21.01.96
Le 5e Congrès suisse des femmes, qui a réuni à
Berne les 19, 20 et 21 janvier 1996 quelques 2000 participantes,
déléguées par toutes les organisations
féminines de toute la Suisse, a adopté une
résolution de solidarité avec
les femmes sahraouies.
23.01.96
La Commission européenne a décidé de cofinancer
un projet d'école de formation para-médicale dans les
camps de réfugiés sahraouis. Le projet a
été présenté par "Enfants
Réfugiés du Monde" à Paris. C'est la
première fois que l'Union Européenne s'engage dans
l'aide au développement des réfugiés sahraouis.
23.01.96
Rapport du Secrétaire général du 19.01.96
(S/1996/43,
texte original anglais)
Le rapport résume les résultats de la visite
effectuée récemment dans la région par M.
Garekhan. Celui-ci a constaté qu'aussi bien le Maroc que le
Front Polisario souhaitent toujours l'organisation d'un
référendum libre et honnête sur l'avenir du
Sahara occidental, mais que ni l'un ni l'autre n'était
disposé à faire de nouvelles concessions.
L'Envoyé spécial de M. Boutros-Ghali note au sujet des
négociations directes que "le Maroc, sans y être
totalement opposé, estimait qu'un dialogue entre les deux
parties ne servirait pas à grand-chose à ce stade. Pour
sa part le Front Polisario était très favorable
à la tenue de pourparlers, sous les auspices de l'ONU, ou avec
l'aide d'un groupe de contact composé de représentants
d'états de la région ou extérieurs à
celle-ci".
Les observations de M. Boutros-Ghali
L'identification des 174'000 personnes restantes, contestées
par le Front Polisario qui refuse de coopérer à leur
identification, ces personnes n'étant pas
représentées par une sous-fraction lors du recensement
de 1974, nécessitera encore six à douze mois. Devant
l'impossibilité de tenir le référendum en 1996,
M. Boutros-Ghali constate qu'un dialogue entre les parties
permettrait de faciliter le règlement du conflit. Il
évoque la possibilité, pour le Conseil de
sécurité ou certains de ses états membres,
d'aider à une telle solution.
Le secrétaire général propose au Conseil de
sécurité de prolonger - une nouvelle fois - le mandat
de la MINURSO jusqu'au 31 mai 1996. Il ne cache pas que le
problème de l'identification des électeurs
contestés resurgira dans quelques mois, et il appelle tous les
états membres des Nations unies dàe redoubler d'efforts
pour trouver un terrain d'entente entre les deux parties.
L'autre possibilité serait que le Conseil de
sécurité impose des conditions à une nouvelle
prorogation du mandat de la MINURSO, dans un délai
déterminé, et prépare le retrait de la MINURSO,
mais, ajoute M. Boutros-Ghali, "je partage l'inquiétude dont
les parties, et plus encore les états observateurs,
l'Algérie et la Mauritanie, ont fait part au sujet du retrait
(...) de la MINURSO. Je crains les conséquences qu'une telle
décision pourrait avoir pour la stabilité de la
région".
25.01.96
Le coordinateur sahraoui avec la MINURSO, Bachir Mustapha Sayed, a
été reçu par M. Boutros-Ghali à New York.
25.01.96
Comment va Hassan II ?
"L'état du royaume est plus préoccupant que le mien",
confiait le roi du Maroc aux deux chefs de l'opposition M'Hamed
Boucetta et Abderrahmane Youssoufi, venus s'enquérir de sa
santé après son séjour aux Etats-unis. Hassan II
a suivi les conseils des médecins américains: il ne
fume plus, il a discipliné son rythme de vie et a pris six
kilos. Il joue au golf et chasse le sanglier. (Il ne souffre pas)
d'un cancer, mais d'une affection coronarienne, d'ordre
cardio-vasculaire, sous contrôle et donc parfaitement
gérable (Jeune Afrique).
Selon Reuters le roi du Maroc serait en train de remettre certains de
ses pouvoirs à son fils Mohamed. Autre rumeur: Driss Basri
pourrait être nommé premier ministre d'un gouvernement
de transition, chargé de l'organisation d'un
référendum constitutionnel afin de réformer le
parlement dans un sens plus démocratique.
De son côté, le quotidien algérien
"Liberté" du 29.1. indique que Hassan II installerait
actuellement un conseil de régence, destiné à
gérer les affaires du royaume à la mort du monarque
jusqu'à l'intronisation du prince héritier. Selon le
quotidien algérien le prince Mohamed serait incapable
d'assumer la charge qui l'attend. C'est pourquoi Hassan II
préfèrerait le demi-frère de Mohamed, Rachid.
Mais au Maroc, c'est toujours le premier né qui devient roi.
Seul le conseil de régence a le pouvoir de ne pas confirmer un
prince héritier.
26.01.96
La France et le Sahara occidental
Le Front Polisario a reproché à la France, "puissance
de premier ordre" dans le bassin méditerranéen,
d'être trop "coincée" par ses rapports avec Rabat et
Alger, et de ne pas vouloir s'impliquer davantage dans les efforts en
vue d'un réglement durable au Sahara occidental. "Sans
contribution de la France, il n'y aura pas de solution
définitive" au conflit, a affirmé Bachir Moustafa
Sayed, "numéro deux" du Polisario, lors d'une rencontre
à New York avec un groupe de journalistes francophones.
Selon lui, "si la France considérait le Sahara occidental hors
du cadre de ses relations avec le Maroc et l'Algérie, elle
aurait une position beaucoup moins complexée et beaucoup plus
juste". "Nous sommes victimes et nous souffrons" de cette situation,
alors que "la France a tous les moyens vis-a-vis des parties en jeu",
a-t-il dit. "Ce n'est pas notre problème" si la France a
elle-même des problèmes avec l'Algérie ou si le
Maroc "joue parfois les Etats-Unis contre la France", a-t-il
ajouté.
Le dirigeant sahraoui s'est une nouvelle fois prononcé pour un
dialogue direct entre le Maroc et le Polisario, suggérant la
ville de Marseille (sud de la France) comme lieu d'éventuels
pourparlers. M. Bachir se trouve à New York, alors que le
Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer avant
mercredi 31 janvier 1996 sur la prorogation du mandat de la
MINURSO.
M. Bachir a accusé le Maroc de "vouloir prolonger" la
situation jusqu'à la mort du roi Hassan II, qui "ne veut qu'un
résultat sur mesure", un "référendum
truqué", confirmant la souveraineté de Rabat sur le
Sahara occidental. Selon lui, le Maroc n'est intéressé
que par le "maintien du cessez-le-feu", alors que cette situation est
"de plus en plus inacceptable pour l'armée sahraouie". M.
Bachir a encore indiqué que le Maroc, en se rapprochant
d'Israël, avait réussi à utiliser cette carte pour
éviter de trop fortes pressions des Etats-Unis à propos
du Sahara occidental. "Nous n'avons rien contre Israël, dont
nous reconnaissons la légitimité", a-t-il dit (AFP).