Reflets de l'actualité au Sahara Occidental, mai-juin 1995
12.4. Theodore Monod
Le professeur Monod, 93 ans, un des plus importants naturalistes de
ce siècle, a rendu compte, lors d'une conférence de
presse au siège de la Fondation France Libertés, d'une
mission scientifique effectuée du 15 au 30 mars dans les
territoires libérés du Sahara occidental et dans les
campements de refugiés.
11 et 12 mai, Manifestations pacifiques a Laayoune (Sahara Occidental
occupé)
Plusieurs centaines de jeunes Sahraouis se sont regroupés
devant l'hôtel Negjir à Laayoune pour ensuite se scinder
en trois groupes, le premier se dirigeant vers les camps
appelés "de l'Unite", le deuxième prenant la direction
de Smara et le troisième celle des beaux quartiers de la
ville. Les manifestants brandissaient des pancartes exigeant
l'indépendance, le départ de l'envahisseur marocain, la
levée de l'état de siège et la libération
des prisonniers politiques. La police marocaine a rapidement
réprimé la manifestation et arrêté de
nombreux Sahraouis. La capitale du Sahara occidental a
été bouclée par la police. Une liste de 18
arrêté-e-s a été publiée par
l'AFAPREDESA. 40 autres personnes sont encore détenues
à Laayoune. (AFAPREDESA = Association des familles de
prisonniers et disparus sahraouis)
21.6. Jugements scandaleux de la cour militaire de Rabat
A l'heure actuelle huit personnes, des étudiants
âgés de 18 a 21 ans , ont été
traduites devant un tribunal militaire de Rabat et
reconnus coupables d'atteinte à la sécurité
extérieure de l'état. Les journalistes, ainsi que deux
diplomates américains qui désiraient assister aux
débats comme observateurs, n'ont pas été admis,
la cour ayant décidé de siéger à huis
clos. La défense était assurée par quatre
juristes commis d'office, dont un membre de l'Association marocaine
des droits de l'homme AMDH. Le tribunal a prononcé
quatre condamnations à 20 ans de prison, deux a 17 ans et deux
autres à 15 ans.
Voici les noms des personnes condamnées :
19.5. Rapport du Secrétaire général (S/1995/404)
[PDF]
En ce qui concerne l'identification le rapport indique que le
huitième centre s'est ouvert le 3.4. dans le camp de Dakhla,
180 km au sud de Tindouf. Chaque centre identifie environ 150
personnes par jour. En ce moment 40'000 personnes ont
été identifiées, ce qui signifie 45% des
candidats des camps de refugiés (29'000 demandes) et 30% de
ceux des zones occupées (82'000 demandes). Les autres aspects
du plan se mettent peu à peu en place: la réduction des
troupes marocaines; le stationnement des troupes sahra ouies;
l'établissement de la liste des prisonniers politiques (par le
juriste indépendant M. E. Roucounas) et des prisonniers de
guerre confié au CICR; la préparation par le HCR du
rapatriement. Le code de conduite devrait être acquis en
juillet. Boutros-G hali constate en définitive que le
référendum pourrait avoir lieu debut 1996, si
l'identification se poursuit à un rythme
accéléré. Il demande au Conseil de prolonger le
mandat de la MINURSO de 4 mois.
Celui-ci prend une décision différente en ne
prolongeant le mandat que jusqu'au 30 juin, attendant pour se
prononcer le résultat d'une mission qu'il décide
d'envoyer immédiatement sur place (S/RES/995
du 26.5.1995). Elle se compose de six ambassadeurs, mem bres du
Conseil, sous la présidence de l'ambassadeur du Botswana L. J.
Legwaila. Il s'agit des représentants de l'Argentine, de la
France, du Honduras, du sultanat d'Oman et des Etats-Unis. Cette
mission a pour but d'accélerer la mise en place du plan de p
aix: elle doit faire comprendre aux parties la
nécessité de coopérer pleinement avec la
MINURSO, en soulignant que tout délai supplémentaire
pourrait mettre en danger toute l'opération, évaluer la
progression et cerner les problèmes du processus
d'identification ainsi que ceux des autres domaines du plan de
paix.
4-9.6. La Mission du Conseil de sécurite
Arrivée le 4 au soir à Rabat, la Mission rencontre le
lendemain le premier ministre marocain Filali et le ministre de
l'intérieur Basri. A Alger le même jour elle a un
entretien avec le ministre des affaire étrangères
Dembri. Le 6 au soir elle arrive dans les camps sahraouis pour y
rencontrer (à deux reprises) les représentants du
Polisario, les notables sahraouis et p our visiter deux des quatre
centres de la MINURSO, à El Ayoun et Smara. Un groupe de 4'000
soldats armes et en tenue de combat accueillent les membres de la
mission à son arrivée. Elle s'envole le lendemain pour
Laayoune puis se rend à Nouakchott pour s'entretenir avec les
responsables mauritaniens. Lors d'une conférence de presse
à Rabat le 9, le président de la mission déclare
que le référendum pourrait avoir lieu avant la date
prévue de janvier 1996, à condition que
l'identification progresse rapidement. Selon lui les
préparatifs sont trop lents et trop
couteux.[rapport de
mission]
20.5. 22e anniversaire du déclenchement de la lutte
armée du Front Polisario
Dans une conférence de presse le président sahraoui
réaffirme son attachement au plan de paix, son exigence d'un
référendum démocratique et la volonté
sahraouie de reprendre les actions militaires en cas d'echec de
l'ONU.
10.6. Journée internationale de solidarité avec les
détenus et disparus sahraouis
Cette journée a ete marquée de diverses façons
dans plusieurs pays à travers le monde. En Suisse une
manifestation a eu lieu à Genève et des parlementaires
ont remis une lettre à l'ambassadeur du Maroc à Berne,
afin de s'enquérir du sort des Sahraouis arrêtés
à Laayoune début mai.
12.6. Violation du cessez-le-feu
Plusieurs avions marocains survolent la région d'Awadi,
extrême sud-est du Sahara occidental.
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