[archives arso, publication papier 1991*]
Reflets de la semaine du 02 au 09.11. 1991 au Sahara Occidental
29.10. Assemblée nationale française
Le «Groupe d'études de l'Assemblée nationale sur
les problèmes du Sahara occidental» a fait le point sur
la situation et noté que le gouvernement marocain multipliait
les obstacles à l'organisation d'un libre
référendum (entrée massive de populations venant
du Maroc, obstacles à la MINURSO et blocage de son
matériel, refus du cantonnement des troupes marocaines,
dépôt d'une liste de votants potentiels de 120 000
personnes, manoeuvres d'intimidation vis-à-vis des Sahraouis).
Le Groupe appelle le gouvernement français à appuyer la
MINURSO et à aider les Nations Unies. Il demande au bureau de
l'Assemblée nationale d'envoyer des parlementaires et des
observateurs sur place, afin de garantir le libre exercice du droit
à l'autodétermination du peuple sahraoui.
3.11. Violation du cessez-le-feu
Des vols de reconnaissance marocains ont à nouveau eu lieu sur
l'est du territoire sahraoui.
4.11. Déclaration du gouvernement sahraoui
Le gouvernement de la RASD dénonce le chantage du Maroc, qui
somme l'ONU de choisir entre deux options: ou bien les listes et les
critères marocains sont acceptés et le
référendum peut avoir lieu dans les délais
fixés, ou bien l'ONU s'en tient au plan de paix et c'est le
report de la consultation. Le gouvernement sahraoui considère
que la nouvelle marche verte est l'entrave principale au plan de
paix: «Tant que les nouveaux marcheurs ne sont pas
retirés aucune consultation digne de ce nom ne peut être
tenue».
5.11. Eglise catholique et question sahraouie
Le Conseil exécutif de l'Eglise catholique à
Genève a fait parvenir à M. Johannes Manz une lettre de
soutien. "Nous encourageons tous les efforts de la communauté
internationale visant à mettre en place un système
fondé sur le droit", écrit le Conseil exécutif.
La commission tiers monde de l'Eglise catholique, la COTMEC, quant
à elle, a fait parvenir en septembre une lettre à
l'ambassade du Maroc à Berne, dénonçant les
entraves que met ce pays au processus de paix et se solidarisant avec
les aspirations à l'indépendance du peuple
sahraoui.
6.11. Discours de Hassan II
A l'occasion du 16ème anniversaire de la marche verte Hassan
II a précisé qu'il ne restait qu'un court laps de temps
pour définir de manière précise les
critères d'identification. "Nous devons faire certaines
retouches au niveau des critères. A part cela tout va comme
nous le voulons.» Il a réaffirmé que le Maroc est
souverain au Sahara occidental, que l'administration en est
marocaine, et qu'il n'y a pas de place pour une administration
conjointe ou une souveraineté conjointe. Hassan II ne s'est
pas rendu personnellement au Sahara comme prévu. Une
importante délégation ministérielle,
accompagnée de déserteurs du Front Polisario, s'est
rendue dans les territoires occupés pour procéder
à l'inauguration du téléphone automatique et
d'une banque à El Ayoun, et poser la première pierre de
divers projets hydrauliques. Des meetings ont été
organisés, au cours desquels des promesses de toutes sortes
ont été faites à la population, le Maroc
s'engageant à faire du Sahara «un paradis».
6.11. Jour J + 8 semaines
Selon le plan de paix le Représentant spécial devrait
avoir établi son quartier général à El
Ayoun. L'échange des prisonniers de guerre ainsi que la
libération des détenus politiques auraient dû
avoir lieu. Les 1700 observateurs militaires devraient être
déployés et les troupes marocaines réduites de
façon importante. L'identification des électeurs
devraient avoir lieu sur le terrain avec la distribution des cartes
de votants. Le HCR devrait préparer les centres d'accueil pour
le rapatriement et la commission référendaire,
chargée de l'organisation pratique du vote, aurait dû
commencer son travail sur place. Selon l'attaché de presse de
la MINURSO il n'y a toujours que 200 observateurs militaires sur
place, au contraire de ce qu'annonçaient MAP et AFP il y a
quelques jours. Ils sont accompagnés de quelque 200 civils et
déployés sur les dix points prévus de part et
d'autre du mur. L'essentiel du matériel de la MINURSO se
trouverait à présent au Sahara occidental, mais la
commission d'identification, à New York, est toujours en train
de «finaliser son travail» sur les critères
d'identification. Sur les autres points la situation n'a pas
évolué. Concernant la nouvelle marche verte et
l'arrivée de milliers de Marocains, dont le fonctionnaire
onusien ne conteste pas l'existence, elles apporteront un
énorme surcroît de travail, car leur identification,
personne par personne, «est un préalable
incontournable».
9.11. SMU
Selon le Département militaire fédéral
l'équipe médicale suisse est au complet avec
l'arrivée des derniers onze membres. Une clinique construite
à El Ayoun est fonctionnelle, une deuxième est en voie
d'achèvement à Smara et la troisième sera mise
en chantier sous peu à Dakhla. La première
équipe de pilotes et mécaniciens est rentrée en
Suisse, ceux-ci étant relayés tous les deux mois.
L'essentiel du matériel se trouve sur place, transporté
en partie par des camions marocains. Le Département publiera
un communiqué la semaine prochaine. Selon la même source
il n'y a aucun problème pour des journalistes à se
rendre sur place (contrairement aux expériences de D. Schmutz
et de J. de Barrin).
12.11. Appel au Conseil de sécurité
Les associations européennes de soutien à un
référendum libre et sans contrainte au Sahara
occidental, représentées par de nombreuses
personnalités de renom international, remettront un
mémorandum aux pays membres permanents du Conseil de
sécurité dénonçant les entraves mises par
le Maroc au plan de paix. Conférence de presse le 12.11.
à 15 h. au COE.
* [les documents d'archives antérieures à 1995, création du site web, sont publiées au fur et à mesure de nos possibilités]