Taoujni Mohamed Rîda, « officiellement »,
président d’une organisation non gouvernementale acquise aux
thèses du Makhzen sur le Sahara Occidental, vient d’appeler
à marcher sur Tfarity, une localité
sous le contrôle du F. Polisario depuis des décennies. Ce
faisant, Taoujni tout absorbé par le côté
spécifiquement médiatique de son geste, donne
l’impression de ne pas réaliser la gravité de ce
même geste, sur le plan politique et militaire, ni en mesurer les
potentielles graves et lourdes conséquences.
Croyant,
à tort, comme, par ailleurs, beaucoup de ses collègues
des services de renseignement marocain que le F. Polisario est par
terre, cet aventuriste-amateur croit pouvoir être en mesure de
piéger le Front Polisario et d’humilier, publiquement, par son
acte médiatique les dirigeants sahraouis devant leur peuple et
le monde entier.
Ne pouvant vivre
que sous les projecteurs, ce minus qui ne cache pas, depuis un certain
temps déjà, sa ferme volonté de vouloir jouer dans
la cour des grands, est un inconscient, un irresponsable ou les deux
à la fois. Il est en tout cas loin de mesurer à sa juste
valeur les potentiels dérapages que son initiative ne manquerait
certainement d’entraîner. Et il ne semble comprendre, non plus,
à quel point la nature de son initiative et son timing sont
inappropriés et mal choisis.
Il est loin
réaliser que son initiative intervient dans un contexte plus
tendu, pour en pas dire explosif : le processus de paix est en panne,
les représentants de la MINURSO ont démontré leur
incapacité et leur impuissance, après plus d’une
décennie de présence sur le terrain, à être,
un jour, les « faiseurs » d’une paix que l’on croyait,
pourtant à l’époque, à la portée de la
main, et les Sahraouis ne cachent plus révolte face aux
tergiversations et aux atermoiements du Royaume du Maroc et son manque
manifeste de volonté d’honorer les engagements contractés
dans le cadre des Nations unies est manifeste.
Devant pareille
situation l’agent Taoujni et les irresponsables aventuriers de la
faction extrémiste du Makhzen qui le manipulent auraient du
s’abstenir de tout geste qui serait susceptible d’aggraver un peu plus
une situation explosive, provoquer l’irréparable et ainsi
précipiter la bouillonnante région du Maghreb dans une
nouvelle guerre aux conséquences imprévisibles et
incalculables.
Taoujni et les
irresponsables barbouzes qui s’en servent comme paravent ne doivent pas
se tromper dans leurs calculs et tromper le peuple marocain sur leurs
réelles chances de pouvoir rééditer, avec le
même succès, l’expérience de « la marche
verte » de Hassan II en 1976.
Il faut rappeler
au minus Taoujni à ses officiers traitants que n’est pas Hassan
II qui veut, que la conjoncture internationale qui prévalait
à la fin des années 1970 est bien différente de
celle que nous connaissons depuis la chute du mur de Berlin et que
surtout, les importants moyens dont disposent, de nos jours, les
Sahraouis n’ont rien à voir ceux de bord qu’ils avaient en 1976.
Si les factions
extrémistes du Makhzen croient pouvoir profiter de la faiblesse
passagère du F. Polisario pour, pensent-elles, le terrasser
définitivement, elles se trompent. Elles doivent savoir que le
F. Polisario est certes faible mais il n’est pas mort. Et que les
différents qui peuvent opposer certains Sahraouis à la
direction du F. Polisario - et ils sont, certes, dans l’étape
actuelle, non négligeables - ne doivent pas leur faire oublier
que les dénominateurs communs entre les Sahraouis (les
dirigeants et les dissidents) sont autrement plus importants que leurs
différents ou leurs divergences du moment.
En d’autres termes, les points de désaccords qui peuvent surgir
entre des Sahraouis et certains des membres de la direction du F.
Polisario ne doivent pas laisser croire aux factions aventuristes du
Makhzen qu’elles peuvent, décidément, tout se permettre.
Ces factions
finiront bien par comprendre que l’initiative de Taoujni, loin
d’humilier la direction sahraouie ou d’apporter une preuve quelconque
de la faiblesse du F. Polisario, a été une provocation de
trop. Elle ne manquerait certainement pas de forcer les dirigeants du
F. Polisario à revoir de fond en comble leur stratégie de
lutte quitte à perdre le peu d’estime et de considération
qui leur reste aux yeux de leur peuple, et d’obliger les dissidents
à être, désormais, plus mesurés dans
l’expression de leur dissidence.
Dès lors,
l’agent Taoujni au lieu de nuire aux Sahraouis et leurs dirigeants,
passera à la postérité comme celui qui leur aurait
permis de réaliser leur unité et incité leur
impotente direction à se refaire à temps - avant un
congrès qui s’annonce particulièrement difficile - une
virginité.
11.01.07
--> 11.01.07: L'expédition est reportée à une date ultérieure et ce (citation originale...) "à la demande du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique" !!!!!
--> quelques informations tirées des dépêches diffusées par l'Association Sahara Marocain