[archives arso, publication papier 1991*]
Reflets de la semaine du 14. au 21.12. 1991 au Sahara Occidental
17.12. M. Klaus Jacobi, secrétaire d'état au DFAE, déclare à la presse que la MINURSO est un échec, les Marocains ayant mené l'ONU «par le bout du nez» en ce qui concerne le nombre d'électeurs (agences).
19.12. Démission de M. Johannes Manz
M. Manz demande que son mandat de deux ans, qui s'achève au
31.12.91, ne soit pas renouvelé. Il avance comme
prétexte sa nomination à la tête de la Mission
permanente de la Suisse auprès des Nations unies. Pour lui la
Minurso n'est pas un échec, les difficultés ne sont pas
insurmontables.
Le Front Polisario a exprimé ses regrets et signalé que
la nationalité du futur représentant spécial
aussi bien que ses qualités propres sont fondamentales pour
l'aboutissement du processus de paix (agences).
19.12. Violation du cessez-le-feu
Selon le Ministère de l'Information de la RASD les forces
marocaines ont commencé, depuis deux jours, des travaux de
construction de positions et de renforcement de leurs retranchements
dans la région de Tichla.
19.12. Rapport de M. Pérez de Cuéllar
Dans son rapport au Conseil de sécurité le
Secrétaire général sortant, évoquant les
difficultés rencontrées jusqu'ici par la Minurso, en
minimise fortement l'importance. Il mentionne les principaux points
d'achoppement du plan de paix: l'identification des votants
(réglée selon lui grâce aux nouveaux
critères qui constituent une «base juste et
équitable» pour le déroulement du
référendum), le cantonnement des troupes et le retour
des réfugiés et d'autres Sahraouis vivant en dehors du
territoire. Il ne signale pas que les retards sont la
conséquence des entraves marocaines et ne dénonce pas
les déplacements de populations marocaines. Chose plus grave
encore il accepte l'élargissement des critères
électoraux qui, en augmentant le nombre des votants,
satisfait en grande partie les revendications marocaines.
20.12. Réunion du Conseil de sécurité de
l'ONU
Le rapport du secrétaire général, qui devait
être approuvé vendredi 20.12., est controversé.
Conscientes de la portée de leur décision, plusieurs
délégations ont demandé le report du vote
à lundi pour avoir un délai de réflexion. Il est
à craindre qu'en entérinant cette position, qui
favorise unilatéralement une des parties, l'ONU remette en
question tout le processus de paix. En effet le gouvernement sahraoui
et le Front Polisario viennent de rejeter, dans un communiqué
daté du 21.12., ce rapport qu'ils considèrent comme
«partial, injuste et complètement aligné sur la
position de l'agresseur, le colonisateur marocain».
L'histoire se répéterait-elle ? En 1975 l'Espagne, au lieu de tenir ses engagements face à l'ONU et d'organiser un référendum d'autodétermination, trahissait le peuple sahraoui et livrait le territoire au Maroc. Aujourd'hui c'est l'ONU qui pourrait se plier à la volonté de Hassan II et cautionner une votation, qui, selon toutes vraisemblances, ne serait qu'une farce ayant pour but de «confirmer» l'appartenance du Sahara occidental au Maroc.
A lire:
* [les documents d'archives antérieures à 1995, création du site web, sont publiées au fur et à mesure de nos possibilités]