Révolte des Sahraouis - Revolt of the Saharawis - Revuelta de los Saharauis |
La répression, encore et toujours comme unique réponse du pouvoir marocain à l'expression de la population sahraouie
Depuis le 21 mai 2005 le Sahara Occidental, territoire sous occupation illégale marocaine, est une fois de plus le théâtre d'affrontements violents entre une population sahraouie qui manifeste pacifiquement et l'armée marocaine soutenue par le Groupement Urbain de Sécurité (GUS) récemment créé et par des colons marocains.
Les manifestations ont commencé à El Ayoun, lorsque les autorités marocaines ont décidé le transfert abusif du détenu sahraoui Heddi ELKAINAN vers la prison d'Agadir, après l'avoir sauvagement torturé. Il était « coupable » d'avoir osé renier publiquement la nationalité marocaine et de s'être déclaré citoyen de la république sahraouie.
L'important rassemblement protestataire des sahraouis a été violemment réprimé : des dizaines de personnes blessées ou arrêtées -dont des enfants- et des maisons saccagées. Lors des manifestations des slogans indépendantistes et anticolonialistes ont été scandés. Les manifestations se sont développées dans le pays, à Dakhla et Smara ainsi qu'à Assa et Goulimine dans le sud du Maroc.
Les étudiants sahraouis de Rabat qui organisaient un sit-in le 23 mai sur les campus de l'université en signe de solidarité avec les victimes de la répression ont été sauvagement attaqués par les forces de police devant les cameras de la télévision espagnole. Le même scénario s'est répété ce jour à l'université d'Agadir où de nombreux jeunes ont été blessés et 15 d'entre eux arrêtés.
L'Afaspa, alerte une fois de plus les médias français sur la grave situation dans ce pays victime d'un hold-up colonial inacceptable. Elle rappelle la complicité des autorités françaises qui s'affichent comme l'alliées indéfectibles d'un régime répressif et colonialiste qui se hisse au dessus des lois internationales et apparaît de plus en plus comme un régime pillard et voyou.
Le Maroc s'est soustrait à ses engagements internationaux en niant officiellement le droit des sahraouis à l'autodétermination. Il est conforté dans ses errements par les positions de la France au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU et dans divers forums internationaux.
L'AFASPA s'interroge quant à l'inertie de l'ONU et de sa mission MINURSO présente dans le territoire, face à ces mouvements de troupes et de matériel militaire observés qui sont totalement illégaux, eu égard aux accords conclu entre le Maroc et le Front Polisario sous l'égide de l'ONU. Plus grave encore l'inertie totale face à la répression d'une population qu'elle est censée protéger.
L'AFASPA exige de l'ONU l'envoi dans ce territoire, non encore autonome, d'une commission d'enquête internationale pour garantir la liberté d'expression inscrite dans le Plan de Paix de 1991 mais aussi, faut-il encore le rappeler, dans les différents textes fondateurs de l'organisation internationale.
Aujourd'hui l'ONU ne peut plus tarder, ni faillir à sa mission. Un calendrier précis doit être établi fixant les échéances du référendum d'autodétermination.
Elle demande une mission d'enquête internationale sur les conditions d'incarcération dans la prison d'El Ayoun, dénommée « prison noire » où plusieurs prisonniers ont trouvé la mort faute de soins ou suite à de mauvais traitements.
L'Afaspa s'adresse une fois de plus aux médiats français pour qu'ils informent réellement l'opinion publique française sur la grave situation du Sahara Occidental comme le font les médias espagnols et qu'ils cessent de présenter ce conflit de décolonisation comme étant un conflit maroco-algérien. C'est une grave et injuste négation du peuple sahraoui et de sa résistance depuis trente ans pour rétablir un droit reconnu par l'ONU comme imprescriptible et inaliénable.
Bagnolet le 30 Mai 2005