Reflets de l'actualité au Sahara Occidental: septembre 1995
7.9. Nouveau gouvernement sahraoui
8.9. Rapport du Secrétaire général de
l'ONU S/1995/779
[PDF]
M. Boutros-Ghali énumère tout d'abord les principaux
événements depuis son dernier rapport du 19 mai:
lI fait ensuite le point sur la mise en place du plan de paix:
53'000 personnes identifiées, soit 40% des candidats
résidant dans le territoire et 51% des candidats dans les
camps. Les demandes restantes sont toutes informatisées. Mais
les positions marocaines et sahraouies sur l'interprétation
des critères demeurent différentes. Le Maroc refuse la
proposition sahraouie sur le stationnement de ses troupes. Le code de
conduite, qui doit régir la campagne électorale, a
été rejeté par les deux parties. 400 membres de
la MINURSO sont actuellement sur place.
Finalement, le Secrétaire général exprime sa
déception par rapport au manque de progrès de
l'identification, qui peut se terminer en 5 semaines si les parties
collaborent. Le traitement des demandes déposées dans
et hors du territoire (14'500 en Mauritanie, 5'000 en Algérie,
100'000 au Maroc) peut se faire en 4 mois, mais le POLISARIO refuse
les 100'000 demandes marocaines et exprime des réserves sur
certains groupes tribaux qui n'ont aucun rapport avec le territoire.
Selon Boutros-Ghali le processus ne peut continuer
indéfiniment, mais un retrait aurait de telles
conséquences qu'il faut l'éviter. Il propose
d'étendre le mandat de la MINURSO au 31.1.96 mais ajoute que
"si les conditions nécessaires à l'instauration de la
période intermédiaire ne sont pas
réalisées à cette date, il proposera d'autres
options y compris le retrait".
19.9. Intervention de Human Rights Watch auprès du Conseil
de sécurité
L'organisation américaine qui s'est rendue sur place en
août afin de vérifier les accusations de
partialité exprimées entre autre par Frank Ruddy, a
constaté que les membres de la MINURSO sont soumis à
une surveillance constante par les Marocains, ce qui explique leur
réticence à communiquer avec les enquêteurs. Les
Marocains ont tenté d'empêcher l'accès aux locaux
de la MINURSO et entravé leur enquête sur les atteintes
aux droits humains dans les territoires occupés. Dans une
lettre adressée aux membres du Conseil de
sécurité l'organisation demande à celui-ci de
réexaminer et d'élargir le mandat de la MINURSO afin
d'assurer un référendum libre, honnête et
transparent. Elle demande: le renforcement des effectifs militaires
et policiers, l'extension du mandat incluant le respect des droits
humains, une enquête sur les accusations de partialité
du processus d'identification, l'amélioration qualitative
substantielle de ce même processus, un appel public au
gouvernement marocain de cesser sa politique d'obstruction, etc..
L'organisation de défense des droits de l'homme souligne que
le Maroc a déposé 180'000 demandes d'enregistrement
(dont 100'000 provenant de personnes résidant au Maroc) et le
POLISARIO 40'000 et que des membres de la MINURSO ont
déclaré que beaucoup de candidats marocains ne
possède pas de documents prouvant leur lien avec le Sahara
occidental. Enfin Human Rights Watch demande la libération
immédiate des 184 ex-prisonniers de guerre marocains
libérés en 1989 par le POLISARIO et que le Maroc refuse
de rapatrier. Le rapport exhaustif de l'enquête sera
publié prochainement.
19.9. Interview de Hassan II à TV 5
Lors d'une interview accordée à la chaîne
publique française TV5 Hassan II déclare:"Si les
Sahraouis veulent être Marocains, que serons-nous capables de
faire pour eux? Je dis que rien ne peut être promis d'avance.
Tout d'abord, déclarez que vous voulez être Marocains,
et ayez confiance dans le Maroc. J'espère que la question sera
posée le plus vite possible. Mais je n'ai pas l'impression que
de l'autre côté on soit aussi pressé que nous le
sommes ...".
20.9. Visite du président de la RASD en Allemagne
Mohamed Abdelaziz demande au gouvernement allemand de soutenir de
toutes ses forces le processus de paix. Il avertit du danger d'une
reprise des combats en cas d'échec et de retrait de la MINURSO
et souligne qu'une telle alternative ne peut être
évitée que par des pressions économiques et
politiques sur le Maroc.
22.9. Résolution du Conseil de sécurité
S/RES/1017
(1995)
Dans cette résolution, adoptée à
l'unanimité, le Conseil note que, pour progresser, les deux
parties doivent avoir une vision de la période
postréférendaire (s'agit-il d'un appel à des
négociations directes ?). Il regrette le retard
occasionné par la demande marocaine visant à
l'inscription de 100'000 personnes, comme le refus du POLISARIO de
participer à l'identification de certains groupes tribaux, et
exprime sa déception devant les progrès insuffisants du
plan de paix. Le Conseil prie le Secrétaire
général de faire des propositions
détaillées pour résoudre les problèmes
liés à l'identification pour le 15.11., il proroge de 4
mois le mandat de la MINURSO et demande au Secrétaire
général un rapport pour le 15.1.96, en souhaitant que
celui-ci indique si la période intermédiaire peut ou
non commencer avant le 31.5.96.
22.9. Mise au point sahraouie
Le ministère de l'information sahraoui dément des
rumeurs faisant état d'une rencontre entre le Front POLISARIO
et le Maroc à Lisbonne, tout en affirmant que la
négociation directe demeure la voie la plus appropriée
pour résoudre les problèmes en suspens.
25.9. Grève de la faim
Les huit jeunes Sahraouis, condamnés le
21.6. à des peines de prison de 15 à 20 ans,
ramenées à une année par la suite, pour avoir
manifesté pacifiquement à El
Ayoun en mai, ont entamé une grève de la faim
illimitée dans la prison de Salé pour protester contre
leurs conditions inhumaines de détention. Ils demandent
à pouvoir se rencontrer et leur transfert à Agadir
où se trouvent d'autres prisonniers d'opinion sahraouis.
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