[archives arso, publication papier 1991*]
Reflets de la semaine du 07. au 14.12. 1991 au Sahara Occidental
8.12. Le ton monte
Dans une une lettre au Représentant spécial des N.U.
Johannes Manz, le coordonnateur de la commission sahraouie pour le
référendum, Bachir Mustafa Sayed, fait état des
nombreuses violations du cessez-le-feu par les forces armées
marocaines, la dernière consistant en une opération
terrestre de minage du terrain près d'Aousserd. Il proteste
énergiquement et déclare que: «La partie sahraouie
ne pourra pas adopter indéfiniment une attitude de contention
face à ces provocations». Il demande des mesures fermes
pour mettre fin aux violations continues du cessez-le-feu et obtenir
le retrait immédiat de tous les sujets marocains
déplacés depuis le 6 septembre au S.O.
8.12. Appel au Conseil de sécurité
Le Collectif de vigilance français intervient auprès du
secrétaire général de l'ONU et des états
membres du Conseil de sécurité, et plus
particulièrement auprès de M.Roland Dumas, Ministre des
affaires étrangères de France, membre permanent de ce
conseil, pour exprimer sa préoccupation face à
l'évolution sur le terrain: non-respect du plan de paix par le
Maroc, transferts de population dans le but de fausser le
référendum, atteintes répétées
à la liberté de presse dans les zones
contrôlées par le Maroc,... etc.
8.12. Le conseil de l'Internationale socialiste, réuni au Chili, réitère, dans une résolution, son appui au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui; fait part de son soutien au plan de paix de l'ONU et exprime sa préoccupation devant les menaces que fait peser sur le processus le manque de collaboration du Maroc et les implantations de nouveaux occupants.
9.12. La ville de San Fernando en Andalousie s'est jumelée avec la ville sahraouie de Dakhla.
11 - 12.12. Jumelages solidaires
La IIIème Conférence internationale des Institutions
jumelées avec le peuple sahraoui a réuni aux Iles
Canaries des représentants de plusieurs dizaines de villes et
régions jumelées de France, Italie et Espagne. Dans un
communiqué, les participants ont exprimé leur
préoccupation face au blocage du plan de paix par le Maroc et
déplorent la passivité des Nations Unies.
12. - 13.12. Accueil glacial et fin de non-recevoir
Une délégation de cette Conférence,
composée des maires de Santa Lucia et Puerto Real (E.) et de
deux maires-adjoints de Rome, s'est rendue en avion privé
à El Ayoun pour remettre un message à la Minurso. Pris
en charge par le dispositif de sécurité marocain
dès l'atterrissage, il leur fut impossible d'entrer en contact
avec les membres de l'ONU, malgré une nuit passée dans
l'hôtel qui sert de QG aux troupes onusiennes (Diario de Las
Palmas)..
Prison dorée pour les troupe de l'ONU
Sous ce titre, un journaliste de la Neue Zürcher Zeitung
décrit la situation dans le territoire. Le tableau que brosse
ce voyageur chanceux, qui a pu franchir tous les barrages policiers
pour se rendre récemment à El Ayoun, est des plus
sombres. Les collaborateurs de la Minurso sont complètement
isolés, leur emblème ne flotte pas sur leur QG et
même leurs véhicules sont banalisés. Tout contact
est rendu impossible par les forces de police présentes jour
et nuit (un policier pour 150 habitants selon les estimations d'un
membre de l'ONU). Les moyens de communication de l'ONU, y compris par
satellite, sont contrôlés par le Maroc ( Neue
Zürcher Zeitung, 7.12.91).
14.12. Démission prochaine
Les rumeurs concernant la démission de J. Manz de sa charge de
Représentant spécial des N.U. se font de plus en plus
insistantes. Quelles que soient les raisons officiellement
avancées, il va sans dire que les multiples blocages du Maroc
et la passivité des N.U., incapables de faire respecter la
mise en oeuvre d'un processus pourtant accepté auparavant par
les deux parties, ne sont pas étrangers à cet
échec.
* [les documents d'archives antérieures à 1995, création du site web, sont publiées au fur et à mesure de nos possibilités]