Communiqué

À l'occasion du 55ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, événement phare et monumental de l'histoire humaine, nous prisonniers politiques saisissons cette opportunité en tant que militants des droits de l'Homme pour célébrer cet événement en joignant notre voix à celles de tous les défenseurs des droits humains aux quatre coins du monde.

Nous évoquons en ce moment avec glorification les sacrifices immenses assumés pour l'instauration des droits humains mais aussi soulignons le flagrant contraste entre le discours de l'État marocain en ce qui concerne l'épuration du dossier des violations graves des droits humains et la réalité du processus de répression qui prend la forme d'une compagne d'enlèvements, de détentions politiques, de torture et de confiscation des droits les plus fondamentaux. Ceci dénonce l'absence dans les sphères de l'État marocain de la volonté politique de rompre avec les injustices du passé ne serait-ce que dans les limites du minimum. Dans ce contexte, la création d'une institution d'équité et de conciliation reste une initiative isolée et vouée à l'échec en considération des éléments précités qui meublent la scène des droits humains au Maroc.

Sur la base de ce qui précède, nous détenus politiques annonçons à l'opinion publique:

Pour manifester notre dénonciation des violations précitées et la continuation de notre détention injuste, nous avons décidé d'observer une grève de la faim avertisseuse pendant trois jours à partir du 09 décembre 2003.

Finalement, nous souhaitons saluer et louer les efforts déployés par les organisations des droits de l'Homme marocaines et internationales pour la promotion des droits humains. Nous les invitons à nous soutenir dans notre lutte pour la réalisation de nos doléances légitimes et en priorité la libération sans réserve ni condition de tous les détenus politiques quelles que soient leurs appartenances.

Les détenus politiques sahraouis à la prison locale d'Aït Melloul:

Ali Salem TAMEK, militant des droits de l'Homme et syndicaliste
N° d'écrou 1591

Ahmed NACIRI, militant des droits de l'Homme
N° d'écrou 1119

Fait le 27 novembre 2003.


NOTE:

Amnesty International reconnaît Ali Salem TAMEK en tant que prisonnier politique et mène une compagne mondiale sous le titre: Maroc / Sahara Occidental: Liberté pour le prisonnier politique Ali Salem TAMEK. D'autres organismes de droits de l'Homme internationaux et marocains le soutiennent (Voir le rapport d'Amensty International pour l'année 2003 p.p. 266-268 et le communiqué n°29/004/2002 du 23/10/2002 et le rapport de l'Association Marocaine des Droits de l'Homme pour l'année 2002 p. 35)
Il est membre du conseil national du Forum Vérité et Justice et membre conseiller de sa section Sahara. Il est également membre du comité administratif de la Confédération Démocratique du Travail (CDT, syndicat), secrétaire général de sa section locale d'Assa Zag et membre du bureau des fonctionnaires des préfectures et districts urbains relevant du Syndicat National des communes locales (CDT). Il est membre du Comité des Enlevés et Disparus Sahraouis.

Ahmed NACIRI est membre de la section Sahara du Forum Vérité et Justice. Il est reconnu en tant que prisonnier politique par des organismes internationaux et marocains.


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