L'Echo du POLISARIO

No 6, juillet & août 1996

Edité par la Représentation du F. POLISARIO en France
11, rue Le Châtelier, 75017 Paris, tél : +33.1. 44 15 99 46
Responsable de la publication : Fadel ISMAEL

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SOMMAIRE

EDITORIAL

48ème Sous-Commission des droits de l'homme à Genève

EN BREF:

  • Territoires occupés: La jeunesse sahraouie en colère
  • Les 8 détenus de Salé libérés
  • Violation du Cessez-le-feu
  • La stratégie de Rabat

SOMMET DE l'OUA A YAOUNDE

L'ETE DES ENFANTS SAHRAOUIS EN FRANCE






EDITORIAL

Mille sourires !

Cent enfants sahraouis ont passé l'été en France, loin de la terre brûlante de la hamada de Tindouf où s'étalent les campements de réfugiés, leurs parents, qui ont fui le Sahara Occidental envahi par l'armée marocaine en novembre 1975. Ces enfants-là sont nés et ont poussé en exil, coupés du monde, de la mer, de la ville, de la montagne, de la prairie
Cent enfants en France (5000 en Espagne, 2000 en Italie) ont vu cet été, pour la première fois, ce qu'ils ne connaissaient qu'à travers le livre de géographie et les récits de leurs copains, de leurs aînés, des enfants sahraouis qui se succèdent, depuis 1980, chaque été, accueillis quelque part en Europe.
Cent enfants en France ont, cet été, reçu comme une bouffée d'oxygène. Au pays de la chlorophylle; ils ont découvert la forêt et la glace à la vanille Ils ont joué à des jeux nouveaux et noué des amitiés fortes que trahissent les larmes à l'heure des adieux.
Chacun d'eux a appris, écrit, photographié, récolté un maximum d'échantillons de leur voyage et préparé un exposé qui viendra égayer, en septembre, la rentrée de l'école sahraouie. L'enfant sera une fenêtre ouverte, au fond de la khaïma, à l'heure des contes, au milieu du cercle familial. Ils sont heureux de retrouver leurs frères auxquels ils ne se lasseront pas de raconter leur périple Ils vont rentrer avec un trésor, des forces pour l'hiver. Ce long hiver sahraoui qui dure depuis vingt ans.
Chaque année les enfants sont plus nombreux à partir, ils ont patiemment attendu leur tour comme cet été, les copains demeurés dans les campements du désert attendent le leur peut-être dans un, deux, trois ou cinq ans .
Ils ne rêvent que de cela; partir loin de la guerre, de l'été sans eau, sans ombre. Ils sont des milliers à attendre de vraies vacances. Et nous voudrions multiplier par dix ces sourires en 1997.
En rendant sincèrement hommage à toutes celles, à tous ceux, qui ont réalisé le rêve d'un enfant du Sahara Occidental, nous appelons les familles, collectivités, associations et institutions de France, au nom de la fraternité, pour que mille enfants sahraouis soient accueillis ici l'été prochain.
Chaque année, nous sommes heureux de voir cette solidarité grandir.

Fadel Ismail


Sommaire


48ème Sous-Commission des droits de l'homme, Genève
5 - 30 août 1996

AFAPREDESA

Après avoir brossé un tableau détaillé de la situation de violation des droits de l'homme au Sahara Occidental, le responsable de l'AFAPREDESA a conclu ainsi son intervention:
"Devant cette réalité on peut se demander pourquoi l'ONU, présente sur ce territoire, garante des conventions internationales relatives aux droits de l'homme, garde le silence malgré la nomination de Monsieur Emmanuel Roucounas au poste d'expert des droits de l'homme au Sahara Occidental par le Secrétaire général des Nations Unies, malgré la résolution 1056 du Conseil de sécurité du 29 mai 1996 qui demande au point 8 aux parties de coopérer avec les Nations-Unies pour la libération des prisonniers d'opinion sahraouis ainsi que l'échange des prisonniers de guerre ? M. Abdeslam Omar a ajouté:
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les experts, prenez mon témoignage au sérieux, contrôlez-le s'il vous paraît suspect mais je vous demande expressément, au nom de tous les Sahraouis qui survivent parfois depuis 20 ans dans les prisons ou les bagnes marocains, de nommer une commission d'enquête qui devrait se rendre au Sahara Occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis pour rapporter à vos instances un bilan de la situation qui prévaut dans cette région, proche d'ici mais sur laquelle règne un trop lourd silence. "

Centre Europe-Tiers-Monde (CETIM)

Le manque de détermination concrète de la part de la Communauté internationale pour faire respecter dans l'esprit et à la lettre le plan de paix initial qui doit mettre fin au conflit du Sahara occidental permet aujourd'hui au pays colonisateur d'intensifier ses intimidations et de continuer à pratiquer la disparition et l'emprisonnement de très nombreux Sahraouis - jeunes filles et jeunes gens souvent - dont le seul crime est de réclamer leurs droits et de manifester leur soutien à l'indépendance de leur pays. Quasiment sous les yeux des forces onusiennes, des Sahraouis, hommes, femmes, se font arrêter, torturer, disparaissent.

Ligue Internationale pour les Droits et la Libération des Peuples

La résolution 1056 du Conseil de sécurité (qui devait permettre des démarches politiques entre les deux parties) ne laisse point d'espoir que le temps supplémentaire accordé à la Minurso assurera que les droits de l'homme soient respectés sur le terrain. D'après des informations dignes de foi, le moindre contact de citoyens sahraouis avec les casques bleus peut conduire à l'arrestation arbitraire et la torture. Des centaines de sahraouis sont déportés vers le Maroc au moment même où les autorités marocaines inondent les territoires occupés du Sahara Occidental par des vagues de colons marocains que le Maroc veut imposer comme votants au référendum.

Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT)

Au Sahara Occidental, les droits de l'homme et les libertés fondamentales du peuple sahraoui continuent d'être violées. Même s'il est vrai que le nombre de détentions arbitraires et illégales a diminué, il y a encore 600 détenus et disparus sahraouis au sujet desquels aucune enquête officielle n'est menée.

Association Américaine des Juristes (AAJ)

La violation des droits fondamentaux de l'homme contre les Sahraouis continuera aussi longtemps que le statut officiel du Sahara Occidental n'est pas déterminé. L'AAJ souhaite qu'une autorité provisoire indépendante puisse être installée dans le territoire pour assurer la sécurité et veiller sur le respect des droits de l'homme jusqu'à ce que des arrangements justes et satisfaisants concernant la tenue du référendum soient trouvés.


Réponse du Maroc

"Le Maroc a pris note de la démarche de certaines organisations non gouvernementales qui ont évoqué devant la Sous-Commission le cas de plusieurs personnes originaires du Sahara au sujet desquelles elles voudraient obtenir des clarifications", a déclaré le représentant permanent du Maroc. "La délégation marocaine compte déployer tous ses efforts pour continuer à faire la lumière sur ces questions", a-t-il ajouté.



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EN BREF

Territoires occupés: LA JEUNESSE SAHRAOUIE EN COLERE


Des centaines de manifestants sahraouis, retenus dans la banlieue de Rabat pendant deux semaines, par les forces de l'ordre marocaines qui les ont empêchés de gagner la capitale du Maroc où ils se rendaient afin de revendiquer l'amélioration de leurs conditions de vie, ont été rapatriés par la police à El Ayoun (Sahara Occidental), le 11 août dernier.
Dès la fin juillet 1996, ces jeunes licenciés des universités marocaines qui se retrouvent sans travail, ni perspective d'avenir, compte tenu des droits très limités des Sahraouis demeurés sous contrôle marocain, avaient marché sur Rabat, par petits groupes partis des villes d'El Ayoun, Boujdour, Dakhla, Smara (Sahara occidental) et de Tan-Tan, Tarfaya, Assa et Goulimine (sud marocain). Leur intention, déclarait un jeune diplômé au chômage à l'AFP, était d'obtenir un « droit légitime: l'emploi ». Empêchés par les forces de l'ordre marocaines d'atteindre la capitale du Royaume, quelques centaines d'entre eux étaient retenus depuis le 2 août 1996, dans le complexe sportif Moulay Abdellah, de la périphérie sud de la ville, cernés par les brigades spéciales anti-émeute.
L'agence de presse espagnole, EFE, signalait de sources officielles marocaines, le 8 août, qu'un groupe de jeunes manifestants sahraouis avait effectué un sit-in interrompant le trafic sur l'autoroute reliant Rabat à Casablanca, à partir du 5 août. Au bout de quarante-huit heures, sommés d'évacuer les lieux, les manifestants avaient défendu leurs positions en jetant des pierres sur les policiers, causant quelques blessures légères parmi les agents marocains.
Finalement, le 9 août, le ministre de l'intérieur marocain, Driss Basri, se rendait au complexe sportif où se trouvaient, selon EFE, sept-cent jeunes sahraouis, pour discuter avec les manifestants qui posèrent l'emploi et le logement au centre de leurs revendications.
De son côté, le Front Polisario alertait l'opinion publique internationale des risques d'arrestations encourus par les manifestants, et leurs conditions de détention au stade Moulay Abdallah. Appelant les organisations internationales de défense des droits de l'homme à la vigilance, le Front Polisario rappelait le destin de milliers de manifestants d'origine sahraouie, disparus, torturés, depuis que le Maroc occupe les villes du Sahara occidental.
Aujourd'hui, il faut craindre en effet, qu'après le retour forcé des jeunes manifestants, au Sahara occidental, les « fortes têtes » subissent une répression discrète de la part des autorités marocaines.

LES 8 DETENUS DE SALE LIBERES


La presse marocaine a récemment signalé la libération de Ahmed El Kouri, Nebt Ramdane Bouchraya, Arbi Brahim Baba, Cheykhatou Bouh, M'rabih rabou Neysan, Abdel'hay Lekhal, Mahfoud Brahim Dahou et Salama Ahmed Lembarki.
Ces jeunes gens avaient été arrêtés, rappelle-t-on, à la suite de manifestations pacifiques qui se sont déroulées à El Ayoun (capitale du Sahara Occidental), le 11 mai 1995, pour la revendication de la tenue du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui ainsi que la libération de tous les détenus et disparus sahraouis.

Violation du cessez-le-feu


Le 6 août 1996, 15.30 GMT, deux avions marocains de combat ont survolé la région de Douguej qui est sous le contrôle des forces sahraouies et abrite un centre d'observation de l'ONU. Le même jour, à 17.02 GMT, deux autres avions de combat ont survolé la région de Gleib-Lehbalia.
Dans un communiqué publié le 7 août 96, le F. Polisario a souligné " le danger réel " pour la paix que constituent ces violations du cessez-le-feu, demandant au Conseil de sécurité d'intervenir.

La stratégie de Rabat


« Avec ou sans référendum, nous sommes dans notre Sahara », a déclaré le roi Hassan II, le 9 juillet 1996, à l'occasion de son 67ème anniversaire.
Aussi, est-il permis de se demander aujourd'hui à quoi servent les efforts et les fonds considérables dépensés dans un long processus des Nations Unies pour le règlement du conflit du Sahara Occidental si le Maroc n'en reconnaît pas la validité? Le plan de paix de l'ONU et de l'OUA n'est donc pour le roi du Maroc, ni plus ni moins, qu'un moyen de gagner du temps. Perpétuer le statu quo actuel, cette situation sans combats ni paix véritable, afin de pérenniser l'occupation du Sahara Occidental et de continuer d'exploiter impunément ses richesses, telle est la stratégie de Rabat.


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32ème SOMMET DE l'OUA A YAOUNDE:

L'Afrique avec la RASD


Lors du 32ème sommet de l'OUA, tenu à Yaoundé (Cameroun), du 8 au 10 juillet 1996, la délégation sahraouie, conduite par le président Mohamed Abdelaziz, a été très active. L'élection de l'Etat sahraoui à la vice-présidence de l'OUA et la nomination de la RASD au Comité de l'OUA chargé de la prévention et du règlement des conflits en Afrique, ont couronné ces efforts.
Dans un discours devant les chefs d'Etat et de gouvernement africains, le président de la République Sahraouie a souligné que « le plan de paix de l'ONU et de l'OUA constitue une garantie essentielle pour parvenir à une solution juste et définitive de la question du Sahara Occidental. » Il a également mis l'accent sur la volonté du Front Polisario d'établir un dialogue avec le Maroc.
Parallèlement, de nombreux chefs d'État africains ont réaffirmé leur soutien à la RASD.


Algérie
Liamine Zeroual

"L'impasse du processus de paix au Sahara Occidental constitue une autre source de vives préoccupations. Cette situation ne rend que plus actuel l'appel constant de l'Afrique à un dialogue direct entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario en vue de faciliter la mise en oeuvre intégrale du plan de règlement, que le Conseil de sécurité a revêtu du sceau de son unanimité et de permettre, ainsi, au peuple sahraoui d'exercer en toute liberté et probité son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance."

Angola
Edouardo Dos Santos

" Concernant le Sahara Occidental, nous réaffirmons notre position de principe de soutien aux résolutions de l'OUA et des Nations Unies sur cette question : Nous sommes préoccupés par le retrait des Nations Unies de ce pays, retrait qui pourrait compromettre l'application du référendum d'autodétermination. Nous appuyons une solution pacifique à ce conflit qui porte atteinte aux intérêts des deux parties, en particulier à ceux du peuple de la République Arabe Sahraouie Démocratique."

Ethiopie
Méles Zenawi

" Nous avons exprimé à l'ONU nos profondes inquiétudes eu égard aux difficultés qu'a connues le plan de règlement. Nous avons aussi appelé au dialogue direct entre le Front Polisario et le Maroc. Les rapports des observateurs de l'OUA dans la région confirment le fait que le processus d'identification des votants a été arrêté. L'OUA continuera de travailler avec l'ONU en vue d'une solution juste et pacifique du conflit du Sahara Occidental."

Ghana
Jerry Rawlings

" En ce qui concerne le Sahara Occidental, nous, au Ghana, nous sommes clairs. Pour nous, la décolonisation de notre continent reste incomplète avec le non-règlement du problème du Sahara Occidental. Si un quelconque groupe de pays peut ignorer ce fait, l'OUA ne peut le faire. Notre histoire dans ce continent est encore fraîche dans notre mémoire. Chaque pays ici vient juste de sortir du colonialisme, nous devons donc veiller à ce que le règlement de la question du Sahara Occidental demeure posée jusqu'à ce qu'une solution juste soit trouvée dans le respect du principe de l'autodétermination cher à l'Afrique et à son peuple."

Namibia
Sam Nujoma

" La lutte du peuple sahraoui pour la liberté est identique à notre lutte de libération nationale. Nous avons reconnu la République Sahraouie et nous continuons à porter notre soutien au plan de paix pour le Sahara Occidental."

Afrique du Sud
Nelson Mandela

" Encore une fois, nous exprimons notre solidarité avec le peuple de la République Sahraouie dans ses efforts pour la reconquête de de ses droits à la liberté et à l'autodétermination. "

Tanzanie
B. W. Mkapa

" L'agression perpétrée contre le peuple sahraoui doit être arrêtée. Nous devons lutter pour que l'OUA et l'ONU appliquent le plan de paix avec transparence et fermeté. La Tanzanie est heureuse d'avoir des liens étroits de solidarité et de coopération avec la République Sahraouie à laquelle nous accordons notre plein soutien "

Zimbabwe
Robert Mugabé

" D'abord, je voudrais appeler chacun de nous à ne pas oublier la situation de nos frères; et soeurs au Sahara Occidental. La vision de nos pères; doit continuer de nous guider, et dans cet esprit nous ne devons pas oublier que le rétablissement total de la République Arabe Sahraouie Démocratique n'est pas encore réalisé. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir afin que, à travers le dialogue et les moyens pacifiques, nos frères; au Maroc et au Sahara Occidental trouvent une solution juste et, donc, une solution pacifique à la question de la RASD. Nous ne devons pas tout laisser à l'ONU."


La RASD marque des points.

(C.O., in Jeune Afrique n° 1856, du 31/7 au 6/8/96)

" Quarante-huit heures après la clôture du sommet de l'OUA, la seule limousine présidentielle encore présente sur le parking de l'hôtel Hilton de Yaoundé arborait les couleurs de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD). Le président Mohamed Abdelaziz avait les meilleures raisons du monde de prolonger son séjour dans la capitale camerounaise. Jamais, en effet, un sommet africain ne lui a été plus favorable, depuis celui de 1983, qui avait décidé l'admission de la RASD dans l'Organisation panafricaine, provoquant aussitôt le retrait du Maroc. Qu'on en juge. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mustapha Ould Salek, a assuré la vice-présidence du bureau du conseil des ministres, qui s'est réuni du 4 au 6 juillet. Ce succès avait d'autant plus de saveur que le représentant du Burkina, qui est récemment revenu sur la reconnaissance de la RASD par son pays, était le rapporteur de ce même bureau. Mohamed Abdelaziz a été, à son tour, désigné à la vice-présidence de la conférence des chefs d'Etat. Et comme pour mieux pénétrer les institutions continentales, l'Algérie a pesé de tout son poids pour que la RASD fasse partie de l'état-major du Mécanisme de prévention et de règlement des conflits. Autant de gestes importants, qui ne sont pas passés inaperçus au moment où le processus référendaire au Sahara Occidental est dans l'impasse, et où l'ONU avoue son incapacité à faire avancer le règlement; de crise. Dans les camps de Tindouf, un nouveau slogan a fait son apparition : " Vive Yaoundé!" "


Sommaire



L'ETE DES ENFANTS SAHRAOUIS EN FRANCE

Petite musique sahraouie


Encore quelques jours et le Tour de France 96 des enfants sahraouis ne sera plus qu'un beau souvenir empreint de nostalgie.
Accueils devenus de forte tradition au sein d'une vingtaine de villes amies et jumelées (1) et à l'initiative d'associations nombreuses venues d'horizons variés (2) qui depuis bien des années travaillent ensemble à l'accueil des petits sahraouis.
Et tous ces enfants, venus des lointaines daïras de l'exil, dont les noms chantent pour eux comme pour nous les lieux du territoire envahi, sont tant attendus ! Leur trousseau est préparé, leurs activités soigneusement réfléchies, et, leur présence si chaleureuse enthousiasme centres de vacances et familles d'accueil.
Depuis 1980, ces enfants viennent chaque année, vite adaptés, aguerris, au dynamisme ravageur, sont, dans tous les cas, le sésame de leur peuple. Par leur présence en Europe, ils aident à révéler l'existence d'un peuple pacifique qui n'aspire qu'à sa liberté, à son indépendance.
La fidélité des engagements, la diversité des acteurs de ces accueils estivaux, rassemblés dans la Plate-forme Solidarité avec le peuple sahraoui, constitue un acquis tout à fait exceptionnel qui mérite l'attention et l'intérêt de tous ceux qui, en France, sont attachés aux valeurs de solidarité, au respect du droit des peuples, comme à celui des hommes.
Cependant, rien n'est jamais à l'abri des habitudes C'est sans doute ce qu'ont voulu dire les Éclaireurs Baden Powel de Loon-Plage qui ont organisé, cet été, avec vingt enfants sahraouis une caravane Nomad'96. Parcourant la France dans un bel autobus, organisant spectacles et expositions, ils ont, avec une grande force de conviction, dit l'immense détresse du peuple Sahraoui en exil depuis vingt ans.
Ont-ils été entendus ? Seront-ils entendus par tous ceux qui ont la charge des raisons d'État et des équilibres internationaux ?
Dans un monde plein de bruit et de fureur, la petite musique du peuple sahraoui qui ne réclame que son droit sans jamais dévier des principes qu'il s'est, dès le départ, fixés, deviendra, nous en sommes sûrs, assourdissante, et imposera l'idée que les peuples ont toujours raison.

Régine Villemont, Présidente de la Plate-forme Solidarité avec le peuple sahraoui.


(1) Villes amies et jumelées: Argenteuil, Auriol, Bouguenais, Champigny, Cuges les pins, Gentilly, Gonfreville L'Orcher, Hérouville St Clair, Le Mans, Les Ulis, Loon-Plage, Palaiseau, Rezé, Romainville, St Nazaire, Toulouse, Vervins, Villejuif, Vitry.
(2) Associations:Jeunesse au Plein Air, Francas, Éclaireurs, Guides de France, Vacances Voyages Loisirs (VVL), Fondation France Liberté, Secours Populaire Français, ETM-Toulouse, APAPS-Palaiseau, Association pour un camion-citerne du Havre, AFASPA, Association des Amis de la RASD, Solidarité sans frontières.


Impressions

Jean-Paul Lecoq, maire de Gonfreville L'Orcher:
" Notre solidarité revêt deux formes: nous apportons notre soutien politique à la cause sahraouie en intervenant chaque fois que cela est nécessaire auprès des instances concernées pour exiger l'application des résolutions de l'ONU (...) Et puis, l'autre manière d'exprimer notre solidarité, c'est ce que nous faisons aujourd'hui. En accueillant 10 enfants sahraouis dans notre pays, nous leur permettons de découvrir la France, la Normandie, les Alpes et notre belle ville de Gonfreville L'Orcher. "

Jacques Floch, maire de Rezé:
" Cela fait plusieurs années que les enfants sahraouis viennent ici et se mettent au vert et cela les change beaucoup. Si nous les accueillons, c'est parce que nous pensons qu'il faut qu'il y ait des liens d'amitié entre des jeunes français et des jeunes sahraouis pour qu'ils se comprennent, pour qu'ils sachent qu'il y a des gens qui vivent différemment.. Cela fait partie de notre politique pour qu'il y ait plus de paix et de générosité dans le monde. "

Catherine TORSET, Guides de France, Région Centre:
" L'accueil que les Guides de France ont effectué cette année aux enfants sahraouis nous a permis de découvrir un peuple, de connaître la situation des réfugiés sahraouis, de découvrir une autre culture (...) Nous allons travailler à la rentrée afin d'améliorer davantage nos capacités d'accueil (...) Je tiens à dire aux parents des petites filles qui ont passé trois semaines avec nous, dans la région du centre de la France, qu'elles étaient formidables, adorables et merveilleuses. "

Mireille Brun, Fondation France Libertés, Comité du Calvados:
" Le choix d'accueillir des enfants sahraouis dans des familles volontaires et bénévoles est une autre façon d'entretenir la mémoire du problème du Sahara Occidental dans la population civile française. Notre objectif est de poursuivre cet accueil afin de rompre le silence sur le combat du peuple sahraoui. "

A. C. Cottu, Secours Populaire Français, Bouches du Rhône:
«"À Auriol, Cuges, Septèmes, Marseille et Aubagne, aussi bien dans les familles que dans les centres aérés, les liens se sont aussitôt tissés avec enthousiasme, et les séparations ont toujours été déchirantes. Tout le monde s'est promis de recommencer l'année prochaine, c'est une preuve de réussite ! "

NOMAD'96


Christian Hogard, les Éclaireurs de Loon-Plage:
" À l'occasion de la conférence européenne qui s'est tenue à Genève en octobre 1995, nous avons pris l'initiative avec les Eclaireuses et les Eclaireurs de Loon Plage de conduire les enfants sahraouis partout en France. Le but est de sensibiliser le peuple français, à travers les spectacles donnés sur la cause sahraouie, à travers les chants et les jeux de ces enfants, les messages de ces petits ambassadeurs. Mais c'est aussi pour bien relancer l'accueil des enfants sahraouis en France pour les années à venir."

Jean Paul Delalonde, Maire de Loon Plage:
"Le projet Nomad'96 a l'ambition de sensibiliser les personnes qui ne connaissent pas le combat du peuple sahraoui. Cette démarche consiste à, très gentiment, très simplement, grâce à la présence des enfants sahraouis, dire que nous sommes des peuples différents, qu'il faut vivre en paix, s'aimer et se respecter. En vivant tous ensemble, respectueux les uns des autres, nous vivrons mieux sur la Terre."

La mairie de Lyon:
" Nous avons eu beaucoup de plaisir à accueillir ces enfants sympathiques, très beaux, qui nous ont régalés de chansons agréables, et c'est avec un plaisir immense que nous les avons accueilli à Lyon et s'ils veulent revenir, il faut bien savoir que notre ville leur est ouverte. "

M'barek Renna, président de l'ASF:
" La communauté sahraouie en France était très heureuse d'accueillir la caravane Nomad'96. Nous avons surtout voulu exprimer notre reconnaissance à ces jeunes pour leur solidarité avec le peuple sahraoui ."



N.B. Nous aurions aimé réunir ici le témoignage de toutes les collectivités et associations qui ont participé à l'accueil des enfants, comme Argenteuil, Les Ulis, Palaiseau, St Nazaire, Le Mans, Laroque-des-Albères, VVL, ETM-Toulouse, Association du Havre Cela n'a pas été possible. Nous les remercions de leur compréhension, et nous leur disons toute notre gratitude et notre admiration.




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