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20-29.06.98
Session ordinaire du Parlement sahraoui
Les travaux ont débuté le 20 juin sous la
présidence d'Abdelkader Taleb Omar, en présence du
premier ministre Mahfoud Ali Beiba et de son cabinet. L'ordre du jour
comprenait l'évolution du processus d'identification, le
programme gouvernemental et les divers projets ministériels
à longue et moyenne échéance, ainsi que des
thèmes concernant l'économie, la planification,
l'administration et la gestion de l'Etat. Les 7 commissions
spécialisées dans les domaines sociaux, politiques et
militaires poursuivaient leurs travaux jusqu'au 29 juin. Elles
présenteront ensuite leurs propositions aux
députés. Les ministres soumettront également
leurs projets concernant en particulier le rapatriement des
réfugiés dans les zones libérées en
collaboration avec le HCR.
26.06.98
Bilan de l'identification
Personnes identifiées depuis 1994: 133 568
Personnes identifiées depuis décembre 1997: 73 456
28.06.98
Arrestations au Sahara Occidental (09.06.98)
L'AFAPREDESA annonce l'arrestation de 8 jeunes Sahraouis par
l'armée marocaine dans la région de Tichla alors qu'ils
tentaient de gagner le Polisario. Il s'agit de:
Omar ould Moulay ould Ahmed, né en 1979.
Boujamaaa ould Ghali ould Bougaryoun, né en 1980.
Bouchraya ould El mahfoud ould Omar, alias Azat, né en 1979.
Moulay-Ahmed ould Eslaya ould Salek, né en 1979.
M'Barek ould Mohamed ould Raïs, né en 1980.
Brahim ould Zergou ould Yacoub, né en 1978.
Lahcen ould Ali-Salem ould El Keyhal, né en 1976.
Lahbib ould Khatari ould Khaled, né en 1973.
Après avoir été torturés, 7 d'entre
eux ont été libérés à Smara le 22
juin. Suite aux tortures infligées, Omar ould Moulay ould
Ahmed présente de graves troubles psychiques et Moulay-Ahmed
ould Eslaya ould Salek est paralysé des membres
inférieurs. Lahbib ould Khatari ould Khaled,
enrôlé de force dans l'armée marocaine en 1997, a
été transféré à Rabat.
En outre Mohamed-Bouya ould Amanet-Allah, arrêté
à Smara le 9 juin par la police judiciaire, a
été condamné à 4 mois de prison ferme et
à une amende de 5 500 DH, pour avoir insulté un
gendarme et Ferrani Mohamed ould El Majoub, arrêté le
même jour, serait jugé le 1er juillet pour insulte
à l'encontre d'un instituteur.
L'AFAPREDESA insiste, dans son communiqué, pour qu'une
commission d'enquête indépendante se rende dans les
territoires occupés du Sahara Occidental.
Des nouvelles de Daddach
Mohamed Daddach, condamné à
la prison à vie et emprisonné à Kenitra, a fait
savoir qu'il avait reçu la visite du directeur
général des prisons du Maroc, juste avant la visite de
Pierre Sané, Secrétaire général d'A.I.,
le 1er juin. Il a fait part à ce dernier des conditions de
détention et remis une lettre pour sa mère.
28-29.06.98
Interview Youssoufi
Les difficultés et le retard pris dans le processus
d'identification des Sahraouis appelés à voter lors du
référendum sont le fait de «l'autre partie»,
le Polisario, a affirmé le premier ministre marocain.
Youssoufi a déclaré que «le
référendum, c'est presque un luxe. A nos yeux,
l'affaire est résolue. L'intégration des provinces du
Sahara occidental a été faite en 1976». Abordant
les relations entre le Maroc et l'Algérie, Youssoufi a
précisé, en réponse à des
déclarations algériennes, qu'il «est prêt
à rencontrer» son homologue algérien. (Le Monde)
01.07.98
Réaction de la représentation du F. Polisario en
France
«Alors que l'ONU, par l'entremise de la MINURSO, s'emploie
activement à préparer la tenue du
référendum d'autodétermination au Sahara
Occidental, le Maroc vient de donner la preuve qu'il ne prend pas du
tout au sérieux cet effort. (...) Notre étonnement est
d'autant plus grand lorsque Youssoufi prétend souhaiter que
l'accord de Houston "soit respecté", alors que c'est justement
Rabat qui renie aujourd'hui son engagement concernant l'accord
signé par les deux parties à Houston, portant sur la
question des tribus contestées. Comment peut-on concilier le
respect des Accords de Houston sur la tenue d'un véritable
référendum d'autodétermination du peuple
sahraoui et affirmer en même temps que ce
référendum ne peut être qu'une simple
"formalité" et que la question est "résolue" depuis
1976 ?! (...) Nous constatons que plus l'échéance du
référendum approche, plus la position du Maroc se
précise davantage: Rabat est contre la tenue du
référendum, car il est certain de le perdre. Alors
faute de pouvoir l'empêcher, il multiplie les
difficultés pour le retarder le plus longtemps possible. La
communauté internationale le laissera-t-elle faire ?»
29.06.98
L'Assemblée générale de l'ONU a alloué
à la MINURSO, pour la période du 1er juillet au 30
octobre 1998, un crédit de 22 749 540 dollars. A condition
bien sûr que le mandat actuel, qui prend fin le 20 juillet,
soit prolongé.
29.06.98
Il claque la porte
Le représentant du F. Polisario au Canada, Baba Mustafa Sayed,
frère de El Ouali, fondateur du Polisario, et de Bachir
Mustafa Sayed, ministre de la Santé, a quitté le Front
Polisario et demandé l'asile au Canada. Dans des
déclarations à Jeune Afrique, AFP et RFI il porte de
graves accusations contre la direction du mouvement qu'il taxe de
«médiocre», «tribale et archaïque»,
«en décomposition avancée», «sans projet
politique». Il affirme l'existence d'une dissidence interne dans
le cadre des «indécentes luttes pour le pouvoir que se
livrent les différentes factions en guerre au sein de sa
direction». Il ajoute que «plusieurs centaines de
prisonniers politiques"» sont détenus dans les camps de
réfugiés, ce que conteste formellement le
représentant en France de l'AFAPREDESA dans une lettre
à Jeune Afrique.
29-30.06.98
Visite américaine
Des assistants de plusieurs parlementaires américains
effectuent une visite au Maroc à l'invitation du gouvernement
pour «s'informer sur la question du Sahara». Reçus
tout d'abord par Driss Basri, ils se sont rendus ensuite à El
Ayoun, où ils ont été mis en contact avec
plusieurs chioukh et observateurs participant à
l'opération d'identification ainsi qu'avec des transfuges
sahraouis. Le mandat attribué par le Maroc au bureau Cassidy
and Ass., chargé du lobbying pro-marocain aux USA pour une
somme de 1,2 million de dollars, semble à l'origine de cette
démarche.
01.07.98
Remous autour du rapport A.I.
Le dernier
rapport A.I sur les droits de l'homme au Maroc n'a pas fini de
faire des remous dans la classe politique marocaine. Répondant
aux questions soulevées par des députés, M.
Bouzoubaa, ministre chargé des relations avec le parlement, a
indiqué que le gouvernement regrette «les propos
inconvenants [de P. Sané] qui dépassent les limites
qu'impose le respect». Le gouvernement saisira par écrit
les responsables d'A.I. "pour attirer leur attention sur les
dépassements ayant marqué certaines déclarations
publiées par des médias et attribuées au
secrétaire général". L'opposition, après
un débat houleux, a quitté la chambre pour protester
contre la réaction du gouvernement face à la question
des droits de l'hommme.