Au secours... Unissez-vous !!!!
Rguibi Daya
Il m'a été donne de constater que certains de mes compatriotes Sahraouis, aux campements et surtout a l'étranger, n'arrivent pas à évaluer l'étendue des dégâts et la souffrance de nous autres vivants sous l'occupation marocaine à sa juste valeur. J'en déduis donc que les Nations Unis et autres ONG occidentales pensent qu'on dramatisait largement ces atrocités tout simplement parce que ça dépasse l'entendement.
Les journaux marocains titrent ces jours-ci que M6 avait fait en 7 ans ce que Hassan2 avait fait en 39 ans, les intellectuels marocains acquièssent avec ironie car, avant les militants sont torturés dans des centres de détention secrets, aujourd'hui, cette sale besogne se fait en plein jour au boulevard principal de la capitale Rabat et devant le siège même du parlement. Ce-ci c'est le cas des handicapés, chômeurs diplômés et docteurs Marocains, ainsi que la mort du jeune slaoui assis à la terrasse d'un café ou même la mort d'un syndicaliste UMT en grève a Bâb Lhad (Rabat) jeudi dernier. Imaginez donc le cas des Sahraouis traités d'ennemis de l'intégrité territoriale, loin dans la capitale occupée du Sahara et assiégés par toutes sortes de polices et militaires déchaînes? C'est un vrai carnage.
Une veille dame aveugle assise dans la place de « Dcheira » giflée par l'un des policiers qui lui demandent de quitter les lieux, la pauvre ne comprenait pas ce qu'ils disent et bien sur ne voyait pas à qui elle a à faire ou encore cette jeune fille chétive agressée en public par des Marocaines, la police l'embarque en remerciant les Marocaines pour leur coopération. Une fois au commissariat ils se rendent compte que c'est la fille d'un vice-procureur et la libèrent. Il n'y a pas eu de poursuites judiciaires. Comment donc imaginer un simple Sahraoui porter plainte pour une agression policière ? Salek a été brûlé vif juste pour oser porter un drapeau de quelques centimètres sur la manche de son veston. Pourtant l'ONU a été mêlée à l'affaire d'un citoyen arrêté au campement pour avoir enfreint le couvre-feu. Comment peut-on expliquer notre calvaire ? Par des écrits que peu de gens lisent ou des photos prises à la hâte et en cachette à grand risque vite pointées de montage comme les scandaleuses images de la prison noire, pourtant 2 personnes sont jugées pour les avoir prises. Chahid Lmbarki n'est que le seul meurtre qui a pu être élucide par le courage des jeunes de l'Intifada et grâce à vous tous. Nous sommes assiégés et les rares journalistes ou militants qui s'y aventurent sont soit refoulés soit dépouillés avant leurs départs. Serait-il nécessaire d'étaler pour vous toutes nos misères au quotidien avec l'occupant marocain pour pouvoir comprendre qu'il s'agit bel et bien de l'extermination physique et morale d'un peuple et que tous nous sommes appelés à unir nos forces pour survivre à ce mauvais occupant, que la vie d'un peuple est beaucoup plus importante que de petites divergences politiques, idéologiques, ethniques ou même conflits de générations ? Nous avons tous un terrain d'entente énorme qui suffit à lui seul d'unir tout un continent : nous croyons fort en l'état Sahraoui, aux principes du chahid Lwali et surtout l'amour du peuple Sahraoui ( femmes, enfants et vieillards)
Alors ne mettez pas la charrue devant les boeufs. En d'autres termes, il faut ignorer les détails et gérer l'essentiel : notre indépendance, pour contrer cette malédiction géographique qui ne nous permet pas de s'asseoir et discuter de nos problèmes entre nous comme tous les peuples de la terre.
Rguibi Daya
T.O Le 02/07/2006