Les droits de l'homme et le peuple Sahraoui.
Salah Khatri
Depuis le mois de mai dernier le peuple sahraoui dans la zone occupée par l'armée marocaine subit des arrestations arbitraires, des agressions et des tortures sous les yeux de la Minurso et de la communauté internationale.
Ni la grève de la faim des prisonniers politiques sahraouis, ni la mort de certains sous la torture ont poussé les pays européens (et en particulier, la France), soit disant pays des droits de l'homme, à agir.
Pourtant tout ceci se passe juste de l'autre côté de la méditerranée. La question des droits de l'homme s'arrête-elle à l'intérieur de la communauté européenne ou bien au-delà ?
La France qui, au nom du respect du droit international, était contre l'invasion de l'Irak, contre la présence militaire syrienne au Liban, reste aveugle sur la situation de la zone occupée. Ce silence, qui ignore la souffrance du peuple sahraoui depuis trente ans, n'a pas d'explication ni d'excuses. Si ce n'est, que le pouvoir politique français a privilégié les intérêts personnels aux valeurs républicaines et aux principes de la démocratie français : la liberté, l'égalité, la fraternité.
Le silence du pouvoir politique français et des médias est un silence honteux qui conduit la France vers une schizophrénie politique qui lui fait perdre sa crédibilité internationale. La France a chanté et dansé à la libération par le Front Polisario de ses derniers prisonniers marocains. Elle a fait état de leur souffrance. Elle a par contre oublié qu'ils étaient des prisonniers de guerre ayant tué des femmes et enfants sahraouis, qu'ils ont bombardé des ville sahraouis et qu'il vivent, depuis trente ans, dans le même endroit que les réfugiés sahraouis, mangent la même nourriture et partage le même soleil. Ce double jeu de la politique française vers le peuple sahraoui sacrifie le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à exprimer son droit à la liberté.
Partout en Europe des manifestations on eu lieu en soutien aux prisonniers sahraouis, notamment en Espagne et en Italie. Les associations de solidarité avec le peuple sahraoui et même les pouvoirs politiques en place ont essayé d'agir et d'exprimer leurs préoccupations sur la situation au Sahara Occidental.
Il s ont essayé de faire entendre leurs cris pour le droit à la liberté et à l'autodétermination du peuple sahraoui et de pour la paix au Sahara Occidental.
La France est restée muette, jusqu'à quand et pourquoi ? Quelque chose d'incompréhensible de la part d'un peuple qui a construit son histoire sur les principes des droits de l'homme.
Novembre 2005