ALe palais, le
gouvernement et les partis traditionnels marocains,
emportés par la fuite en avant, se sont
laissés ces derniers temps envahir par une
diarrhée verbale sans précédent,
accusant injustement l'Algérie d'être à
l'origine de tous les maux du Maroc en rapport avec le
Sahara Occidental.
Les accusations
marocaines font suite aux efforts soutenus, entrepris ici et
là pour le règlement pacifique du conflit du
Sahara Occidental sur des bases justes, et entrent dans le
cadre de la campagne marocaine d'intoxication
destinée à persuader les membres permanents du
Conseil de Sécurité en particulier, et la
communauté internationale en général,
du « bien-fondé » de la thèse
marocaine de l'autonomie, rejetée par le Frente
POLISARIO.
Le roi du Maroc
a inauguré cette campagne par un discours impulsif,
prononcé lors de sa visite effectuée
récemment aux territoires occupés du Sahara
Occidental. Signalons que cette visite rappelle
étrangement celle du roi Juan Carlos d'Espagne.
Celui-ci est venu déclarer à El-Aaiun en 1975
que l'Espagne n'abandonnera pas le Sahara Occidental. Tout
le monde connaît la suite ! Dans des circonstances
presqu'identiques, le roi Mohamed VI est venu curieusement
répéter en 2002 la même chose aux
Sahraouis d'El-Aaiun et de Dakhla !
Nous tenons
à rappeler qu'il est vain de tenter de réduire
le problème de décolonisation du Sahara
Occidental à un problème entre
l'Algérie et le Maroc. Le monde entier sait que le
conflit du Sahara Occidental oppose le peuple sahraoui et
son mouvement de libération nationale, le Frente
POLISARIO d'une part, et le royaume du Maroc, d'autre part.
Quant à l'Algérie, elle soutient la cause du
peuple sahraoui et soutiendra sans doute toute solution que
les Sahraouis accepteraient. Dès lors, la solution
doit être cherchée avec le Frente POLISARIO.
Tout effort de paix qui ne prend pas en considération
cette réalité est voué à
l'échec.
Nous appelons
donc ceux qui ont le pouvoir au Maroc au dialogue pour le
règlement pacifique du conflit, sur la base du plan
de paix de l'ONU et de l'OUA que nous avons ensemble
accepté officiellement et publiquement en 1991. Nous
appelons ceux qui décident aujourd'hui au Maroc
à honorer les engagements de leur pays. Quant
à vouloir leurrer l'opinion internationale en
impliquant l'Algérie, ce n'est qu'une peine perdue.
Londres, 17
mars 2002
Fadel Ismail,
représentant du Frente POLISARIO pour le Royaume Uni
et l'Irlande
19a Hormead
Road, London W9 3NG
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