Salek Allal,
nous aurions souhaité avoir, en plus de « l’extraordinaire
» et « chaleureux » hymne que vous avez
composé « sincèrement » et, de «
manière désintéressée »,
supposons-nous, à la gloire de la « bien guidée
» direction sahraouie, aussi des indications précises sur
votre identité et votre parcours. En somme savoir qui vous
êtes. Histoire de nous convaincre que « le courage »
manifesté par vous dans l’art de porter, à tort et
à travers, les accusations et d’employer, avec une aisance
déconcertante, des qualificatifs logomachiques, ne serait pas de
la pure vantardise ou de la vaine et grotesque gesticulation d’un
hazard désoeuvré qui voudrait s’attirer les
lumières sur lui …
Malheureusement,
il apparaît que tout ce décorum n’avait qu’une
finalité, conférer un peu de « sérieux
» à une « sortie » qui n’est en fait que la
manifestation d’une insondable et insoutenable lâcheté
d’un flatteur qui, semble-t-il, cherche à se rendre utile
à ses maîtres du petit makhzen polisarien que l’on sait,
ces derniers temps, objet de critiques acerbes de la part d’une
population sahraouie révoltée par son incompétence
et sa corruption !!
Cela dit, venons-en maintenant à l’essentiel,
c’est-à-dire à vos accusations infondées et
gratuites. Et commençons par celle qui semble la plus
importante, celle de la trahison.
Parce que j’ai
décidé, pour des raisons de divergences politiques avec
le secrétaire général du Front Polisario, de me
séparer au grand jour du Polisario, qui n’est pas, soit dit en
passant, le peuple sahraoui, vous m’avez traité de traître
à la cause sahraouie.
Faut-il vous dire que c’est là une manière inélégante et hypocrite, d’inverser les rôles ?
Les traîtres ce sont plutôt les béni-oui-oui et les
thuriféraires de votre espèce qui ont, parce qu’ils ne
peuvent respirer et vivre qu’à l’ombre d’un puissant protecteur,
sacrifié leur conscience et âme.
Les traîtres ce sont des gens comme vous
qui, par leurs manières dégradantes et ignominieuses de
sacraliser une médiocre direction sahraouie l’ont
empêchée de tirer les conséquences qui s’imposent
d’une gestion catastrophique des affaires des Sahraouis.
Les traîtres sont des gens comme vous
qui ont tenu à couvrir la direction du F. Polisario et ce,
chaque fois, que les Sahraouis ont voulu alerter l’opinion publique
nationale et internationale sur ses graves méfaits et
dérives.
Les véritables traîtres ce sont des personnes de votre acabit qui ont, en service commandé, tenu, tout au long des trente dernières années, à étouffer toute réelle discussion ou vrai débat démocratique au sein des structures du Polisario sur les graves dérapages et les impardonnables erreurs de l’incompétente et irresponsable direction sahraouie.
Les véritables traîtres ce sont les Sahraouis comme vous qui, au lieu de défendre les Sahraouis et leurs intérêts, se sont consacrés à la seule tâche qu’ils savent mieux faire, couvrir par leurs discours surréalistes, leurs applaudissements et leurs youyous, dans les congrès, réunions et meetings, les voix sincèrement révoltées de militants et de militantes du F. Polisario qui ont essayé, parfois au prix de leurs vies, de faire prendre conscience aux Sahraouis des véritables et imminents dangers qui les guettent et les amener à faire changer, encore qu’il est temps, les choses dans le bon sens.
Moi, monsieur, je n’ai fait que dire tout haut ce que pense, une majorité de Sahraouis, tout bas, à savoir que Mohamed Abdelaziz et sa clique n’ont pas pour objectif dans la vie le bonheur ou le bien-être des Sahraouis. Ils ne veulent, les années l’ont amplement montré, que continuer de jouir des privilèges que leur procure leurs positions et leurs fonctions dans les structures de direction du F. Polisario.
J’aurais pu, si
je le voulais, en faire partie. Composer comme vous le faites des
hymnes à la gloire de la médiocre direction sahraouie,
tromper tout le monde en affirmant que nous sommes les
représentants d’un mouvement de libération qui a à
cœur les intérêts de son peuple et de ses militantes et
militants, et continuer d’encaisser, comme représentant officiel
du F. Polisario au Canada, 4000$ US à la fin de chaque mois.
Je l’ai refusé et expliqué publiquement que les
dirigeants actuels du F. Polisario nous mènent tout droit
à notre perte.
Onze ans après mon départ, je constate, malheureusement, que ce constat se confirme chaque jour.
16.02.07
La fausse nostalgie, Hamdi Salek Allal