ACTUALITES HEBDOMADAIRES

SEMAINE 16, 15-21.04.1996

Le bureau de l'ASF, l'Association des Sahraouis en France, qui regroupe la diaspora sahraouie, a exprimé dans un communiqué daté du 12.4. "sa solidarité avec les travailleurs sahraouis de Fos-Bou Craa en grève depuis le 13 mars". L'ASF dénonce le comportement colonial des responsables marocains et leur attitude de mépris affiché à l'endroit des travailleurs sahraouis. Elle lance un appel à toutes les frorces démocratiques en France et dans le monde pour qu'elles apportent leur soutien aux travailleurs sahraouis.

Au point 7 de son ordre du jour (droit des peuples à disposer d'eux-mêmes) la Commission adopte par consensus une résolution sur le Sahara occidental. Celle-ci , après avoir réaffirmé que l'objectif auquel ont souscrit tous les intéressés consiste à tenir un référendum libre, régulier et impartial pour le peuple du Sahara occidental, "exprime l'espoir que les pourparlers directs entre le Maroc et le Polisario reprendront prochainement ".

Comme nous l'avions annoncé, la commission s'est rendue le 10.4. dans les camps de réfugiés sahraouis, où elle a rencontré des dirigeants du Front Polisario. Elle a aussi rendu visite à des prisonniers de guerre marocains. Le 12.4. elle était à El Ayoun, capitale du Sahara occidental occupé. A son départ pour Las Palmas le chef de la délégation, E. Brecht, a déclaré qu'il fallait "établir un climat de confiance entre les deux parties. Un plan de paix où il y a un gagnant et un perdant n'en est pas un", a-t-il estimé.

Dans un article consacré à l'élection du prochain secrétaire général des Nations unies, The Guardian relève des erreurs de jugement de Boutros Ghali en ce qui concerne la Somalie, le Sahara occidental, l'Angola et le Rwanda. Selon le quotidien londonien Boutros Ghali "a permis au roi du Maroc de repousser indéfiniment le référendum et de convertir la MINURSO en un scandale public".

A.I. dénonce, dans un rapport (MDE 29/04/96), les "graves violations des droits de l'homme" commises "par les forces de sécurité marocaines au Sahara occidental, malgré la présence de la MINURSO". "Des gens sont arrêtés pour avoir exprimé pacifiquement leur opinion, des détenus peuvent demeurer incarcérés pendant des semaines ou des mois au secret, et la torture continue". D'autre part A.I. rappelle que l'on est toujours sans nouvelles de plusieurs centaines de Sahraouis disparus après leur arrestation entre 1975 et 1987.
Dans ses conclusions A.I. s'adresse à l'ONU et lui demande de faire en sorte que les mesures de défense des droits de l'homme, inclues dans le plan de paix, soient respectées, que le mandat de la MINURSO soit élargi afin d'y inclure la surveillance de la situation des droits de l'homme, et que la MINURSO ait un accès complet et libre à l'ensemble du territoire du Sahara occidental et à toutes les personnes.