Le Roi Hassan II vient de faire une déclaration-bilan sur la question du Sahara Occidental: un problème caractérisé par l'invasion militaire et la guerre ouverte contre le peuple sahraoui. Un conflit dans lequel, le Maroc a mis en branle toute son armée et ses potentialités répressives, et dans lequel se trouvent aujourd'hui impliqués, en plus des deux belligérants - que le Roi ne cite que de justesse - toute la Communauté internationale dans un effort louable visant la résolution pacifique de ce conflit.
Ce problème de décolonisation inachevé demeure et demeurait entier tant que le peuple du Sahara Occidental n'a pas exercé librement, et dans des circonstances incontestables de liberté et de confiance, son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance. Malheureusement, en cette occasion, le Roi hésite toujours à reconnaître ce droit.
Il est aussi regrettable qu'à la veille de la visite du Secrétaire général des Nations Unies dans la région, y compris pour la première fois à El Ayoun, capitale du Sahara Occidental, le Roi ne semble que persévérer dans son intransigeance et dans sa politique de fait accompli.
Le bilan de la politique coloniale au Sahara Occidental n'est pas plus prestigieux que les réalisations de l'empire portuguais au Brésil, en Angola et au Mozambique ou celles de la France coloniale en Algérie, mais toute cette politique de soit disant développement dans le territoire n'est qu'un moyen soutenu du Royaume du Maroc entrepris parallèlement à sa politique militaire et policière dans le Sahara Occidental.
En cet anniversaire de triste mémoire et peu glorieux, le peuple sahraoui poursuivra sa marche inébranlable vers le recouvrement de son droit et le parachèvement de l'indépendance de son pays: un choix unanime du peuple sahraoui, qui ne peut être réprimé ni par les armes, ni par la machine répressive, et encore moins par les discours truffés de demi-vérités et de machinations.
Bir Lahlou, le 08 novembre 1998