Reflets de l'actualité au Sahara Occidental, juin 1995
21.6. Rapport de la mission du Conseil de
sécurité (S/1995/498)
La mission constate "un risque réel que le processus
d'identification se prolonge au-dela de la période
prévue et que le référendum n'ait pas lieu en
janvier 1996". Elle demande au gouvernement marocain de
"procéder à une première vérification de
l'identité des 100 000 personnes qui demandent à voter
et ne résident pas à l'heure actuelle dans le
territoire". (Il s'agit des formulaires remis par le Maroc en
dernière minute, qui, étrangement, n'ont jamais
été pris en compte lors de l'établissement du
calendrier d'identification du secrétaire
général. Celui-ci en effet, dans son dernier rapport,
parle de 110 686 demandes émanant de personnes vivant sur
place, ignorant les autres 124 704 demandes ! Cette acceptation de
l'exigence marocaine constitue un très sérieux danger
pour le plan de paix). Le rapport se termine
par une série de recommandations techniques "afin que les
progrès accomplis s'accélèrent". La mission
demande encore au Maroc d'accroître sa contribution
financière et fait remarquer au Polisario "que ses
interêts seraient mieux servis s'il s'en tenait au plan".
23.6. Lettre du secrétaire
general du Front Polisario au president du Conseil de
sécurité
S'appuyant sur, d'une part la condamnation de huit jeunes
Sahraouis à d'énormes peines de prison pour avoir
manifesté pacifiquement en faveur de l'indépendance du
Sahara occidental, d'autre part l'exigence marocaine, acceptée
par la mission et avalisée le 30.6. par le Conseil de
sécurité, d'imposer 100 000 électeurs marocains
supplémentaires, le président sahraoui décide la
suspension provisoire de la participation sahraouie au processus
d'identification. Il exige la libération immédiate de
tous les prisonniers politiques arrêtés depuis 1991,
l'arrêt de la campagne de répression contre la
population sahraouie et l'annulation du transfert prévu des
100 000 Marocains au Sahara occidental en instaurant une stricte
surveillance de la frontière nord du territoire.
24.6. Déclaration du ministre des affaires
étrangères espagnol
En visite à Rabat M. Solanas a estimé que la
décision sahraouie "n'était pas une bonne
décision". Il a aussi exclu une médiation de l'Espagne
entre le Maroc et le Polisario, "à moins que le
secrétaire general de l'ONU ne le demande".
26.6. La position marocaine
"Le Maroc ne peut plus accepter qu'une minorite - selon le Maroc
le Polisario ne répresente "qu'une simple minorité de
la population sahraouie" - impose sa loi à une operation de
l'ONU", déclare le premier ministre marocain dans une lettre
au président du Conseil de sécurité. Il lui
demande "de prendre toutes les mesures nécessaires pour
assurer la relance " du processus. Le même jour Jensen, le
représentant spécial adjoint pour le Sahara occidental,
rencontre Basri, ministre marocain de l'intérieur charge du
référendum. Dans une déclaration le ministre
réaffirme l'intention du Maroc d'exiger l'identification de
toutes les personnes désirant participer au
référendum (donc aussi des 100 000 résidant au
Maroc).
30.6. Résolution du Conseil de securite S/1002-1995
Cette résolution, présentée par 9 pays et
approuvée a l'unanimité, "reaffirme sa volonté
qu'un référendum libre, régulier et impartial
d'autodétermination du peuple du Sahara occidental soit tenu
sans plus tarder". Elle invite les deux parties "à
reconsidérer certaines des décisions qu'elles ont
prises récemment". Dans ce but elle demande à
Boutros-Ghali de tout faire "pour persuader les deux parties de
reprendre leur participation" au plan de paix.. Le Conseil reprend
à son compte les recommandations du dernier rapport du
secrétaire général et celles de la mission du
Conseil de sécurité. Il demande un nouveau rapport pour
le 10 septembre, espère pouvoir confirmer la date du 15
novembre comme étant le Jour J et décide de prolonger
le mandat de la MINURSO jus qu'au 30 septembre 1995. Il veut
être tenu toutes les deux semaines au courant de
l'évolution de la situation et de tout retard dans le
processus d'identification ou d'autres développements pouvant
mettre en question la date du Jour J.
28.6. Pression americaine
Le ministre marocain chargé des droits de l'homme,
convoqué à l'ambassade US à Rabat,
déclare à l'ambassadeur americain qu'il "croyait" que
la Cour suprême annulerait le jugement du tribunal militaire de
Rabat, considéré comme "incompétent".
29.6. Nouvelles manifestations
au Sahara occidental occupé
Selon le ministre sahraoui de l'information le drapeau de la
République sahraouie a été hissé dans
plusieurs quartiers de Laayoune, après quoi les
autorités marocaines ont procédé à une
nouvelle série d'arrestations, surtout parmi les jeunes.