Témoignage de la maman du détenu Mohamed Ahmed Hamdi BACHIRI /Bachri


Mme. Najat
Date de naissance : 1959

Vers 17h : 45, notre maison au campement d’El-Ayoune a été violée par 3 hommes de la police dirigés par le commissaire ICHI AOUHASSAN accompagnés de 6 voitures de la police. Ils ont fouillé les chambres en cherchant Mohamed tout en causant terreur pour ma famille. Je leur ai dit que Mohamed n’est pas présent. Ils sont sortis et je suis tombée en coma car je suis diabétique.
En sortant ils ont trouvé le mari de ma sœur et ils lui ont demandé où se trouve Mohamed. Il leur a répondu qu’il se trouve juste à côté d’un Cyber café. Il leur a demandé : « qu’est ce que vous voulez de lui ? ». ils lui ont répondu qu’ils veulent l’interrogé pour une heure ou deux et il reviendra chez lui vers 20h.
Ils ont arrêté Mohamed à 18h le mardi 9 octobre 2007. Quand je suis réveillée du coma je me suis dirigée avec mes filles chez la direction de la police judiciaire, vers 21h. J’ai demandé aux gardiens de m’informer sur le sort de mon fils et ils m’ont dit qu’il n’est pas chez eux. Je suis restée devant le portail de ce local jusqu’à 2h : 45 le 10 octobre 2007. L es agents de la police nous ont chassé, mais en ce moment j’ai pu entendre des cris sortant de la cave de la sûreté nationale, mais je ne peux pas confirmer qu’il s’agit de mon fils.
Le mercredi à 9h : 30 je suis revenue avec mes filles à la même direction et on a demandé les nouvelles de mon fils, hélas, pas de réponse sauf les intimidations et les insultes à notre encontre et nous y sommes restées jusqu’à 15h, alors nous sommes rentrée chez nous.
A 20h le même jour, nous sommes parties de nouveau pour voir s’il y a des nouvelles de Mohamed et on y est restées jusqu’à 23h sans avoir aucune réponse, seulement des harcèlements et des menaces.
Le jeudi 11 octobre 2007, nous sommes parties comme d’habitude pour chercher les nouvelles de mon fils, les policiers nous ont chassé par force devant la direction de la police et on est retournée chez nous sans aucune nouvelle. Nous ne sommes pas arrivée à savoir s’il est toujours chez eux, vivant ou mort ?
La même chose le vendredi 12 octobre 2007.
Le samedi 13 octobre 2007, vers 17h : 30, je suis partie avec mes filles essayer une autre fois, à l’occasion d’El Aid (la fête du fin Ramadan). Nous sommes restées devant le portail de la sûreté nationale jusqu’à 20h : 30 et ils nous ont donné la possibilité d’entrer et voir Mohamed. Il était dépressé tremblant, nous l’avons salué mais il n’a pas osé nous raconté rien sur ces jours de son arrestation car nous étions accompagnées d’un policier. Nous sommes sorties.
Le dimanche 14 octobre 2007, Mohamed a été conduit vers le juge d’instruction ; j’ai appris la nouvelle et je suis partie avec mes filles au tribunal où j’ai rencontré la mère de Hassan DAH qui était présenté avec mon fils. Nous sommes restées devant des maisons près du tribunal de 10h jusqu’à 16h. À cette heure là nous avons vu la fourgonnette qui les a transporté à la prison noire.
Le lundi 15 octobre 2007,nous sommes informés par des prisonniers de la prison noire  que mon fils se trouve avec eux .J’ai lui rendu visite à 12h : 30 du même jour. je lui ai demandé les raisons pour lesquelles il nous a pas parlé de ce qu’il lui est arrivé lors de notre visite à la direction de la police. Il m’a dit qu’ICHI ABOUHASSAN lui a interdit de nous raconter quoique ce soit et il l’a même menacé de le soumettre à plus de torture si jamais il raconte ce qu’il a enduré. Il m’a aussi dit qu’ICHI ABOUHASSAN lui a dit qu’il doit se montrer normal et à l’aise s’il veut voir sa famille.
Mon fils m’a aussi raconté que la police l’accuse d’avoir brûlé une voiture de police et la distribution des tracts appelant à l’autodétermination du peuple sahraoui. Il m’a aussi confirmé qu’il a été maltraité et torturé en utilisant l’électricité, les yeux bandés les mains menottées. Mohamed m’a dit également que la veille de sa comparution devant le juge d’instruction, il a passé la nuit déshabillé et sous menace d’être violé avec des bouteilles que les policiers leur montre comme ils avaient fait à Abdessalam LOUMADI si il ne reconnaît pas sa responsabilité d’avoir brûler la voiture de police et s’il ne signe pas le procès verbal. Mohamed dit qu’il a obéit malgré lui car il a entendu la façon avec laquelle LOUMADI avait été torturé et violé. Mon fils dit qu’il avait tellement peur.
J’ajoute encore que, vers le mi-octobre 2006 mon fils Med a été enlevé de Laayoune et torturé sauvagement durant trois jour et rejeté hors de la ville sans qu’il soit comparu devant le tribunal. Il était dans un état lamentable et vu notre peur et les menaces qu’il l’a subit des policiers, on a pas pu déposer une plainte ni dénoncer, ce crime à l’encontre de mon fils à cette époque.


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