Ne pas se faire violence inutilement…
Les zones
occupées de la République Arabe Sahraouie
Démocratique (RASD) sont soumises, les images des
blessés, des femmes violées et torturées et les
dizaines d’arrestations nous le rappellent chaque jour, à un
état de siège depuis des années par les forces
d’occupation militaires marocaines.
Les forces de répression marocaine qui jouissant d’une
réelle impunité, y font régner un ordre de terreur
implacable et insoutenable dans un silence coupable de la
communauté internationale
Face à cette situation douloureuse et pénible, il y a
lieu de convenir qu’il y a quelque chose de dégradant, choquant,
répugnant, voire révoltant et inacceptable dans ce qui
ressemble fort bien, de la part de certains membres de la
délégation sahraouie qui est venue la semaine
dernière à New York dans le cadre des pourparlers sur
l’avenir du Sahara Occidental sous l’égide des Nations unies,
à une danse de ventre exécutée en l’honneur des
représentants de la très féodale Majesté
Mohamed VI.
Alors que nos compatriotes dans les zones occupées payent
quotidiennement cher, et depuis des années, le prix de leur
détermination héroïque à continuer de
revendiquer, de différentes manières et dans des
conditions dures et éprouvantes, leur identité sahraouie
et de proclamer, haut et fort, leur ferme attachement à
l’indépendance du Sahara Occidental;
Alors que ces mêmes compatriotes, hommes, femmes, enfants et
vieillards, font quotidiennement l’objet de vexations et de brimades
quand ils ne sont pas, arbitrairement, violemment agressés,
arrêtés et jetés, sans ménagement ou
considération pour leur condition humaine, aux fins fonds de
cachots exiguës et insalubres;
Certains membres de notre délégation aux pourparlers de
New York n’ont pas hésité à verser
carrément dans l’infâme en célébrant «
leurs retrouvailles » avec les flics tortionnaires qui composent
la délégation marocaine en allant jusqu’à louer
leur « qualité humaine » et en se félicitant,
pour l’occasion, bruyamment du fait que « la glace » ait
été finalement brisée entre les deux
délégations… Comme si l’objectif premier des pourparlers
était avant tout de mettre à l’aise, voire d’«
amuser » les envoyés de la très féodale
monarchie marocaine.
D’autres membres de la même délégation, oubliant,
pour les circonstances, qu’ils étaient dûment
mandatés exclusivement pour défendre les
intérêts d’un peuple sous occupation depuis plus de trente
ans, se sont même montrés ravis de présenter,
à la presse internationale, des comptes rendus
spécifiquement « sténographiques » des
réunions en mettant sur le même pied
d’égalité bourreau et victime…
Il est à rappeler que l’enseignement qui devrait, entre autre,
s’imposer à tout sahraoui, après trente de guerre contre
le Royaume du Maroc, est que la nature, la structure, et la philosophie
du Makhzen sont aux antipodes de la nature, de la structure et de la
philosophie de la société sahraouie et que dans pareilles
conditions, il ne sert strictement à rien aux sahraouis de se
faire inutilement violence en jouant les bouffons et les «
modérés » de circonstances.
Le choix est décidément clair et il faut, pour notre
salut, l’assumer pleinement : ou c’est le Makhzen qui triomphe avec ce
qu’il représente de valeurs de répression et de
déni de toute forme de justice et de dignité humaine, ou
c’est le peuple sahraoui qui triomphe et c’est le triomphe et la
victoire d’une culture et d’une civilisation de liberté, de
solidarité, et de tolérance.
25.06.07