[traduit de l'original
en arabe par BS]
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Les négociations ne débutent, en règle
générale, que lorsqu’il y a constat que le rapport de
force assure un équilibre de force entre les parties prenantes
aux négocations. Car si le rapport de force en question est
favorable à l’une des parties négociatrice, celle-ci ne
s’accommodera que d’une nette victoire et n’acceptera pas d’entrer dans
un processus de négociation.
Le Maroc a accepté les négociations depuis quelques
années quand il a été persuadé qu’il ne
dispose pas de la force nécessaire et appropriée pour
arracher la victoire qu’il a longtemps caressée dans le cadre de
son son offensive expansionniste.
Par ailleurs, les négociations sérieuses et réelle
requièrent un style, un but et des garanties. Mais surtout
et avant tout, de sérieux et crédibles
négociateurs en mesure de prendre les décisions qui
s’imposent le moment venu.
Il faut aussi relever qu’en règle générale, Les
négociations ne sont qu’un moyen pour réaliser une
visée ou des buts précis. Elles ne peuvent en aucun cas
être considérées comme une fin en soi. Ce que le
Maroc, comme nous allons le voir, a toujours tenté de faire.
Devenons-nous par ailleurs souligner que le Maroc, depuis le
début du conflit sahraoui et jusqu’ici, n’a jamais eu une
réelle volonté de réellement négocier. Sa
démarche n’a jamais consisté à rechercher une
solution générale et définitive au conflit [qui
l’oppose au peuple sahraoui]. Sa démarche a constament
consisté à essayer d’engranger certains gains
immédiats, circonstantiels et limités, comme le
cessez-le-feu, gagner du temps ou essouffler l’adversaire et miner ses
capacités de résistance
Ce mode opératoire qui a pour finalité de tromper
l’adversaire a été consacrée par Hassan II en
compagnie de Basri qui n’a pas caché que lui et son maître
avaient planifié le “système des négociations” non
pas pour rechercher une solution au problème mais tenter de
compliquer et de complexifier les choses de plus en plus. Cela est le
témoignage de Idriss Al-Basri en personne qui a
déclaré que ni lui ni Hassan II n’avaient, à aucun
moment, prévu d’accepter les conditions et les modalités
d’un référendum au Sahara Occidental.
A ce sujet, Je suis par ailleurs très surpris quand j’entends
des dirigeants ou des représentants du Polisario crier à
tue-tête que Hassan II a été leur partenaire dans
la paix et d’affirmer qu’il a été, à certain
moment, possible de trouver une solution avec lui...
Quelle naîveté !!
Les négociations entre le Maroc et le Polisario ont plutôt
été, de manière générale, des
rencontres à huis clos destinées à gaspiller du
temps. Les délégations marocaines n’avaient aucun pouvoir
ni prérogatives pour négocier. Elles n’avaient aucun
pouvoir pour négocier quoi que ce soit. Elles avaient pour
unique mandat de réciter, sans y apporter le moindre changement,
devant leurs vis-à-vis un discours de bois qui est en fait la
position officielle du Royaume. Ce qui n’est pas pour nous surprendre
dans un pays comme le Maroc, où tout est entre les mains du roi.
Un roi que personne ne peut représenter, car seul le roi peut
représenter le roi. Personne d’autre ne peut le
représenter et encore moins être son
délégué ou son porte-parole.
L’on dit que les délégations marocaines qui ont participe
aux rondes des négociations passés [avec le Front
Polisario] avaient pour habitude de faire traîner les pourparlers
et d’essayer de faire traîner les pourparlers, voire les
arrêter chaque fois qu’apparaît un élément
nouveau quelque soit son importance pour pouvoir consulter les
instances dirigeantes de leur pays, c’est-à-dire le souverain
marocain, car le roi a été et reste toujours le «
véritable » négociateur mais qui jusqu’ici n’a
jamais voulu négocier réellement..
Quand le Maroc serait prêt ou mûr pour de sérieuses
négociations, il invitera le Polisario dans l’un des nombreux
palais du roi pour s’asseoir autour d’une table de négociation
avec le sultan qui détient seul la réalité du
pouvoir. Dès lors nous pourrions parler de négociations
sérieuses et éventuellement de la possibilité de
trouver une solution négociée.
En attendant, il faut relever que ce qui enlève tout
caractère de sérieux aux pourparlers actuels est le fait
qu’aucun mécanisme de garantie n’a été
prévu par les Nations unies ni convenu entre les parties
prenantes du conflit.
Les Nations unies, dans le cas sahraoui, se sont toujours
contentées de convoquer, en s’abstenant de faire une
différence de statut entre l’occupant et l’occupé, sans
faire preuve de la moindre volonté de faire pression sur la
partie qui bloque le processus de décolonisation, à
savoir le Maroc. Il y a lieu de relever, en passant, la
différence de traitement par les Nations unies de conflits comme
ceux de l’Irak et du Soudan, d’un côté, et celui du
problème du Sahara Occidental, de l’autre.
Plus grave, le traitement par les Nations unies du conflit du Sahara
Occidental, au cours des dernières années, au lieu
d’aider à y trouver une solution juste et équitable n’a
fait que la rendre illsible au point de vue du droit. Nous ne savons
plus si ces mêmes Nations unies la prennent pour une question de
décolonisation, pour un différent régional, ou
question qui devrait trouver son issue dans le cadre de
négociations où le sahraoui qui y vit depuis
l’éternité et le marocain qui y vit depuis hier devraient
être questionnés sur des options illimitée :
indépendance, autonomie, confédération,
intégration....
Il apparaît que certains ont oublié ou font semblant
d’oublier que la cause sahraouie est plus grande que la “guerre des
initiatives”. Que les sahraouis, dans leur immense majorité,
sont convaincus de la nécessité d’obtenir et de recouvrir
tous leurs droits. Et que les femmes sahraouies ont sacrifié ce
qu’il y a de plus de cher pour elles (enfants, maris, pères ou
proches) non pour des compromis et des compromissions sans
intérêt et sans lendemain, mais pour un pays libre et
indépendant.
29.06.07