El
Mundo, 17.06.08
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Un responsable marroquí reconoce crímenes de guerra
en el
Sáhara
Uld
Errachid revela exacciones de oficiales del Ejército contra
civiles saharauis
ALI LMRABET.
Corresponsal
RABAT.-
«Hay alguna gente [...], se trata de tres o cuatro
oficiales del Ejército que han cometido lo que se puede llamar
crímenes de guerra contra prisioneros fuera del ámbito de
la guerra» y «muchos civiles fueron lanzados al
vacío desde helicópteros o enterrados vivos»
simplemente por ser saharauis.
El que rompe
un
tabú afirmando que varios oficiales
marroquíes han cometido graves crímenes de guerra en el
Sahara Occidental no es ningún destacado dirigente polisario o
un activista pro independentista saharaui. El que acusa a altos cargos
del Ejercito alauí es Jalihenna Uld Errachid, el actual
presidente del CORCAS (Consejo Real Consultivo para los Asuntos del
Sáhara).
Uld Errachid
es
un prominente notable saharaui pro marroquí que
fue varias veces ministro en gobiernos de Hasan II y es uno de los
negociadores en las recientes conversaciones con el independentista
Frente Polisario en Manhasset, EEUU.
Jalihenna Uld
Errachid no hizo estas declaraciones públicamente
sino a puerta cerrada, en el marco de las sesiones de la Instancia
Equidad y Reconciliación, un organismo creado por el rey Mohamed
VI para esclarecer las graves violaciones de los Derechos Humanos
perpetrados durante el largo reinado de Hasan II.
Su testimonio,
que fue grabado y transcrito en 2005, no debía
ser puesto en conocimiento del público, pero un diario de
Casablanca, Al Yarida Al Ula decidió publicarlo
íntegramente, al mismo tiempo que anunciaba que poseía
otras grabaciones del mismo molde de altas personalidades
marroquíes que testificaron ante la mencionada Instancia.
Si estas
graves
acusaciones que conciernen a un tema sensible en
Marruecos (el conflicto del Sáhara Occidental) no fueron, como
es de costumbre, respondidas por los medios afines al régimen,
el presidente del Consejo Consultivo de Derechos Humanos (CCDH), un
organismo oficial, se apresuró no a desmentirlas sino a pedir a
un juez que prohibiera que Al Yarida Al Ula publicara el resto de los
documentos.
Y es que la
publicación de estos documentos cae muy mal en
Marruecos. Desde marzo de 2007 la Audiencia Nacional de España
ha pedido al juez Baltasar Garzón que investigue las acusaciones
de «crímenes internacionales» cometidos por
«32 dirigentes y militares marroquíes» en el
Sáhara Occidental desde 1975.
Estas
acusaciones están contenidas en una demanda interpuesta el
14 de septiembre de 2006 por varias asociaciones españolas de
Derechos Humanos ante la Audiencia Nacional, y que estiman en 542 el
número de saharauis desaparecidos desde 1975.
Garzón
ha
acordado, mediante una comisión rogatoria,
pedir a las autoridades judiciales marroquíes si esos hechos han
sido investigados o si existe algún procedimiento penal contra
los denunciados, pero por el momento no ha recibido ninguna respuesta.
En Rabat, se
teme que varios de los nombres mencionados en la querella,
muchos de ellos siguen ocupando altos cargos en el Ejército,
sean los mismos de los que habla Jalihenna Uld Errachid. Por otra
parte, Ali Anouzla, el director de Al Yarida Al Ula, ha anunciado que
su diario continuará publicando las transcripciones.
[>>
mas info sobre las diligencias
de B.Garzón]
[>> Documento
original DILIGENCIAS
PREVIAS PROC. ABREVIADO 362 /2007 A]
El
Mundo, 17.06.08
[traduction non autorisée par arso]
Un responsable marocain reconnaît des
crimes de guerre au Sahara
Ould Rachid révèle des
exactions commises par des officiers de l'armée contre des
civils sahraouis
ALI LMRABET. Correspondant
RABAT. - «Il y a quelques personnes [... ], il s’agit de trois ou
quatre officiers de l'armée qui ont commis ce qui peut
être appelé des crimes de guerre contre des prisonniers en
dehors du cadre de la guerre» et «beaucoup de civils ont
été jetés dans le vide depuis des
hélicoptères ou enterrés vivants»,
simplement parce qu’ils étaient Sahraouis.
Celui qui brise un tabou en affirmant que plusieurs officiers marocains
ont commis de graves crimes de guerre au Sahara Occidental n'est pas un
dirigeant connu du POLISARIO ni un militant indépendantiste
sahraoui. Celui qui accuse de hauts dirigeants de l’armée
alaouite est Khalihenna Ould Rachid, l'actuel président du
CORCAS (Conseil Royal Consultatif pour les Affaires du Sahara).
Ould Rachid est un célèbre notable sahraoui pro-marocain
qui a été plusieurs fois ministre dans des gouvernements
de Hassan II et qui a été l’un des négociateurs
lors des récentes discussions avec le Front Polisario
à Manhasset, aux USA.
Khalihenna Ould Rachid n'a pas fait ces déclarations
publiquement mais à huis clos, dans le cadre des sessions de
l'Instance Équité et Réconciliation, un organisme
créé par le roi Mohamed VI pour éclaircir les
graves violations des droits humains perpétrées sous le
long règne de Hassan II.
Son témoignage, enregistré et transcrit en 2005, ne
devait pas être porté à la connaissance du public,
mais un journal de Casablanca, Al-Jarida al-Oula, a
décidé de le publier intégralement, et a
annoncé en même temps qu'il possédait d'autres
enregistrements de la même veine de personnalités
marocaines de haut rang qui ont témoigné devant
l'Instance mentionnée.
Si ces graves accusations, qui concernent un sujet sensible au Maroc
(le conflit du Sahara Occidental), n'ont pas comme de coutume
suscité de commentaires de la part du régime, le
président du Conseil Consultatif des Droits Humains (CCDH), un
organisme officiel, a été dépêché non
pas pour les réfuter mais pour demander à un juge
d'interdire à Al-Jarida al-Oula la publication des documents
restants.
En effet, la publication de ces documents au Maroc tombe très
mal. Depuis mars 2007 l'Audience Nationale d'Espagne [la plus haute instance judiciaire
espagnole, note de la trad.] a demandé au juge Baltasar Garzón d’enquêter
sur les accusations de "crimes internationaux" commis par "32
dirigeants et militaires marocains" au Sahara Occidental depuis 1975.
Ces accusations font l’objet d’une plainte déposée le 14
septembre 2006 devant l'Audience Nationale par plusieurs associations
espagnoles de défense des droits humains, qui estiment à
542 le nombre de Sahraouis disparus depuis 1975.
Garzón a
décidé, par commission rogatoire, de demander aux
autorités judiciaires marocaines si ces faits ont
été investigués ou si des procédures
pénales contre les personnes dénoncées ont
été ouvertes, mais pour le moment il n'a reçu
aucune réponse.
À Rabat, on craint que plusieurs des personnes
mentionnées dans la plainte, dont beaucoup occupent toujours des
postes élevés dans l'armée, soient parmi celles
que cite Khalihenna Ould Rachid. Pour sa part, Ali Anouzla, le
directeur de Al-Jarida al-Oula, a annoncé que son journal
continuera à publier les transcriptions.
[>> plus d'info sur l'enquête
du juge Garzon]
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