Témoignage de l’étudiante sahraouie, Sultana KHAYA Sidi Brahim
[Marrakech 09.05.07] Nous avons
organisé un sit-in de solidarité avec les
étudiants sahraouis à l’Université IBNO ZOHR
d’Agadir, qui été victimes d’attaques sauvages. Ensuite
nous avons organisé une marche de la faculté des Droits,
en passant par la faculté des Lettres pour arriver à la
cité universitaire de l’Université Alqady Ayad de
Marrakech. C’est à alors que nous avons été
surpris par l’intervention sauvage de tous les corps
sécuritaires marocains, secrets et officiels. J’ai
été la première des victimes parce que j’ai
été ciblée directement. Les agents des forces
sauvages avaient fait un cercle autour de moi et se sont mis à
me tabasser avec leurs matraques et leurs pieds suite à quoi mon
œil a éclaté. Et quand je leur ai dit que mon œil avait
été touché, ils se sont mis à me frapper
sur mon œil exprès.
Après un moment, ces forces ont apporté également
Soumaya ABDEDAYEM, Elkouria AMIDANE et Abdelfatah ELYADASSYA. En effet
nous a avons été asphyxié par les bombes
lacrymogènes, l’eau chaude et une autre matière que je
connais pas. Said ELOUAABANE a été également
blessé, et quand j’ai essayé de lui enlever sa veste qui
se déchirait, j’ai eu des blessures qui ressemblent aux
brûlures à cause du produit chimique qui était sur
la veste. Nous avons été tabassé et frappé
à coups de pieds. Ils nous ont gardé à la
cité universitaire sous tabassage continu, pendant plus de 40
minutes, jusqu’à ce que nous sommes devenus juste des cadavres.
En suite ils nous ont pris dans une ambulance et nous ont
menotté les mains. Pire encore, nous avons été
tabassé aussi dans cette ambulance. Bien sur ce tabassage
était accompagné d’insultes racistes. L’équipe de
l’ambulance s’est jointe, aussi, à nos tortionnaires en les
encourageant à nous tabasser en disant : « tuez ces
Polisario». Certains nous prenaient de nos cheveux et cognent nos
têtes contre l’ambulance.
Ils nous ont conduit vers l’hôpital IBNO TOUFAIL. Malgré
que mon œil ait éclaté, ils n’ont fait que me mettre un
pansement. Je crois que c’était un infirmier qui m’avait mis le
pansement sans dire un mot. Ils nous ont conduit, ensuite, vers le
centre de police qui se trouve à Jamaâ Elafna. Quand nous
étions à l’hôpital et sur la route vers ce centre
de police, nous étions giflés et frappés à
coups de pieds sans cesse. Quand nous sommes rentrés dans ce
centre, ils ont commencé à prendre les informations
relatives à notre identité. Quelques agents de police qui
se trouvaient debout près de nous, insultaient les sahraouis, le
Polisario et ses dirigeants, surtout son président. Ils nous ont
dit : « écoutez la vraie histoire du Sahara. Le Maroc
entré dans le Sahara par pitié pour ce peuple sale et
arriéré ».
Deux
heures plus tard, ils ont ammené 25 étudiantes de la
cité universitaire et les ont obligé de s’asseoir en face
de nous. Ils ont aussi ammené 12 étudiants sahraouis.
Nous étions tous dans un état lamentable et tous couvert
de sang. Ils ont aussi obligé les 25 étudiantes à
rire et à applaudir comme tentative de nous torturer
psychologiquement. Entre 23 :30 et minuit, j’ai vomi du sang. C’est
pourquoi j’ai été conduite vers l’hôpital
Elmamounia, dans une ambulance. Le médecin qui m’a vu leur a dit
que mon œil a éclaté et qu’ils devaient m’emmener
à l’hôpital Alantaki et c’est ce qui a été
fait. Et durant le trajet, j’ai encore été victime de
tabassage et coups de pieds. A l’hôpital Alantaki, l’infirmier
m’a dit qu’ils sont partis et qu’ils ne reviendront plus et que je suis
sous responsabilité de l’hôpital. Ils m’ont mis dans une
chambre avec des femmes sans m’apporter aucun soin.
20 minutes après, une équipe de policier est
arrivée et m’ont évacué de la salle en me tirant
par mes cheveux devant les femmes. A la porte de la chambre j’ai
commencé à vomir du sang une autre fois de plus. L’un
d’entre eux m’a donné un coup de pied et ils m’ont conduit dans
une autre chambre où se trouvait une femme seule. Après
deux ou trois heures, une autre équipe de policier de 8
personnes, en civil, est venue pour me demander de signer des
documents. Je leur ai répondu que je n’arrivais pas à
contrôler mes mains ainsi que toutes les parties de mon corps.
L’un d’eux a pris ma main et a commencé à me faire
écrire et signer des documents que je ne suis pas arrivée
à connaître le contenu parce que mon œil a
éclaté et l’autre a été touché et
s’est gonflé. Ils m’ont fait signé des documents pendant
presque une heure et bien sur ils ont aussi mis mes empreintes.
Après ils sont partis et ont laissé deux gardiens avec
moi. L’un d’eux s’est endormi sur le lit qui est près de moi et
l’autre s’est assis sur une chaise près de mon lit.
Au matin, j’ai demandé à une fille, qui rendait visite sa
mère, d’appeler ma famille. Je lui ai écris le
numéro de téléphone sur sa main. Mais quand elle
est sortie, les gardiens l’ont poursuivi et l’ont menacé. La
fille est revenue en pleurant pour dire au revoir à sa
mère. Et quand je lui ai demandé de l’aider à
aller aux toilettes, elle ne s’est même pas tournée vers
moi. Après, ils m’ont mis dans une chambre toute seule et je
leur ai demandé à maintes fois d’appeler ma famille. Vers
11 heures du matin, une infirmière est venue me demander
d’achetéer le file chirurgical parce que je devais être
opérée à l’œil. Je lui ai répondu que tout
ce que j’avais comme argent avait été confisqué
par la police et que je devais trouver une solution pour appeler ma
famille ou l’un de mes amis. A ce moment, un agent de police en civil
est venu me demander le numéro que je voulais appeler. C’est
à ce moment là que j’ai appelé une de mes
camarades qui est venue avec un grand nombre de camarades parmi eux un
de mes proches qui a accepté que je soit opérée.
Mon œil a éclaté et mon nez a été cassé et les photos sont sans commentaire.
Sultana KHAYA, hôpital Alantaki, Marrakech – Maroc.
--> plus de photos
--> plus d'informations:
Communiqué de l'ASVDH, 10.05.07
Message
adressé par aux missions diplomatiques accréditées
à Genève et aux organisations de défense des
droits de l'homme, (Représentation du F. Polisario pour la Suisse et l'ONU/GE, 15.05.07.
Lettre aux instances européennes
(La Présidence de l'UE, Mr. Solana, la Commission
Européenne, le Président du Parlement Européen)
par M. Sidati, Représentant du F. Polsario pour l'Europe,
17.05.07
Echauffourées entre policiers et étudiants sahraouis à Rabat, AFP, 17.05.07
Plus d'info sur les sites arabophones: UPES , Sahara Occidental.net, Goufia, Western Sahara Echo, etc
Moroccan police attack Saharawi students following week of anti-Saharawi violence, The Associated Press, International New York Herald Tribune, May 14, 2007
Comunicado AFAPREDESA, 12.05.07
Testimonio de un estudiante saharaui en la univesidad de Marrakech, Rabab Amidan, trad. AFAPREDESA
La situación en Marrakech, es explosiva. Indymedia estrecho 10.05.07
Se multiplican las protestas de estudiantes saharauis en Marruecos, Luis de Vega, ABC 12.05.07
Oleada de represión contra estudiantes saharauis en las universidades marroquíes, Libertad Digital, 15.05.07
Sahara Press Service
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Testimony of the Sahrawi student, Sultana KHAYA Sidi Brahim
[Marrakech 09.05.07] Testimony of Sultana Khaya Sidi Brahim, Saharawi student tortured
[Marrakech 09.05.07] We organized a sit-in of solidarity with the
Sahrawi students at IBNO ZOHR University in Agadir, who were victims of
savage attacks. Then we organized a march from the Faculty of Law,
passing by the Faculty of Letters, towards the campus of Alqady Ayad
University in Marrakech. When we arrived there we were surprised by the
violent intervention of all types of Moroccan security forces I was the
first of the victims because I was targeted directly. Security agents
made a circle around me and were beating and kicking me with their
batons and their feet, following this my eye burst. And when I said to
them that my eye had been hurt, they did not care and continue beating
me on my eye.
After a while the Moroccan forces also brought along Soumaya ABDEDAYEM,
Elkouria AMIDANE and Abdelfatah ELYADASSYA. We were asphyxiated by
teargas grenades, hot water and another substance which I do not know.
Said ELOUAABANE was also wounded, and when I tried to remove his jacket
which was torn, I got burnt due to the unknown chemicals which were
sprayed on his jacket. We were beaten and kicked. They kept beating us
in the University City for more than 40 minutes, until our bodies
became like corpses. After that, they took us in an ambulance and tied
our hands. Worse, we were also beaten in this ambulance. While we were
beaten we were also insulted with racist jibes. The ambulance team
joined in too, by encouraging our torturers to beat us, saying: “Kill
these Polisario”. They took us by the hair and knocked our heads
against the ambulance.
They took us to IBNO TOUFAIL hospital. Although my eye burst, they did
nothing but put a bandage on it. I believe it was a male nurse who had
put the bandage without saying a word. They drove us, then, to the
police station which is in Jamaâ Elafna. While we were going to
the hospital and on the road to this police centre, we were slapped and
kicked continually. When we got to this centre, they started to take
down information relating to our identity. Some policemen, who were
standing close to us, insulted the Sahrawis, Polisario and its leaders,
especially the president. They said to us: “Listen to the true history
of the Sahara. Morocco entered the Sahara by pity for these dirty and
undeveloped people”.
Two
hours later, they brought in 25 students from the university city and
made them sit down opposite us. They also brought 12 Sahrawi students.
We all were in a lamentable state and all covered with blood. They also
obliged the 25 students to laugh and applaud as an attempt to torture
us psychologically. Between 23:30 and midnight, I started vomiting
blood. This is why I was driven to the Elmamounia hospital, in an
ambulance. The doctor who saw me said that my eye had burst and that
they should take me to the Alantaki hospital which they did. And on the
way, I was again victim to beatings and kicking. At the Alantaki
hospital, the male nurse told me that they had gone and would not
return again and that I am now under the hospital’s responsibility.
They put me in a room with other women without giving me any treatment.
20 minutes later, a group of police officers arrived and dragged me
from the room by the hair in front of the women. At the door of the
room I started to vomit blood again. One of them gave me a kick and
took me to another room where there was just one other woman. After two
or three hours, another team of 8 police officers in plain clothes came
to ask me to sign documents. I answered them that I cannot manage to
control my hands nor any other parts of my body. One of them took my
hand and started to make me write and sign documents of which I
couldn’t know the contents because one eye had burst and the other was
swollen. They made me sign documents for almost an hour and of course
they also took finger prints. Then they went away and left two guards
with me. One of them fell asleep on the bed next to me and the other
sat down on a chair beside my bed.
In the morning, I asked a girl, who came to visit her mother, to call
my family. I wrote the telephone number on her hand. But when she left,
the guards followed and threatened her. The girl returned crying to say
goodbye to her mother. And when I asked her to help me go to the
toilets, she did not even turn to me. After that they put me in a room
by myself and I asked them to phone my family many times. Around 11am,
a nurse came asked me to buy surgical thread because my eye was to be
operated on. I answered her that the only money I had was confiscated
by the police and that the best solution was to call my family or one
of my friends. At this moment, a plain clothes policeman came in and
asked the number which I wanted to call. This is when I phoned one of
my friends who came to visit me with a group of other friends, among
them a close relative who accepted that I can be operated on.
I lost one eye and my nose was broken and the images speak louder than any words.
Sultana KHAYA, Alantaki hospital, Marrakech - Morocco.
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more infos:
ASVDH Statement on racist attacks against Sahrawi students in Agadir, 10.05.07
Report on the repression of the Moroccan authorities to the Sahrawi students in the Moroccan universities by CODESA, Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme, 20.05.07
Moroccan police attack Saharawi students following week of anti-Saharawi violence, The Associated Press, International New York Herald Tribune, May 14, 2007
Moroccan police clash with students seeking independence for Western Sahara, The Associated Press, May 17, 2007
Letter to the European bodies
(Presidency, Mr Solana, The European Commission, the Presidency of the
European Parliament) by M. Sidati, F.Polisario representative to
Europe, 17.05.07
Swedish Liberal Party, human rights group condemn wave of Moroccan attacks against Sahrawi students, 21.05.07. [ASVDH]
More informations on arabophonic websites: UPES , Sahara Occidental.net, Goufia, Western Sahara Echo, etc
Comunicado AFAPREDESA, 12.05.07
Testimonio de un estudiante saharaui en la univesidad de Marrakech, Rabab Amidan, trad. AFAPREDESA
La situación en Marrakech, es explosiva. Indymedia estrecho 10.05.07
Se multiplican las protestas de estudiantes saharauis en Marruecos, Luis de Vega, ABC 12.05.07
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