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Genève a abrité vendredi 18 mars une journée internationale de protestation sur le thème 30 ans d'occupation marocaine au Sahara Occidenta l : ça suffit ! Le matin, devant l'ONU où se tient la session annuelle des droits de l'homme, des délégations de France, d'Italie, d'Espagne, de Hollande, de Belgique, d'Algérie, du Congo, de Suisse ont dénoncé le caractère illégal de l'occupation du Sahara Occidental et ont appelé l'ONU, l'Union Européenne et tous les Etats a faire pression sur le Maroc qui refuse systématiquement toute proposition de la Communauté internationale pour mettre fin au conflit qui l'oppose au Front Polisario.
Dans l'après-midi, au siège de l'Organisation Météorologique Mondiale, s'est tenue une conférence-débat au cours de laquelle des experts des Etats-Unis d'Amérique, d'Espagne, de Suisse et du Sahara Occidental ont dénoncé le mur de 2700 kilomètres construit par le Maroc dès 1980 pour diviser le Sahara Occidental et tenter d'annexer le territoire. Ils ont dénoncé également les millions de mines qui font du Sahara Occidental un territoire dangereux qui tue et blesse ceux qui s'y aventurent et les nomades qui y vivent. Des vies gâchées, des familles décimées, un cheptel perdu, une catastrophe écologique et une interdiction de libre circulation des personnes telles sont quelques-unes des conséquences de ces mines et de ce mur.
Jean Lamore, expert nord-américain résidant en France, a mis en exergue le scandale du silence qui entoure non seulement ce mur de la honte mais également le conflit du Sahara Occidental et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le mur a le triste record d'être le plus grand du monde, plus long de 300 km que la muraille de Chine.
Elisabeth Reusse-Ducrey, Présidente de l'Appel de Genève contre les mines antipersonnel s'est dite satisfaite des relations établies avec le Front Polisario, disposé à entrer dans le processus proposé par l'Appel de Genève.
Carlos Ruiz Miguel, professeur espagnol de droit constitutionnel à La Coruña a rappelé que, de même que la Cour internationale de Justice a déclaré illégal le mur érigé en Palestine, le mur édifié par le Maroc au Sahara viole lui aussi de nombreux points des dispositions du Droit International.
Enfin, l'historien sahraoui Oubbi Bouchraya, chercheur à la Sorbonne, a détaillé la structure du mur et Boïbat Chej Abdelkhay, Président de la Campagne Sahraouie Anti-mines a révélé le bilan terrifiant de victimes causées par les mines dont est truffé le mur marocain. Un court documentaire particulièrement fort, a montré les ravages des mines antipersonnel à travers des portraits de Sahraouis lourdement handicapés. Après le débat et l'intervention de la délégation italienne, une bousculade a eu lieu autour d'une femme de nationalité suisse et d'origine marocaine, qui a cherché à perturber la Conférence, comme les services marocains le font dans toutes les manifestations de ce genre. La conférence internationale a conclu son travail avec l'approbation d'un programme d'activités de dénonciation du mur marocain au Sahara et des mines qui sèment la désolation et la mort au Sahara Occidental.
Genève, 19 mars 2005
Comité suisse de soutien au peuple sahraoui
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