[archives arso, publication papier 1992]
Reflets de l'actualité au Sahara Occidental - février 1992
3.2. Ballet diplomatico-militaire
Le chef d'état-major de l'armée française
arrive au Maroc dans le but de «développer la
coopération militaire entre la France et le Maroc». Sa
visite fait suite à celle du ministre italien de la
défense, qui avait les mêmes buts, et à celle du
ministre britannique des affaires étrangères. Le
ministre français des affaires étrangères
annonce qu'il se rendra les 10 et 11 février également
en visite au Maroc (agences).
3.2. Droits de l'homme
Plusieurs ONG sont intervenues devant la Commission des droits de
l'homme de l'ONU, afin de réitérer leur soutien
à la juste cause du peuple sahraoui et dénoncer
l'attitude négative du Maroc (Ligue internationale pour les
droits et la libération des peuples, Pax Christi
International, Association américaine des juristes et
International Educational Development Inc.).
Une délégation de transfuges du Polisario,
chaperonnée par l'ambassade du Maroc, est en visite en Suisse.
Elle a rencontré des ONG dans le cadre de la 48ème
session de la Commission des droits de l'homme de l'ONU, et leur a
«brossé un tableau de la situation dans les camps de
Tindouf en mettant l'accent particulièrement sur les cas de
disparitions, d'emprisonnements et de tortures que pratiquent les
mercenaires du Polisario», selon l'agence de presse marocaine
MAP. Malgré la gravité des accusations on ne peut que
rester songeur devant la démarche du Maroc, qui cherche par
tous les moyens à détourner l'attention des blocages
qu'il oppose au plan de paix.
L'ambassade du Maroc organise une conférence de presse avec
cette même délégation à Berne le 11
février.
3.2. Le roi annonce une date pour le référendum
Selon le roi Hassan II le référendum au Sahara
occidental pourrait avoir lieu en mai ou juin prochain. Une fois la
consultation référendaire terminée, le Maroc
organiserait des élections générales en octobre
prochain. Rappelons que le 1er décembre 1989 le peuple
marocain avait accepté le report de deux ans des
élections législatives, soit jusqu'en septembre 1992.
Pour Hassan II il s'agissait de fixer une échéance
à l'ONU, le référendum au Sahara occidental
devant impérativement avoir lieu avant les législatives
(agences).
3.2. Maroc-CEE
Les Douze ont demandé au Parlement européen de
réexaminer dans un délai rapproché sa position
sur le protocole financier Maroc-CEE. Cette demande se fait sur
intervention de la présidence portugaise de la CEE
(agences).
4.2. La Suisse sort (un peu) de sa réserve
Dans une interview publiée par le Tages-Anzeiger de
Zürich, le porte-parole du Département
fédéral des affaires étrangères
déplore que la question des votants n'ait pas
été réglée avant le cessez-le-feu.
«Les dispositions concernant le droit de vote se prêtent
à différentes interprétations, ce que le Maroc
sait utiliser en sa faveur avec un certain succès». Le
porte-parole confirme que le Maroc entrave la liberté de
mouvement et de communication des membres de la MINURSO, des
journalistes et des visiteurs étrangers. «Cette question
aussi n'était pas réglée dans le plan»,
déclare-t-il, parlant du statut de la MINURSO en droit
international. «... ses membres présents dans le
territoire sous contrôle marocain n'étaient
tolérés que comme individus». En ce qui concerne
les Marocains transférés au Sahara occidental M. Meuwly
déclare que «ce transfert de population a
été confirmé, il soulève des questions,
et nous avons aussi eu connaissance des atteintes aux droits de
l'homme dont sont victimes les Sahraouis». Le porte-parole
estime que des sanctions contre le Maroc «ne sont pas opportunes
actuellement, bien que nous ne les excluons pas complètement
dans une phase ultérieure et sous certaines conditions».
Enfin, sur la question des observateurs internationaux, il
précise qu' «une fois la question des observateurs
officiels réglée - elle ne l'est pas dans le plan de
paix - la Suisse serait prête à favoriser la
participation d'observateurs des oeuvres d'entraide et d'autres ONG.
Le Département saluerait leur présence pendant la
campagne référendaire».
5.2. Entretien
M. Boutros-Ghali s'est entretenu avec M. Bachir Sayed, responsable
sahraoui des contacts avec l'ONU dans le cadre du
référendum.
7.2. Violation du cessez-le-feu
Un avion de combat marocain a survolé le territoire sous
contrôle sahraoui dans la région de Tifariti. Il s'agit
de la 44ème violation du cessez-le-feu selon le
Ministère sahraoui de l'Information.
14.2. Insinuations
Driss Basri, ministre de l’Intérieur marocain en visite à
Madrid, a affirmé que le recensement réalisé par
l’Espagne en 1974 au Sahara occidental avait été
manipulé afin d’en exclure les Sahraouis favorables au Maroc (El
País).
16.2. Suisses “impérialistes” ?
L’agence espagnole EFE rapporte que le gouverneur marocain du Sahara
occidental a déclaré que les 37’000 “électeurs”
marocains amenés au Sahara dans le cadre de la nouvelle Marche
verte - et qui résident dans de vastes camps de tentes - y
resteront si nécessaire pendant trois ans. Selon EFE le nombre
de ces personnes est exagéré, la moitié des tentes
étant vides. Parlant des critiques de certains membres de la
MINURSO concernant la surveillance dont ils font l’objet de la part les
autorités marocaines, le gouverneur affirme que
«ceux qui parlent de surveillance sont ceux qui ont une
éducation impérialiste», et il cite le groupe
suisse comme particulièrement atteint de
«mentalité impérialiste»... (Canarias7, Las
Palmas).
17.2 Voyages diplomatiques
M. Malaïnine Sadik, membre du secrétariat national du Front
Polisario, achève une visite en Inde. Le ministre de
l’Information sahraoui a été reçu au
Nigéria par le président Babangida, après avoir
visité le Mali, le Burkina Faso, le Bénin, le Togo et le
Ghana. Un autre membre du secrétariat national est en visite en
Espagne, alors que le ministre sahraoui des Affaires
étrangères est en Italie.
19.2. Evasions
Deux jeunes lycéens sahraouis, arrêtés et
incarcérés par les autorités marocaines en janvier
(voir Reflets 15.1.92) se sont évadés et ont rejoint les
camps de réfugiés sahraouis près de Tindouf
(AFAPRIDESA).
Des avions de combat marocains ont survolé une fois de plus la zone contrôlée par le Front Polisario.
20.2. Protestation
Dans un communiqué le groupe socialiste du Parlement
européen proteste contre l’intention du Conseil des Ministres
des Affaires étrangères de conclure un traité de
libre échange avec le Maroc. Cette proposition
«désavoue les parlementaires et contourne leur
volonté politique». Le Maroc avait annoncé le 14
février qu’il renoncait à l’aide financière de la
CEE suite au refus du Parlement européen de ratifier le
4ème protocole financier (agences).
20.2. Ouverture
Le journal canarien La Provincia rapporte que le président de la
RASD, s’exprimant devant des membres du Congrès américain
sur la question des critères d’identification, s’est
déclaré disposé à négocier un
compromis avec le Maroc, afin de débloquer le processus
d’autodétermination, «mais uniquement sous la supervision
des Nations unies».
22.2. Boutros-Ghali en Suisse
Le Secrétaire général de l’ONU effectuera la
semaine prochaine sa première visite en Suisse. Une entrevue est
prévue avec le président suisse R. Felber. Le Sahara
occidental sera à l’ordre du jour (agences).
22.2. Le président de la RASD aux Nations unies
M. Abdelaziz s’est exprimé devant le «Groupe africain des
Nations unies» après avoir rencontré M.
Boutros-Ghali. Il a souligné que ses entretiens avaient
porté sur les efforts nécessaires pour sortir le plan de
paix de l’impasse et le relancer. «Nous sommes d’avis, avec le
Secrétaire général, qu’il faut redoubler
d’effortspour débloquer la situation». Nous
«avons exprimé notre totale volonté de
coopérer pour la mise en application du plan de paix».
«L’abandon de ce compromis que représente le plan de
règlement ONU/OUA crée le risque dangereux de revenir aux
hostilités et à la guerre», a-t-il conclu.
23.2. Violations du cessez-le-feu
Le Sahara occidental sous contrôle sahraoui a été
survolé à deux reprises le même jour par un avion
de combat marocain. Dans la région de Smara l’armée
marocaine a procédé récemment à des travaux
de terrassement sur le mur (RASD, Ministère de l’Information).
23.2. Algérie
Dans une déclaration à un journal marocain le
président du Haut Comité d’Etat algérien, M.
Mohamed Boudiaf, aurait réitéré sa volonté
de «régler rapidement» le conflit qui oppose le
Maroc au Front Polisario.
24.2. Commission des droits de l’homme
L’Association Internationale des Juristes Démocrates et le
Mouvement Mondial des Mères sont intervenus au point 12 de
l’ordre du jour (violation des droits de l’homme et des libertés
fondamentales), pour demander une application rapide du plan de paix, .
«Un nouveau retard», estiment-ils, «signifierait
denouvelles arrestations et même des disparitions parmi une
population sans défense». «La Commission doit aider
à enlever cette chape de plomb qui pèse sur le peuple
sahraoui».
25.2 Echec de l’ONU
M. Boutros-Ghali envisage de retirer la MINURSO du Sahara occidental,
si aucun progrès n’est réalisé, rapporte M.
René Felber, président da la Confédération,
à l’issue de son entrevue avec le Secrétaire
général. C’est la première fois que l’ONU
reconnaît publiquement l’échec de sa mission au Sahara.
26-27.2. France-Maroc
M. Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères, se
trouve au Maroc en visite officielle. Rappelons que M. Dumas avait
annoncé à Lisbonne le 17.2. que la CE, «à la
demande de la France», allait étudier la
possibilité de conclure un accord de libre-échange avec
le Maroc. Un tel accord ne nécessite pas le feu vert du
Parlement européen, qui n’avait pas ratifié le protocole
financier avec le Maroc à cause du non-respect par ce pays des
droits de l’homme et des entraves qu’il met au déroulement du
plan de paix au Sahara occidental.
Conférences-Débats:
13.3.1992, 20.30 h. « A qui appartient le Maroc ? »,
conférence-débat avec Abdelmoumen DIOURI, aula d'Uni 1,
Bastions, Genève
28.3.1992, 11 à 18 h.« Rompre le silence ! Le nouveau
(dés)ordre mondial sur le modèle de la guerre au
Sahara occidental , conférences et discussions organisées
par medico international, l'Association des amis du peuple sahraoui
d'Allemagne ainsi que d'autres groupes tiers mondistes allemands
à Cologne.