COMMUNIQUE de l'AFAPREDESA
Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis
M. Mohamed BENOU , No CICR 004081, un ex-prisonnier d'opinion sahraoui,
a pu regagner les territoires libérés de la RASD.
Mohamed Benou faisait partie d'un groupe de six jeunes gens (LES SIX D'AGADIR)
qui avaient été arrêtés par les autorités
d'occupation marocaines à la suite des manifestations pacifiques
qui se sont déroulées à Smara, la ville sainte du Sahara
Occidental, en octobre 1992.
Après une disparition de 9 mois, ce groupe a été traduit
devant un tribunal militaire à Rabat en juillet 1993. En vertu de
ce procès, aussi inéquitable qu'expéditif, les six
jeunes Sahraouis ont été condamnés à 20 ans
de prison ferme. Ensuite, ils ont été incarcérés
dans une prison militaire à Bensergaou ( près de la ville
d'Agadir ).
Grâce à la grande mobilisation des ONG de défense des
droits humains, les six prisonniers d'opinion ont été relâchés
au début du mois de mai dernier.
Dans les territoires occupés du Sahara Occidental, les six jeunes
gens étaient soumis à l'intimidation et un contrôle
strict de leurs mouvements. Ne supportant plus la nouvelle forme d'emprisonnement,
Mohamed BENOU a pu déjouer la vigilance des forces d'occupation marocaines.
Défiant tous les dangers, il a pu traverser le mur de défense
marocain, pourtant très surveillé, ainsi qu'une série
de champs de mines.
Mohamed Benou a risqué sa vie pour fuir la répression et l'arbitraire
marocains. Combien d'autres Sahraouis pourraient le faire ?
Devant cette situation alarmante, l'AFAPREDESA dénonce avec vigueur
les flagrantes violations des droits de l'homme perpétrés
par les autorités marocaines dans les territoires occupés
du Sahara occidental.
L'AFAPREDESA lance un appel urgent à toutes les organisations des
droits humains et à la communauté internationale pour la création,
en toute urgence, d'une commission indépendante pour s'acquérir
de ces crimes contre l'humanité et de traduire les responsables de
telles exactions en justice.
L'AFAPREDESA exige également de la Mission des Nations Unies pour
le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO) de s'acquitter
de sa responsablité telle qu'elle est prévue dans le plan
de paix en exigeant la libération immédiate et inconditionnelle
de tous les prisonniers et disparus sahraouis et de fournir la protection
nécessaire aux citoyens sahraouis en détresse.
Le 17 juin 1996
LETTRE DE REMERCIEMENT
Je m'appelle Benou Mohamed Sidi El Mustapha. Ancien détenu politique
de la prison militaire du Centre d'Etat-major située au sud d'Agadir
(Maroc), j'ai été condamné le 29 juillet 1993 à
20 ans de prison par le tribunal militaire à Salé - Rabat-
(Maroc), en compagnie de 05 autres Sahraouis parmi lesquels Keltoum El Ouanat.
J'ai rejoint mes parents et amis dans les camps de réfugiés
sahraouis, après avoir défié le mur de défense
marocain, pour mettre fin aux chasses policières qui ne cessent de
bouleverser ma vie, malgré ma soi-disant libération le 01
mai 1996 en compagnie du groupe mentionné.
Je saisis cette occasion pour remercier sincèrement et du plus profond
de mon coeur toutes les personnes et associations pour leurs efforts déployés
afin d'imposer le respect des droits de l'homme au Sahara occidental comme
au Maroc, où se bafouent quotidiennement et avec impunité
les droits les plus simples et dont j'ai été l'une des victimes
pendant plus de 04 ans.
Vos bons offices ont été à l'origine de ma libération
et continuent d'être l'espoir des centaines d'autres innocents qui
souffrent dans les geôles du régime marocain. Je vous remercie
une fois de plus et soyez certains que vos efforts resteront inoubliables
dans ma mémoire et celle de l'humanité entière.
Camps de réfugiés sahraouis, 25.07.1996
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