Baba M. Sayed
Les Nations unies, entendez les puissances occidentales les plus
influentes, accordent à la question des droits de l’Homme, dans
le cadre d’une subtile et agressive stratégie de marketing et de
guerre de guérilla contre l’Autre (l’insoumis quelle que soit
son origine, son orientation politique ou sa nationalité), une
importance particulière.
Chaque année, une grande partie du cossu Palais des Nations unies devient le théâtre d’un grand show auquel sont conviés tous les Etats et de nombreux défenseurs des droits de l’Homme et dont l’objectif est d’accréditer une seule et unique idée : l’Occident, puissances étatiques et organisations non gouvernementales, est attaché à la dignité humaine, opposé à toute forme de violation des droits de l’Homme, et pour la préservation, partout dans le monde, des droits de toutes les personnes, quelles que soient, par ailleurs, les origines de ces dernières, leurs convictions politiques ou philosophiques.
Dans l’enceinte du Palais, il y a comme une fausse note, une réelle incongruité à constater, à côté des nombreuses délégations de diplomates et de défenseurs des droits de l’Homme pressées de se relayer devant la tribune du Conseil des droits de l’Homme pour réaffirmer leur attachement inébranlable et indéfectibles à «la paix et au respect de l’autre», celle d’un autre genre, celle d’hommes de poing de la très féroce et impitoyable DGED (les services militaires marocains), habillés en élégants costumes cravates.
Conduite par un haut gradé, la délégation de la DGED semble avoir pour principale mission d’épier les faits et gestes des défenseurs des droits de l’Homme sahraouis présents à la session, «encadrer» et «orienter» l’action des quelques éléments sahraouis de service qu’elle a apportés dans ses valises.
Le spectacle ces officiers, autoritaires et imbus de leurs personnalités, en train de dicter, avec arrogance, leurs conduites aux éléments sahraouis à leur service (leur dire qui rencontrer, qui ne pas rencontrer, où s’asseoir et oò ne pas s’asseoir….) et de leur rédiger les discours et les déclarations qu’ils doivent, mécaniquement et sans grande conviction, ânonner au cours de conférences de presse ou dans le cadre de réunions de désinformation sur le Sahara Occidental, est réellement indécent et pitoyable.
Quant l’individu renonce à ce point à ce qui fait son
humanité, c’est-à-dire sa liberté et son
autonomie, et accepte, sans résistance, cette forme de
déchéance, il est préférable pour lui de
disparaître dans le fonds de la terre plutôt que de rester
à sa surface.
26.09.07