[archives arso, publication papier 1991*]
Reflets de la semaine du 09 au 16.11. 1991 au Sahara Occidental
11.11. M. Manz en mission
M. Johannes Manz, Représentant spécial pour le Sahara
occidental, effectue une mission dans la région. Il a
été reçu le 12 par Hassan II. Il se trouve
depuis le 14 à El Ayoun d'où il devrait se rendre
auprès des responsables sahraouis.
12.11. Annulation de la dette marocaine
L'Arabie saoudite a décidé de réduire de 2,8
milliards de $ la dette du Maroc en reconnaissance de sa
participation à la libération du Koweit occupé
par l'Irak. Cette dette comprend aussi l'aide de l'Arabie saoudite
au Maroc après l'invasion du Sahara occidental en 1975
(Financial Times, London).
12.11. Appel au Conseil de sécurité
Préoccupés par le blocage du processus
référendaire au Sahara occidental, des parlementaires
d'Italie, d'Espagne, d'Autriche, de France et de Suisse et du
Parlement européen, ainsi que des représentants des
«Associations de soutien à un référendum
libre et régulier au Sahara occidental et des ONG de six pays
européens, ont remis un appel accompagné d'un
mémorandum aux ambassades des pays membres permanents du
Conseil de Sécurité et à celle d'Autriche
à Genève. Les ambassadeurs qui ont reçu
personnellement les délégations ont pris connaissance
avec intérêt de l'appel à transmettre à
leurs gouvernements (textes à disposition sur demande).
13.11. Appel à M. Perez de Cuellar
Mme Barbara Simons, membre du Parlement européen, au nom de
l'intergroupe parlementaire «Paix pour le peuple sahraoui»
et de la Task Force Western Sahara du Parlement européen
qu'elle préside, a écrit au Secrétaire
général de l'ONU en leur nom pour lui faire part de
leur préoccupation face au blocage du processus
référendaire et pour demander à l'ONU de
s'opposer aux obstructions marocaines. (Espérons que cette
lettre ne soit pas interceptée par l'attaché de
l'ambassade du Maroc à Paris, spécialiste de ce genre
de faits ! voir «Le Monde, 11.10.91» ).
15.11. Graves accusations contre des fonctionnaires de l'ONU
Le journal «The Independent» paraissant à Londres a
mené une enquête qui démontre que des hauts
fonctionnaires de l'ONU favorables au Maroc se sont rendus coupables
de pratiques discutables.
Un fonctionnaire important de l'ONU aurait tenté à
plusieurs reprises et aurait même réussi à
transmettre au Maroc des informations confidentielles remises
à l'ONU par le Front Polisario dans le cadre de
l'identification des votants. Il est à craindre que ces
informations ne servent à falsifier le vote. Le journaliste a
obtenu des documents internes des Nations unies, qui montrent que
l'été dernier déjà on craignait de telles
manoeuvres. Néanmoins le haut fonctionnaire en question aurait
réussi à déjouer la surveillance de ses
collègues et à transmettre des documents importants.
D'autre part, de hauts fonctionnaires onusiens auraient
été soudoyés par le Maroc pour modifier les
modalités électorales afin de désavantager la
partie adverse (The Independent). Une enquête officielle est en
cours.
Ces révélations ne sont pas pour nous étonner.
Preuve en est la tentative de vol de documents dont a fait l'objet
Mme Barbara Simons dans les locaux même du Parlement
européen (Le Monde, 11.10.91) !
16./17.11. Critères d'identification
La politique du Maroc d'empêcher le déploiement de la
MINURSO tant que les critères non pas été
modifié dans un sens qui lui convient, semble porter ses
fruits.
Citant des sources non officielles l'agence AFP révèle
dans un communiqué que de nouveaux critères
d'identification des votants ont été retenus par le
secrétariat général de l'ONU. Ces
critères apporteraient un élargissement du cercle des
votants par rapport aux critères retenus
précédemment (voir les Reflets de la semaine du
21-28.9.91).
Le Front Polisario, qui n'a pas encore connaissance officielle de ces
changements, s'en tient aux critères élaborés
fin octobre par le bureau des affaires juridiques de l'ONU. Il estime
que toute autre décision signifierait l'abandon du
référendum d'autodétermination prévu par
le plan de paix au profit d'un "référendum confirmatif"
de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental,
organisé et dirigé par le Maroc.
* [les documents d'archives antérieures à 1995, création du site web, sont publiées au fur et à mesure de nos possibilités]