Nous les Sahraouis, représentants des disparus dont le sort est inconnu et défenseurs des droits humains, délégués pour participer au programme de la campagne internationale pour révéler le sort des disparus dont le sort est inconnu, initiée par le Bureau international pour le respect des droits humains au Sahara Occidental, lequel programme comprend :
- La remise de l'appel de la campagne au Roi du Maroc, au gouvernement espagnol et au groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées.
- Un sit-in devant le Palais des Nations unies à Genève en hommage aux disparus.
- Un colloque dans une université de Genève sous le thème : " Pour mettre un terme à la disparition forcée au Sahara Occidental ",
faisons état de ce qui suit :
Au moment où ils accomplissaient les procédures de voyage à l'Aéroport Mohammed V à Casablanca, les membres de notre groupe constitué de treize (13) personnes présentes sur les lieux en vue de prendre le vol de 13h30 du jeudi 27 mars 2003 à destination de Genève, ont été sommés, l'un après l'autre, sur instructions de responsables sécuritaires, de modifier notre destination vers une salle de l'aéroport, où les agents chargés de nous interroger ont excellé à nous poser les questions les plus provocantes et les plus exaspérantes. Le seul motif était le fait que nous étions des Sahraouis redoutés par les agents sécuritaires pour le danger que nous représentons pour l'Etat marocain, en produisant nos témoignages à partir de Genève sur les malheurs de la disparition provoqués par les autorités marocaines à l'égard de plusieurs sahraouis. Nous avons été ainsi empêchés de prendre l'avion, nos passeports et nos billets d'avion confisqués. Lorsque nous avons requis que nos passeports nous soient restitués, la réponse était encore plus saugrenue : " Allez demander des passeports aux autorités algériennes ".
Considérant que les agissements dont nous avons été victimes à l'aéroport Mohammed V à Casablanca constituent une violation flagrante de la liberté de circulation telle que définie par le droit international, nous déclarons être attachés à notre droit d'être titulaires de passeports émis par l'Etat qui gouverne notre province, l'Etat marocain en l'occurrence.
Nous demandons à l'Etat marocain de nous restituer nos passeports, nos billets d'avion et les documents confisqués.
Nous déclarons que notre détermination et notre attachement à nos revendications concernant la révélation du sort des disparus ne sont, du fait de ces intimidations, que de plus en plus renforcés et raffermis.
Saluant les efforts du Bureau international pour le respect des droits de l'homme au Sahara Occidental dans sa campagne pour révéler le sort des disparus sahraouis, nous appelons ce Bureau ainsi que toutes les organisations des droits de l'homme à demander à l'Etat marocain de se conformer à la Charte des Nations unies dans le traitement des Sahraouis.
des disparus dont le sort est inconnu et
défenseurs des droits de l'homme
Rabat le 29 mars 2003.