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22.09.97
52ème session de l'Assemblée générale des
Nations unies
"La situation semble pouvoir se débloquer au Sahara
Occidental'', déclare le Secrétaire
général de l'O.N.U. lors de l'ouverture de la
52ème session de l'Assemblée générale. M.
Kofi Annan indique avoir pris, que depuis son entrée en
fonction en janvier, ''des initiatives en vue d'entamer ou de
revitaliser des processus de paix dans le cadre de plusieurs
conflits, dont certains résistent à tout
règlement''. ''A cet effet, j'ai nommé des
représentants spéciaux pour le Sahara occidental
(..)''. M. Annan s'est entretenu avec le Président W. Clinton
entre autres sujets du Sahara Occidental.
23.09.97
Contacts Espagne-RASD
Abel Matutes, ministre espagnol des Affaires
étrangères, rencontre à New York Mohamed Salem
ould Salek, ministre conseiller auprès de la Présidence
sahraouie. Il réaffirme l'appui de l'Espagne au
référendum d'autodétermination au Sahara
Occidental.
Ould Salek estime de son côté que les
négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario
furent "la voie la plus pratique et la plus positive. Si ces
négociations directes n'avaient pas eu lieu, on ne serait
parvenu à rien". Le ministre sahraoui rencontrera à New
York M. Kofi Annan et d'autres fonctionnaires onusiens.
24.09.97
Rapport du Secrétaire général sur la situation
concernant le Sahara occidental S/1997/742
(full text english)
Le Secrétaire général souligne en introduction
qu'aucune des parties ne désirait discuter d'une autre
solution politique que de la mise en oeuvre du plan de paix de l'ONU.
Il expose les détails de la mission de son envoyé
spécial James Baker ainsi que les accords
réalisés qui figurent in extenso dans les annexes du
rapport. M. Kofi Annan fait ensuite le point de la situation sur
place. Il souligne en particulier que les listes provisoires de
prisonniers politiques établies par le Front Polisario ont
été remises le 8.9. aux responsables marocains, qui
n'ont identifié parmi les 167 noms qu'un seul individu
(d'après la description il s'agit de Mohamed
Daddach, ARSO). Les autres prisonniers sont, d'après les
Marocains, soit inconnus, décédés,
relaxés, amnistiés ou ont rejoint le Front
Polisario.
L'accord de Houston crée les conditions permettant la mise en
oeuvre complète du plan de paix. L'identification peut donc
reprendre. M. Annan propose d'envoyer début octobre une
équipe technique sur place pour préparer les
infrastructures nécessaires au redéploiement de la
MINURSO. Pendant ce temps des experts ainsi que des policiers civils
seront recrutés. Après révision de la liste des
cheikhs appelés à témoigner, les
opérations d'identification reprendront progressivement. Une
fois l'identification terminée, les listes de votants seront
publiées et le Jour J proclamé. Ce sera le début
de la période de transition. Le référendum
pourrait avoir lieu avant une année. Le Secrétaire
général recommande au Conseil de sécurité
la prolongation du mandat de la MINURSO en deux étapes, une
première de trois semaines jusqu'au 20 octobre, une
deuxième de six mois jusqu'au 20 avril 1998. La
première période permettra aux membres de l'ONU de se
déterminer sur leur participation humaine et financière
à la MINURSO. La deuxième période sera
consacrée à l'identification. M. Annan propose de
soumettre un prochain rapport en novembre, contenant un plan
détaillé et un calendrier précis.
25.09.97
Le Maroc acceptera les résultats du référendum
sur le Sahara
Le ministre marocain de l'Intérieur Driss Basri affirme
à Paris que le Maroc acceptera les résultats du
référendum sur l'avenir du Sahara Occidental,
même si ceux-ci étaient défavorables à
l'intégration de cet ancien territoire espagnol au royaume
chérifien. "Le premier des soucis (du roi Hassan II ) est de
respecter la légalité internationale. Si, par hasard,
les gens du Sahara votaient pour l'indépendance, le Maroc
respectera cette décision. Il sera le premier pays à
entretenir des rapports de bon voisinage avec le Sahara et à y
ouvrir une ambassade", indique M. Basri, qui souligne que le
souverain marocain avait il y a quelques années
déjà exprimé cette position à la tribune
de l'ONU. L'accord de Houston est "basé sur le plan de paix
(de l'ONU), qui prévoit une intégration au royaume du
Maroc ou l'indépendance", selon M. Basri. "Il n'est pas exclu
(que la volonté d'indépendance l'emporte), mais le
Maroc militera pour que les Sahraouis disent oui à la
marocanité du Sahara", ajoute le ministre lors d'une rencontre
avec des journalistes français. M. Basri admet que "des
concessions ont été faites de part et d'autre" pour
parvenir à un accord mais se refuse à confirmer le
chiffre de 80.000 votants avancé par M. Baker. Selon lui, les
parties à l'accord de Houston ont dès le début
des négociations "pris l'engagement devant l'ONU de ne rien
divulguer du contenu" de cet accord (AFP).
26.09.97
James Baker devant le Conseil de sécurité
Dans une séance à huis clos le représentant
spécial pour le Sahara Occidental informe les membres du
Conseil des résultats des négociations
maroco-sahraouies. Il déclare aux journalistes que le chiffre
de 80'000 votants est une estimation qui ne limite d'aucune
façon le nombre de personnes pouvant se présenter pour
être identifiées. Le nombre définitif de votants
pourrait être beaucoup plus important. "La situation est pleine
d'espoir mais aussi fragile, il s'agit maintenant de faire vite",
ajoute-t-il. Baker, dont la tâche d'envoyé
spécial est terminée, reste cependant à la
disposition du Secrétaire général de l'ONU en
cas de nécessité.
Le président du Conseil, Bill Richardson, annonce que celui-ci
discutera le 29 septembre les propositions du Secrétaire
général.
26.09.97
Matutes: plus ou moins 80'000 votants
Dans une conférence de presse à New York le ministre
espagnol des affaires étrangères estime que
l'important, c'est l'accord sur la façon d'établir le
corps électoral, et non le nombre de votants.
25-28.09.97
Conférence internationale de
soutien au plan de paix de l'ONU au Sahara Occidental
Plus de 200 invités, parmi eux le prix Nobel de la paix Ramos
Horta et Frank Ruddy ancien ambassadeur des Etats-Unis, participent
à cette conférence dans les campements de
réfugiés sahraouis, près de Tindouf, dont des
parlementaires de divers pays ainsi que des représentants de
partis politiques et d'ONG.
Bachir Mustapha Sayed estime, dans son exposé (texte
en espagnol), que les imprécisions de certains aspects du
plan et l'absence de garanties solides dans l'application des accords
font qu'une extrême prudence est de rigueur. Parmi les lacunes
préoccupantes Bachir cite le contrôle de la
frontières nord du Sahara Occidental, le contrôle de
l'espace aérien, la présence des colons marocains, la
liberté d'action pendant la campagne électorale, etc.
Le ministre sahraoui des affaires étrangères demande la
mise en place d'une task force responsable du contrôle de
l'application des accords et de la garantie du résultat final.
Il propose James Baker comme responsable. "L'identification pourra se
dérouler en six mois", déclare Mahfoud Ali Beiba,
premier ministre sahraoui, "si tout va bien". Dans un discours le
ministre ajoute que la période de transition, qui suit
l'identification, durera quatre mois. Probablement que les
réfugiés seront rapatriés pour le vote dans les
territoires libérés, contrôlés par les
troupes sahraouies. Il estime que les contacts directs avec le Maroc
doivent se poursuivre, afin de surmonter d'éventuelles
divergences.
Accord de Houston: réactions et commentaires, suite
Algérie
Le Chef du gouvernement algérien a
énuméré trois raisons qui font que son pays
salue ce développement. Ces raisons se résument en la
détermination de l'Algérie à soutenir la
stabilité et l'entente entre les peuples, le plan de
règlement onusien avec ses conditions et critères, et
le dialogue. L'Algérie est prête à apporter tout
"soutien et assistance" afin de réussir le
référendum, édifier l'Union du Maghreb Arabe et
"renouer les relations naturelles entre les peuples de la
région" (23.09.97)
Mauritanie
23.09.97: Le gouvernement mauritanien exprime sa "satisfaction" . Il
"affirme, en sa qualité d'observateur officiel, sa disposition
à faire tout ce qui est en son pouvoir en vue de faciliter
l'application du plan de règlement du conflit du Sahara".
Espagne
21.09.97: Dans une interview M. Matutes, ministre espagnol des
affaires étrangères, estime qu'en dépit de
l'existence de "nombreux obstacles", "tout va pour le mieux dans la
mesure de ce que l'on souhaite". Par ailleurs il précise que
"d'importants progrès ont été
réalisés grâce à la médiation
américaine", mais qu'"il est trop tôt pour chanter
victoire". M. Matutes s'est dit "convaincu" que l'Espagne
contribuerait au renforcement des effectifs de la MINURSO, si on le
lui demandait.
France
Dans un communiqué (22.09.97) l'Association des Amis de la
RASD "se félicite vivement des résultats obtenus" et
"souligne l'importance de l'étape qui vient d'être
franchie, percée historique". L'AARASD "tient à
réaffirmer que seule compte la manière dont seront mis
en oeuvre les accords" et que "seule la présence
d'observateurs étrangers et de la presse internationale est
à même de garantir la transparence et la
régularité du processus".
Russie
24.09.97: Les derniers contacts directs entre le Maroc et le
Polisario à Houston incitent à un certain optimisme,
indique une déclaration du ministère russe des affaires
étrangères. La Russie suit avec un intérêt
particulier la mission de Baker, elle est prête à
contribuer aux efforts internationaux pour le règlement de la
question du Sahara, notamment à la MINURSO. Moscou estime que
pour parvenir à un règlement de la question du Sahara,
les parties doivent continuer à faire preuve de bonne
volonté en collaborant d'une manière constructive avec
l'envoyé personnel du secrétaire général
de l'O.N.U. et la MINURSO.
Presse marocaine
Al-Bayane (P.P.S), 18.09.97: Aucun doute là-dessus, par
Mimoun Habriche. (..) Il a fallu aménager une issue de sortie
honorable aux adversaires de notre intégrité
territoriale. Magnanime, comme à l'accoutumée, le Maroc
leur a fait don de cette obole dans l'espoir qu'ils sauront saisir la
chance qui leur est ainsi offerte de quitter cette galère
où ils n'auraient jamais dû mettre les pieds...
La Vie Economique (indépendant), 23.09.97: La fin du
long chemin vers le référendum ? (...) Il faudra
impérativement, et dans les délais les plus brefs,
dire, avec précision, la teneur de cette plate-forme
tripartite de convergence... Le corps électoral sahraoui
risque de se composer de quelque quatre-vingt mille individus, dit-on
dans les salles de rédaction des agences de presse
internationales. Qu'est-ce que cela signifie-t-il en pratique et dans
la réalité ? Selon quels critères
procédera-t-on à l'identification de ces votants
potentiels ? Toutes questions non limitatives qui méritent des
réponses sans faux-fuyants... (Abdallah Stouky).
Sous le titre : "Exit...", l'éditorialiste de La Nouvelle
Tribune (hebdomadaire) estime que c'est avec optimisme mais
circonspection que l'on doit accueillir les résultats du
récent round de négociations "privées" entre le
Maroc et le "Front Polisario" (25.09.97).
Associació Catalana d'Amics del Poble Sahrauí,
A.C.A.P.S. Catalunya, España,
URL: http://august.ivb.fut.es/altres/sahara/index.htm