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Le
procès du jeune sahraoui DANFOUR AHMED SALEM
a eu lieu le mardi 4 décembre 2001 au
Tribunal de Première Instance de Goulimine
(Sud du Maroc).
Rappel
des faits : fin novembre, les autorités
marocaines ont procédé à la
mutation arbitraire de M.ELMOUTAOIKIL MOHAMED,
secrétaire général de la
municipalité D'ASSA, fief de la
résistance sahraouie au sud du Maroc, vers
la ville de Casablanca. Cette décision a
été prise par le ministre de
l'intérieur marocain lui-même, M.
Driss Jettou. Rappelons que M.Elmoutaoikil Mohamed
est un ex-détenu politique sahraoui
arrêté en 1992 suite au
soulèvement qui a eu lieu à Assa, et
qu'il a purgé avec une vingtaine de jeunes
de cette ville une peine de un an de prison
à Agadir. Il est aussi un défenseur
connu des droits de l'homme et membre du Forum
Vérité et Justice-section
Sahara.
En
signe de protestation contre cette décision
et en solidarité avec Elmoutaoikil Mohamed,
tous les employés de la municipalité
d'Assa avaient organisé le 26.11.01 de 9h
à 16h un sit-in à l'intérieur
des locaux municipaux. La population sahraouie de
la ville venue se solidariser avec eux avait
été dispersée par la police.
Par la suite, la Brigade de la Gendarmerie Royale
avait convoqué pour interrogatoire un
certain nombres de participants à la
manifestation. Parmi eux, M. DANFOUR AHMED SALEM,
né le 07.12.1980 à Assa. Il a
été arrêté le 27.11.2001
à 21h et interrogé par le procureur
du roi du tribunal de première instance de
Goulimine, avant d'être
incarcéré à la prison de cette
ville, inculpé « d'insulte à
l'état marocain ». Signalons que M.
Dandour Ahmed Salem avait participé avec
d'autres jeunes sahraouis à une grève
de la faim du 1.10.2001 au 5.10.2001 au
siège du syndicat CDT de Assa, pour exiger
un emploi. Dans le même cadre, un autre
sahraoui, M. ELFAGHRAOUI FDILI, a été
convoqué et interrogé par la
gendarmerie d'Assa avant d'être
relâché.
Lors
de son procès le 4 décembre, Danfour
Ahmed Salem a souligné que sa comparution
devant la justice n'était qu'un
règlement de compte orchestré par les
autorités marocaines pour le réduire
au silence, et pour lancer un avertissement
à tous les jeunes sahraouis qui tenteraient
d'adhérer à la protestation contre
l'état marocain . 13 avocats sahraouis
venant d'El Ayoun, Agadir, Marrakech et Goulimine
se sont mobilisés pour le défendre
devant le tribunal. Dans leurs plaidoyers, ces
avocats ont sévèrement mis en cause
la situation économique et sociale que
connaît le Sahara, situation qui pousse les
sahraouis à la protestation.
Le
Tribunal de Première Instance a
condamné le jeune sahraoui DANFOUR AHMED
SALEM à une peine de deux mois de prison
ferme et une amende de 1000DH.
Genève
, le 09.12.01
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