Les autorités marocaines semblent de nos jours
décidées à imposer au F. Polisario l’idée
d’autonome comme substitut au référendum
d’autodétermination qui a été jusqu’ici le
véritable enjeu de la guerre du Sahara Occidental.
Cette
volonté inébranlable du gouvernement marocain de
n’accepter plus, décidément, pour cadre de solution au
conflit qui l’oppose, depuis 1975, au F. Polisario que l’autonomie sous
souveraineté marocaine, paraît mettre les dirigeants du F.
Polisario dans tous leurs états.
Aux menaces
régulières et répétées de reprise de
la guerre qui ne convainquent plus personne et n’impressionnent plus
personne, les dirigeants du F. Polisario, ou le nombre réduit
qui en reste, donnent l’impression d’hésiter, face à la
détermination des autorités marocaines, sur la marche
à suivre pour riposter à une irrésistible
dynamique qui les a pris, semble-t-il, au dépourvu.
A la campagne de
charme du pouvoir marocain et de ses nombreux relais pour gagner la
communauté internationale à «sa cause»,
priver le F. Polisario de sa qualité de représentant
unique et exclusif du peuple sahraoui, et transformer un
problème, jusqu’ici, de décolonisation à
parachever en un problème «interne» à
l’État marocain devant trouver exclusivement son aboutissement
dans le cadre d’une entente entre «citoyens du même
pays», la direction du F. Polisario ne cache pas son
désarroi. Et ses portes paroles, quand ils ne cèdent pas
à la fatalité ou ne se livrent pas à leurs
digressions indigestes sur l’importance de la légalité et
la force supposée du droit dans la solution des litiges et des
différents internationaux, ne trouvent rien de mieux que de
recourir à ce qui semble bien être leur arme
préférée, la vocifération et la
dénonciation de ce qu’ils appellent «le manque de
sincérité de la partie marocaine.»
En s’en tenant
au principe de l’autonomie comme unique solution possible, à
l’exclusion de toute autre, de la question du Sahara Occidental, les
autorités marocaines n’ont pourtant fait que prendre, avec
intelligence, les dirigeants du F. Polisario qui ont dûment
accepté le plan Baker II, à leur propre jeu.
A quoi bon reprocher au Makhzen marocain de mettre à profit ce
qui passera certainement à l’histoire de la part de la direction
du F. Polisario pour la grande bourde, et de vouloir ainsi l’utiliser
pour jeter le discrédit, voire détruire tout le
dispositif de légalité internationale qui a servi,
pendant des décennies, de défense inexpugnable au F.
Polisario ?
Pourquoi en
vouloir aux autorités marocaines de tenter de profiter de la
naïveté coupable de la direction du F. Polisario pour
amener la communauté internationale à mettre
définitivement une croix sur le principe
d’autodétermination du peuple sahraoui et ainsi lever le
véritable et ultime obstacle, jusqu’ici rédhibitoire et
infranchissable, qui se dressait encore devant ce qu’elles appellent
«la marocanité du Sahara Occidental» ?
En clair,
pourquoi reprocher au gouvernement marocain d’avoir violé la
légalité internationale alors c’est la direction
même du F. Polisario qui lui a tenu la chandelle ?
Comment comprendre cette hypocrisie ?
L’incompétente et irresponsable direction du F. Polisario tout
à ses programmes festifs ne semble pas encore
réalisé ce qui lui arrive !!
Elle devrait pourtant savoir que le compte à rebours a bel et
bien commencé pour elle et que dans la vie des individus comme
dans celle des organisations politiques et des États, les
erreurs d’appréciation et l’irresponsabilité ont un prix,
souvent, cher à payer !!
14.02.07