DECLARATION DE MOHAMED SALEM OULD SALEK , MINISTRE DES AFFAIRES ETRAGERES DE LA RASD A L'AGENCE SPS
en date du 16 MAI 2001.
Dans une interview publiée par le journal londonien AL-MAJALLA, reprise par la MAP du 15 mai 2001, le Ministre marocain des affaires étrangères, M. Benaissa, prétend que le Conseil de sécurité a «confirmé que la seule solution possible (au conflit du Sahara occidental) reste celle respectant l'unité territoriale du royaume en conférant à l'autre partie certaines prérogatives administratives ».
Il s'agit là d'une fuite en avant et d'un mensonge grossier qui cachent mal l'inconfortable et difficile situation où se trouve le Maroc dont la hâte et les supplications pour vendre «l'avatar de pacotille coloniale » de troisième voie n'ont pas eu l'effet escompté puisque rejetés catégoriquement et irrévocablement.
Que Benaissa ne prenne pas ses rêves pour la réalité. Le conseil de sécurité vient pour la quatrième fois consécutive de rappeler dans sa résolution S/1349 du 27 avril 2001 qu'il prolonge le mandat de la MINURSO de deux mois dans l'espoir que « les parties, sous les auspices de l"Envoyé personnel du Secrétaire général de l"ONU, continueront de tenter de résoudre les difficultés auxquelles se heurte l"application du plan de règlement et d"essayer de se mettre d"accord sur un règlement politique mutuellement acceptable »
C'est dire que le Conseil de sécurité a donné d'une part la priorité à l'application du plan de règlement et d'autre part, il a souligné que toute solution du conflit doit être «mutuellement acceptable pour les parties ». Cela dit, M. Benaissa n'ignore pas aussi que la question du Sahara Occidental reste inscrite à l'ordre du jour de la Commission de décolonisation de l'ONU en tant que problème de décolonisation justiciable de l'application du droit à l'autodétermination.
Les propos de Benaissa prouvent ce que tout le monde sait déjà: La crainte viscérale du gouvernement marocain de voir le peuple sahraoui décider librement de son destin tel que le préconise le plan de règlement des Nations Unies.
Le peuple sahraoui continuera de rappeler que le respect de la légalité internationale constitue la seule et unique voie à même de garantir l'avènement d'une solution juste et définitive du conflit. Toute autre tentative visant à passer outre la décision souveraine du peuple sahraoui quant à son devenir est vouée à l'échec ne mènera au bout du compte qu'à un dérapage aux conséquences imprévisibles.