Poursuite de la grève à Bou Craa
Les 13 et 14 mars la Confédération démocratique
du travail, syndicat marocain, déclenchait une grève
des mineurs de phosphates, afin d'exiger une amélioration des
salaires et des conditions de travail.
A Bou Craa, au Sahara occidental occupé, les mineurs
poursuivent la grève (Al Ittihad Al-Ishtiraki du 6.4.),
et, selon un communiqué de l'Union générale des
travailleurs sahraouis, ont occupé avec leurs familles le
siège de la société FOS-BOU CRAA à El
Ayoun. Leurs revendications se seraient élargies. Ils
exigeraient aussi l'arrêt du pillage des richesses de leur pays
par le Maroc et "une vie libre et digne". Selon les informations en
notre possession, il semblerait que seuls les 200 mineurs sahraouis
poursuivraient la grève (les mines de Bou Craa occupent 2
à 3'000 ouvriers).
06-09.04.96
Journées de solidarité avec le peuple
sahraoui
Plus de 630 personnes, venues à bord de six "Charters pour la
paix" des Baléares, de Catalogne, des Iles Canaries, de La
Rioja, d'Italie et de Suisse, ont été pendant quatre
jours les hôtes de la population des camps de
réfugiés sahraouis près de Tindouf.
Pour marquer leur engagement les participants ont organisé une
marche silencieuse en commun avec la population de la wilaya d'Auserd
pour protester contre l'occupation du Sahara occidental par le Maroc.
Au terme de cette démonstration les participants ont
adopté la Déclaration
d'Auserd.
Auparavant M. Mohamed Abdelaziz, dans une allocution de bienvenue,
avait réitéré la disponibilité du peuple
sahraoui au dialogue et à la négociation. Il demandait
à la communauté internationale "d'exercer des pressions
sur le Maroc pour qu'il mette fin à son occupation
illégale du Sahara occidental et respecte ainsi la
légalité internationale." S'adressant aux participants
le président sahraoui espérait que cette visite
"débouche sur une action envers les gouvernements de vos pays,
envers les milieux influents de vos sociétés, pour
qu'ils contribuent au triomphe du droit et à la fin de
l'injustice au Sahara occidental."
08.04.96
Interview du président sahraoui
Dans le cadre des Journées de la solidarité avec le
peuple sahraoui le président Abdelaziz s'est exprimé
à la radio et à la télévision
algériennes. Il constate une évolution de l'approche de
la question du Sahara occidental par la communauté
internationale. Celle-ci a compris la nécessité de
préserver la paix et la sécurité dans le
Maghreb. Elle a compris que cette paix et cette
sécurité sont liées à une solution juste
du problème du Sahara occidental, que tout le monde
considère comme un problème de décolonisation.
De nombreux gouvernements ont reconnu la nécessité de
négociations directes entre les deux parties, le Maroc et le
Polisario. Le problème reste la position marocaine. Le
gouvernement marocain n'a pas de véritable volonté
politique de trouver une solution juste, permanente et
définitive à la question.
09.04.96
Communiqué du Comité suisse
de soutien au peuple sahraoui
Le premier charter de la solidarité, organisé par le
Comité suisse, a rassemblé une centaine de personnes,
qui ont visité les camps de réfugiés du 4 au 8
avril et assisté aux journées de solidarité
internationales avec le peuple sahraoui. A leur retour elles exigent,
dans un communiqué, l'ouverture de négociations
directes entre Maroc et Polisario et demandent au peuple suisse de
boycotter les produits marocains et de renoncer aux vacances au Maroc
pour obliger Rabat à la tenue du référendum.
09.04.96
52ème session de la Commission des Droits de l'Homme des
Nations unies
Point 8 de l'ordre du jour: Disparitions forcées ou
involontaires
L'Observatoire international des prisons OIP est intervenu sur la
situation au Maroc et le dossier des disparitions, qui
"révèle, par son importance, une pratique massive et
systématique". Il constate avec amertume qu'"aucune
information n'a encore été donnée sur le sort
des autres groupes de disparus évoqués il y a deux ans,
ici même, devant la Commission des droits de l'homme au cours
de sa 50ème session, le 17 février 1994. (...) Rien
n'est fait encore pour le groupe de plusieurs centaines de civils
sahraouis, hommes et femmes, disparus pour certains depuis 20
ans".
Commission parlementaire allemande sur le Sahara
occidental
Une délégation du Bundestag, le parlement allemand, est
arrivée le 9.4. à Rabat dans le cadre d'une
tournée d'information sur le problme du Sahara
occidental.
Elle est présidée par E. Brecht, SPD, président
de la Commission des Nations unies et des Organisations
internationales du Bundestag, et composée de sept
députés représentants les partis de la coalition
au pouvoir et de l'opposition.
La mission parlementaire a été constituée
à la suite de l'adoption, par le Bundestag, le 29
février dernier, d'une motion demandant, entre autre, au
gouvernement allemand "d'insister auprs des parties
concernées pour les inciter à réaliser sans
délai le plan de paix de l'ONU".
La commission a été reçue par le premier
ministre et ministre des affaires étrangres A. Filali. Aprs
ses discussions elle s'est rendue à El Ayoun, capitale du
Sahara occidental occupé, où elle a rencontré
les responsables de la MINURSO.
Dans une déclaration à la presse à El Ayoun E.
Brecht a déclaré que la commission s'efforce de "
rechercher d'éventuels compromis pour aboutir à la
paix". Un tel compromis pourrait consister, selon lui, dans "la
recherche d'éventuels contacts entre le Maroc et le Front
Polisario".
La commission allemande s'est rendue le 10.4. dans les camps de
réfugiés sahraouis.