OPINION



Seul le respect scrupuleux du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui est de nature à mettre fin au conflit du Sahara Occidental

Baba M. Sayed

 
Mus par le souci de présenter à l’opinion internationale de la très féroce et moyenâgeuse théocratie marocaine l’image d’un «système démocratique, respectueux des libertés fondamentales et des droits de l’Homme», les très zélés portes paroles de la très autocratique Majesté marocaine à Genève n’hésitent pas à verser systématiquement dans le mensonge caractérisé et l’amalgame.

Rompus à l’art de maquiller et de travestir une réalité pourtant connue de toutes les organisations et associations des droits de l’Homme, les représentants officiels du Maroc auprès des Nations unies en Suisse ne semblent pas avoir abandonné, plus de trente ans, les anciennes méthodes utilisées par l’Eta marocain et consistant à induire la communauté internationale en erreur sur les graves et tragiques conséquences engendrées par leur occupation illégale du territoire sahraoui depuis 1976.

Voulant faire endosser au F. Polisario la responsabilité du calvaire d’un peuple dont le Royaume du Maroc est le seul et unique responsable du tragique sort enduré depuis plus de trois décennies, ces mêmes représentants essaient, contre toute logique et bon sens, de présenter les zones que leur pays occupe du Sahara Occidental comme «un havre de paix et un exemple réussi de développement». Et pourtant les témoignages accablants des rares organisations des droits de l’homme autorisées par les autorités d’occupation marocaine à s’y rendre ont montré, preuves à l’appui, que ces  zones ont été transformées par les forces de sécurité marocaines en vaste prison coupée du monde, où la torture et les  violations systématiques des droits des hommes et des femmes sahraouis sont des pratiques courantes et banalisées.

Les zélés représentants du Royaume du Maroc essaient, par ailleurs, de faire croire à la communauté internationale que leur projet mort-né d’autonomie du Sahara Occidental est l’expression d’ «une volonté sincère de leur part de trouver une solution pacifique et mutuellement acceptable par les deux parties du conflit du Sahara Occidental». Ces avocats de diables ne semblent pas réaliser que la communauté internationale n’est pas dupe et qu’elle sait parfaitement que le projet d’autonomie proposé par le Makhzen n’est qu’une grossière manière de se soustraire au verdict du peuple sahraoui. Par son obstination à vouloir imposer au peuple du Sahara Occidental un projet d’autonomie dont il ne veut absolument et par son refus catégorique d’assister les Nations unies dans leurs inlassables efforts de résoudre pacifiquement le conflit du Sahara Occidental par le biais de l’organisation d’un référendum d’autodétermination, général, régulier et transparent, le Royaume du Maroc porte la lourde et grave responsabilité de la situation de blocage actuel.

Le Royaume du Maroc qui, faut-il y insister, ne peut s’arroger aucun droit pour imposer une solution de son choix, doit, il y va de son intérêt et de l’intérêt de tous les peuples de la région, se rendre compte que seul le respect scrupuleux du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination est de nature à mettre définitivement fin au conflit du Sahara Occidental.

26.09.07


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