Association des Amis de la République Arabe Sahraouie Démocratique
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Monsieur ROCHEREAU DE LA SABLIERE
Ambassadeur
Représentant permanent de la France
auprès des Nations Unies
One Dag Hammarskjöld Plaza
245 East 47 th Street
NEW YORK 10017Paris, le 13 janvier 2003
Monsieur l'Ambassadeur, Monsieur le Président,
Permettez-nous de vous adresser nos meilleurs vux en ce début d'année 2003, au nom de l'Association des Amis de la RASD. Ce mois pendant lequel vous assurez la présidence du Conseil de Sécurité est lourd de dangers et notre association ne peut que formuler des vux pour une conduite éclairée du monde suivant la règle du respect de la légalité internationale et des droits fondamentaux des peuples.
C'est tout particulièrement en faveur du droit à l'autodétermination pour le Peuple Sahraoui que nous vous adressons ce courrier aujourd'hui.
Le mandat de la Minurso arrive bientôt à son terme. L'Ambassadeur James BAKER envoyé spécial du Secrétaire Général entame ce jour une tournée dans la région avec de nouvelles propositions - suivant les observateurs - et fera rapport dans quelques jours au Conseil de Sécurité.
Le Conseil de Sécurité en juillet dernier (31/07/2002) a considéré avec sagesse que l'accord cadre était trop éloigné des principes de la charte et ne pouvait être retenu "dans le cadre d'arrangements compatibles avec les buts et principes de la charte des Nations Unies". Nous nous étions félicité à ce moment-là que le Conseil de Sécurité renouvelle son refus du fait accompli colonial et réaffirme son attachement aux principes des Nations Unies en matière de décolonisation.
En effet, le cadre de référence de cette question demeure bien la Résolution 1514 et 1541 de l'Assemblée Générale des Nations Unies (20/12/1960), la Résolution 690 du Conseil de Sécurité du 29 avril 1991 et l'accord de Houston de 1997 destiné à relancer après accord des parties le plan de paix.
Refus du fait accompli, refus d'une occupation armée voilà des positions que la Communauté Internationale a régulièrement soutenues et à engagé concrètement sur le terrain, en imposant au Maroc une mission de paix et le principe d'un référendum.
Monsieur l'Ambassadeur, Monsieur le Président,
Dans quelques jours le Conseil de Sécurité dont vous êtes le Président devra à nouveau prendre une position. A votre place éminente et compte - tenu de la proximité de la France avec le Maghreb, notre pays ne pourrait-il aider à fixer clairement les perspectives de l'application du plan de paix et des accords de Houston ?
Au prétexte de préserver la stabilité au Maghreb, préoccupation bien sûr légitime, n'existe-t-il pas une autre politique possible que celle du soutien presque inconditionnel à l'exaltation nationaliste marocaine ?
Le maintien d'un foyer de guerre, même s'il peut apparaître en veilleuse aujourd'hui, n'est bon ni pour le Maghreb, ni pour la France. Le blocage - devenu depuis novembre 2002 "caduc" - du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui rend difficile l'établissement de relations sereines et fraternelles entre les peuples de la région. Il retarde les espoirs de développement d'économies complémentaires mutuellement profitables et solidaires, alors que les risques associés à une mondialisation mal contrôlée sont porteurs de désespérance et d'implosions sociales. Il retarde également les perspectives à venir d'un vaste ensemble euro-méditerranéen dont la France serait de par la géographie et l'histoire naturellement leader.
Monsieur l'Ambassadeur, Monsieur le Président,
L'Association des Amis de la RASD qui depuis 1975 milite pour que s'applique le droit à l'autodétermination et à l'indépendance pour le Peuple Sahraoui attend de vous et de la France énergie et clairvoyance pour que notre pays défende au sein du Conseil une position équilibrée et donne au Plan de Paix des perspectives claires d'application et un espoir pour le Peuple Sahraoui.
Nous vous prions de bien croire, Monsieur l'Ambassadeur, Monsieur le Président, en l'assurance de notre haute considération.
Régine VILLEMONTSecrétaire Générale de l'Association des Amis de la RASD
Association Loi 1901 déclarée à la Préfecture de Paris le 26 Mars 1976