ACTUALITES HEBDOMADAIRES
SEMAINE 35, 26.08.- 01.09.1996
Les titres
Rapport Boutros-Ghali: réaction
du Front Polisario
Manifestations de jeunes sahraouis
à Rabat: suite
8e congrès du Mouvement
panafricain de la jeunesse
26.08.96
Rapport Boutros-Ghali: réaction du Front Polisario
Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité
le Front Polisario constate qu'une fois de plus le Secrétaire général
fait preuve de partialité, en mettant systématiquement sur
le même pied les deux parties, Maroc et Front Polisario. "Cette
position de Ponce-Pilate ne permet pas à la MINURSO de gérer
de façon crédible le processus de paix". Exemple: le
rapport prétend que "les deux parties ont réaffirmé
leur acceptation du plan de paix". Mais dans son discours du 7 juillet,
le roi Hassan II avait clairement déclaré que le Maroc, "avec
ou sans référendum, demeurerait dans son Sahara" !
En ce qui concerne l'identification, même partialité de Boutros-Ghali.
"La position du Maroc est incompatible avec celle du Polisario",
écrit-il, alors qu'en fait, il suffit de se référer
au discours déjà cité, elle est incompatible avec le
plan de paix ! D'autant plus que le Maroc refuse la publication de la liste
des personnes identifiées par la commission, publication prévue
pourtant dans le rapport de janvier du Secrétaire général
!
Le Polisario s'étonne aussi de ce que Boutros-Ghali soit muet sur
le renforcement constant en hommes et en matériel des forces marocaines
sur la frontière nord du Sahara. Il craint que le Maroc n'ait procédé
à des liquidations physiques de grande envergure de prisonniers politiques
et de prisonniers de guerre sahraouis, puisqu'en 20 ans le CICR n'a pu visiter
que 75 prisonniers de guerre sahraouis au Maroc. Où se trouvent les
autres ?
Finalement il regrette que le rapport ne fasse pas mention des centaines
de Sahraouis qui ont manifesté à Rabat début août,
ni ne procède à des investigations sur les cas des Sahraouis
condamnés à Boujdour pour avoir manifesté pacifiquement
le 20 mai de cette année.
28.08.96
Une délégation ministérielle marocaine, présidée
par le responsable de l'intérieur Driss Basri, s'est rendue à
El Ayoun pour une réunion avec des délégations de toutes
les localités sahraouies. Une dizaine de ministres accompagnent Basri
(EFE).
29.08.96
A la sous-commission des droits de l'homme de l'ONU à Genève,
la Fondation France-Libertés intervient pour demander qu'aucune représaille
ne soit exercée contre les jeunes manifestants sahraouis. Le représentant
du Maroc répond que "le Maroc est un état de droit, personne
ne devrait avoir de préoccupations au sujet des citoyens qui exercent
leurs droits dans le cadre de la législation en vigueur" (sic).
31.08.96
Dans un communiqué publié après la visite de la délégation
ministérielle marocaine, le Front Polisario constate, s'appuyant
sur des sources en provenance des territoires occupés, qu'"aucune
solution concrète n'a été apportée aux revendications
de le jeunesse sahraouie". La délégation marocaine s'est
contentée de promesses démagogiques. Elle n'a pas dialogué
avec les jeunes Sahraouis, elle n'a rencontré que des représentants
des autorités et des notables. Le but effectif de la visite était
de prendre connaissance des investigations des forces de sécurité
chargées de repérer les meneurs et de "calmer et endormir
les esprits" avant les représailles. M. Basri a joué
sur le "facteur sélectif" et "sur l'élément
tribal pour semer la division entre les Sahraouis et décourager le
mouvement de protestation nationale, que 20 ans d'occupation n'ont pu affaiblir".
Le Front Polisario appelle à la vigilance et demande à la
MINURSO de préserver la vie des suspects.
01.09.96
8e congrès du Mouvement panafricain de la jeunesse.
Une soixantaine d'organisations de la jeunesse africaine, représentants
quarante pays, participent au huitième congrès du MPJ, qui s'ouvre à
Alger. Une importante délégation sahraouie participe à ce congrès,
conduite par le ministre de l'information Khatri Addou. Selon une source
sahraouie la volonté de ce congrès est de donner un nouveau souffle au
MPJ, à la lumière des derniers développements sur le plan africain et
international. L'accent, pour les Sahraouis, devrait être mis sur le
rôle de l'organisation panafricaine en tant que filiale de l'OUA, rôle
mobilisateur pour la démocratie, le développement et le parachèvement de
la libération du continent.
NOUVELLES PUBLICATIONS
- The Western Sahara conflict: a case study in failure of prenegociation
and prolongation of conflict, Zoubir Yahia H., California Western Int. Law
J., 26, 2, 1996, pp. 173-213.
- La colère de Bhiya, Ratiba A., Le Matin (Alger), 29.08.96.
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