec le Polisario. Elle subissait toutes sortes d'humiliations. El Ghalia n'hésite pas à qualifier ce qu'elle a subi de pire qu'Abou Ghrib. Les coups de matraques, la pisse (l'urine), le souffre ... étaient le menu quotidien préparé par les tortionnaires pour les milliers de femmes, d'hommes, et de jeunes Sahraouis détenus. C'était un crime contre l'humanité, selon El Ghalia.
Seul son physique est témoin de ce que lui arrivait aux 2 centres de détention : PC .CIM et la caserne AL BIR , sur la côte de Laayoune. Mme ID JIMMI EL GHALIA est devenue presque chauve à cause des produits chimiques, renversés sur sa tête par les tortionnaires. Elle porte toujours, sur son avant-bras une cicatrice signée par un chien qui finissait le travail des bourreaux.
L'image présentée par El Ghalia qui a provoqué le plus de haine chez les présents, à l'égard des tortionnaires, est celle des femmes enceintes, allongées par terre, sur le dos et piétinées sauvagement par leurs tortionnaires. Cet inhumain traitement était à l'origine de plusieurs avortements. Ce qui se passait au Sahara, ressemble à ce qui se passe actuellement en Iraq. Oum Driga, raconte El Ghalia était une cible de l'armée marocaine dont un nombre très important de victimes était des enfants. EL GHALIA , à l'image d'autres victimes, a le courage
de citer les noms de responsables marocains qui pilotaient ces répressions contre la population sahraouie. Il s'agit de Hafid Ben Hachem , lequel supervisait un long interrogatoire avec El Ghalia. Il prétendait être le bras droit de Basri. Celui-ci voulait que El Ghalia cède à ses principes et collabore avec les services de sécurité .D'autres noms affichés par la victime, tels que : Allabouch, Ben Sami Ibrahim et Hariz Laarbi, le grand tortionnaire du sud, d'après elle. Bel Arbi, le chef des services de sécurité, disait au moment où il s'était avéré que le nombre de détenus s'est accru : « Arrêtez ces arrestations, tous les citoyens sont des Polisarios » . Rapporte El Ghalia .....
Source :A.M.D.H
>> Víctimas de derechos humanos en Marruecos piden castigo para sus verdugos, testimonio de El Galia ID Yimmi, TeleCinco, 13.02.05