[archives arso, publication papier 1993]
Reflets de l'actualité au
Sahara Occidental - août - décembre 1993
9.8.1993 Matériel militaire pour le MarocL'Espagne vend pour 350 millions de $ de matériel militaire au Maroc. Il s'agit de véhicules tout terrain, d'armements électroniques et de diverses fournitures destinés aux troupes marocaines au Sahara occidental.
2-27.8.1993 Sous-commission des Droits de l'homme
Lors de la 45è session de la "Sous-commission de la lutte
contre les mesures discriminatoires et de la protection des
minorités", à Genève, neuf interventions d'ONG
ont porté sur la question des violations des droits de l'homme
dans les territoires occupés du Sahara occidental.
11-13.9.1993 Réunion du Secrétariat national du
Front Polisario.
A l'issue de cette réunion ordinaire le Front Polisario
déclare vouloir continuer «un dialogue et des
négociations directes» avec le Maroc, et le
président sahraoui nomme un nouveau gouvernement sahraoui,
avec M. Bouchraya Bayoun comme nouveau premier ministre et M. Brahim
Ghali comme nouveau ministre de la défense.
24.9.1993 Parlement européen
La Commission européenne décide d'une aide
humanitaire en faveur des réfugiés sahraouis d'un
montant de 225'000 écus. Elle attribuait au Maroc quelques
jours auparavant la somme de 80 millions d'écus pour le
financement de projets dans le domaine de l'éducation et de la
santé publique «pour les pauvres» afin
d'atténuer l'impact du programme d'ajustement financier du FMI
sur les couches défavorisées de la population. Mme Ulla
Sandbaek, parlementaire danoise, critique la Commission qui selon
elle «favorise la coopération avec un pays qui viole les
droits humains et défie le Conseil de sécurité
de l'ONU».
Caravanes humanitaires dans les camps de
réfugiés
Arrivée à la mi-octobre d'une caravane espagnole,
5è du genre, formée de 160 personnes et de 30
véhicules, suivie par notre caravane suisse et par une
caravane anglaise.
25.10.1993 Négociations directes Maroc-Front Polisario
Après plusieurs tentatives une réunion entre
représentants du Front Polisario et du Maroc est
agendée à New York. Le Front récuse la
délégation marocaine, composée de
«transfuges, de déserteurs et d'éléments
tribaux». La représentante américaine au Conseil
de sécurité la qualifie de «provocante».
Malgré les efforts des membres du Conseil de
sécurité la réunion n'a pas lieu et ceux-ci
condamnent l'attitude marocaine. Le secrétaire
général de l'ONU regrette profondément cet
échec mais reste plein d'espoir d'amener à une
même table Marocains et Sahraouis. Le ministre marocain des
affaires étrangères explique qu'il ne s'agissait que
d'une «rencontre entre Sahraouis de tous bords pour
étudier leur devenir dans le cadre de la communauté
marocaine ...».
1.11.- 6.11.1993 Visite de Yaqoub Khan
Le représentant spécial des Nations unies pour le
Sahara se rend au Maroc et dans les campements de
réfugiés sahraouis au sud de Tindouf. L'ex-ministre des
affaires étrangères pakistanais n'y reste que 4 heures
et refuse de rencontrer comme prévu le président
sahraoui. Par contre il passe plusieurs jours à Rabat
où il assiste aux cérémonies
célébrant l'anniversaire de la tristement
célèbre "Marche verte". Une telle attitude est
vertement condamnée par la presse algérienne. Le
remplacement de ce diplomate ouvertement pro-marocain, dont le mandat
se termine ce mois, a déjà été
évoqué au Conseil de sécurité.
4.11.1993 Commission d'identification: préparation des
préparatifs...
Son président, Erik Jensen, annonce que la commission
d'identification a entamé les préparatifs en vue du
recensement des électeurs dans la perspective du
référendum. Sur place cependant rien ne se passe, les
Marocains refusant la présence de représentants
sahraouis dans la commission, comme le plan de l'ONU le
prévoit. Le même Jensen avait déclaré
début juin que la commission était prête à
entamer ses travaux.
10.11.1993 Swiss Medical Unit
Le Département Fédéral des Affaires
Etrangères annonce que le gouvernement suisse a
décidé de ne pas prolonger l'engagement de la SMU, le
contingent suisse de la MINURSO, au-delà du 31 juin 1994
«en raison du retard pris par la réalisation du plan de
paix». Cette décision pourrait remettre en cause la
présence de la force des Nations unies sur le terrain. Une
réduction massive du contingent helvétique, sans
limitation dans le temps de sa présence sur place, aurait
été préférable et surtout possible depuis
longtemps (rappelons que la Suisse met à disposition 50
médecins et infirmiers/infirmières pour apporter des
soins à 350 observateurs militaires).
11-14.11. 1993 Rome: Conférence de coordination
européenne de soutien au peuple sahraoui.
24.11.93 Rapport du Secrétaire général sur la
situation concernant le Sahara occidental (S/26797)
Dans son rapport M. Boutros-Ghali constate que la MINURSO est
composée actuellement de 324 militaires et de 26 policiers
civils. Le processus d'identification des votants a commencé
la première semaine de novembre 1993, mais ce n'est que trois
semaines plus tard que la liste révisée du recensement
de 1974 a été publiée. La distribution des
formulaires d'enregistrement devrait commencer le 29.11.93. Les
bureaux d'enregistrement devraient recevoir les formulaires en retour
dès le 8.12.1993, et procéder à l'identification
et à l'enregistrement dès le 7.1.1994.
Le Secrétaire Général estime que le
référendum d'autodétermination ne pourra pas
avoir lieu avant le milieu de 1994, au plus tôt, car «il
est assez illusoire de fixer une date à l'heure actuelle»
«au vu des difficultés qui restent à
régler» avec le Maroc et le Front Polisario. «Des
efforts continueront d'être déployés pour amener
les parties à des pourparlers directs dans des conditions
mutuellement acceptables», précise M. Boutros-Ghali, qui
ajoute qu'une partie «peut décider de ne pas participer
à la réalisation du plan de paix» si elle n'est
pas d'accord avec celui-ci. Et de préciser dans tous les
détails les points de désaccord sur
l'interprétation et l'application des critères
d'admissibilité à voter.
27.11.93 Nouveau gouvernement sahraoui
Un nouveau premier ministre a été
désigné par le président sahraoui en la personne
de Bouchraya Bayoune. Brahim Ghali reprend son siège de
ministre de la défense perdu en 1989.
02.12.93 Lettre à François Mitterrand
A l'occasion de la visite du président français en
Suisse dix-sept parlementaires ont signé une lettre demandant
à la France de soutenir la mise en application du plan de paix
de l'ONU au Sahara occidental.
03.12.93 Rencontre au sommet entre l'Espagne et le Maroc
Lors de ce "sommet" l'Espagne et le Maroc ont signé
à Madrid un accord prévoyant l'octroi à Rabat
d'un crédit d'un milliard de dollars sur cinq ans à des
taux préférentiels (agences).
04.12.93 Appel de l'AFAPREDESA
La jeune femme qui avait contacté le quartier
général de la MINURSO à El Ayoun en mai 1992 se
trouve toujours en résidence surveillée, interdite
d'études et de soins médicaux (voir reflets
n°37).
06.12.93 Rapport approuvé
Le Conseil de sécurité a approuvé la
proposition du Secrétaire Général d'organiser le
référendum au Sahara occidental avant la mi-94,
objectif que le Conseil considère comme «crucial».
Il estime aussi que la proposition de compromis sur les
critères «est un bon cadre» pour définir les
votants potentiels et invite M. Boutros-Ghali à «aller de
l'avant» à propos de l'inscription des électeurs
(agences).
08.12.93 Nouveaux pourparlers
Dans une lettre au ministre des Affaires étrangères
le Polisario demande au gouvernement français de contribuer
à un rapprochement entre les deux parties et de les accueillir
pour de nouveaux pourparlers. Dans sa réponse M. Juppé
a répondu affirmativement (agence).
10.12.93 Droits de l'homme au Maroc
Deux membres d'amnesty international ont visité le Maroc en
novembre. Ils ont confirmé que des améliorations
avaient eu lieu, mais que les cas des disparus n'étaient pas
réglés, le Maroc ne montrant aucune volonté
à le faire. Une liste de 500 prisonniers politiques marocains
et de 483 disparus sahraouis a été remise au ministre
délégué chargé des Droits de l'Homme
nouvellement nommé, Omar Azziman. D'après amnesty la
plupart des disparus sahraouis sont toujours en détention
secrète. Le Conseil consultatif des droits de l'homme,
créé par Hassan II en 1990, avait démenti
catégoriquement l'existence de lieux de détention
secrets lors d'une conférence de presse le 3.12. à
Rabat (agence).
13.12.93 Commission d'identification
Selon El Watan les travaux de cette commission sont bloqués
par le Maroc, qui n'a permis l'ouverture que de trois bureaux sur les
dix prévus à El-Ayoun. Ces trois bureaux sont
basés au siège de la MINURSO. Du côté
sahraoui les bureaux ont été établis dans
l'école Olof Palme, dans la wilaya d'El Ayoun. Fin janvier
1994, les travaux d'enregistrement n'ont toujours pas
commencé.