Qui a-t-il derrière le rapport de l'ESISC ?

par Khatry Beirouk

 [original english - traduction ARSO]

Le Front Polisario devrait vigoureusement condamner la campagne marocaine de diffamation et de déformation menée à travers le rapport de l'ESISC. Le Makhzen - dans sa campagne concertée de désinformation de la communauté internationale - était à la recherche d'une organisation humanitaire dénigrant le Front Polisario, il a trouvé France-Libertés. Avec Erik Jensen, il a trouvé quelqu'un prêt a vendre son âme au diable. Maintenant, le gouvernement marocain aux ordres se fondera sur l''expertise" de l'ESISC sur la sécurité internationale pour diffuser ses mensonges.

Jamais les médias n'ont été aussi influents sur le cours des événements dans le conflit du Sahara Occidental que depuis le soulèvement sahraoui actuel. Le régime marocain a déjà versé des millions de dollars dans ses campagnes de propagande et de désinformation qui comprennent toute une gamme d'efforts : voyages gratuits pour des personnes influentes, corruption de politiciens et d'intellectuels ; plus important encore, financement de campagnes électorales en Europe. Le Makhzen a un grave problème avec la vérité et a érigé le mercenariat journalistique à la base de ses campagnes de propagande.


Ceci nous amène au rapport sur le Front Polisario récemment publié par le European Strategic Intelligence and Security Center (ESISC) et son président, Claude Moniquet. Avant la publication de ce rapport, le Maroc - et son potentiel terroriste - semblait être au centre de la plupart des articles et des présentations de Moniquet. Mais, soudainement, il y a eu changement. L'Etat infesté par le terrorisme n'est plus présenté comme la menace qu'il était par le passé. Pour essayer de comprendre ce changement, il est nécessaire d'éclaircir quelques événements par ordre chronologique, qui pourraient expliquer la genèse de ce rapport si peu convainquant de l'ESISC, et, en particulier, si l'argent, la crainte, ou les deux à la fois en étaient la motivation ?

 

Après avoir décrit les événements mentionnés ci-dessus, la crédibilité et la synchronisation du rapport sur le Front Polisario soulève quelques questions ; Quelles sont ses vraies motivations ? Pourquoi tant de déclarations trompeuses et de supercheries ? Comment l'ESISC pouvait-il si facilement tomber dans le piège du Makhzen, quels que furent les moyens utilisés, alors que d'autres centres européens de bonne réputation l'ont évité ?

Depuis la récente visite de Claude Moniquet au Maroc, les médias contrôlés par le gouvernement ont présenté un nouveau membre de l'ESISC, en la personne de Mohamed Ifkiren, un Marocain, directeur-délégué du Centre. Le Maroc a grand besoin du point de vue d'un tiers qui partage ses revendications, et avait cherché l'aide de l'ESISC pour étayer les thèses du Makhzen. Le Maroc prépare le terrain pour ses futures accusations contre le Polisario. Tous les signaux indiquent que c'est la voie choisie pour discréditer le Polisario, et surtout pour affaiblir le soulèvement civil et pacifique dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Le Front Polisario devrait vigoureusement condamner cette campagne marocaine de diffamation et de déformation menée à travers le rapport de l'ESISC. Le Makhzen - dans sa campagne concertée de désinformation de la communauté internationale - était à la recherche d'une organisation humanitaire dénigrant le Front Polisario, il a trouvé France-Libertés. Avec Erik Jensen, il a trouvé quelqu'un prêt a vendre son âme au diable. Maintenant, le gouvernement marocain aux ordres se fondera sur l''expertise" de l'ESISC sur la sécurité internationale pour diffuser ses mensonges.

L'ESISC n'a pas réussi à avancer la moindre évidence concrète que les Sahraouis nourrissent des ressentiments à l'encontre de l'Occident ou prônent la violence. Aucune organisation internationale sérieuse n'a jamais soupçonné ou considéré le Front Polisario comme une organisation terroriste. A ce jour, après plus de trois décennies d'existence du Front Polisario, aucune des affirmations controversées mentionnées dans le rapport ne s'est vérifiée. La rhétorique excessive d'ESISC à propos de la menace supposée que représenterait le Front Polisario pour le reste du monde montre le manque de crédibilité du Centre et met sa réputation en jeu.

01.01.06


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