L'Echo du POLISARIO

No 3 - avril 96

Edité par la représentation du F. POLISARIO en France
11, rue Le Châtelier, 75017 Paris, tél : +33.1. 44 15 99 46

Edition électronique

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SOMMAIRE

DROITS DE L'HOMME

52éme session de la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU :
interventions sur le Sahara Occidental:

Assassinat


52éme session de la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU :
interventions sur le Sahara Occidental:

Algérie

Le droit à l'autodétermination est à l'indépendance consacré par la résolution 1514 (XV) de l'assemblée Générale de l'ONU est un des droit fondamentaux de l'homme. Le déni de ce droit à un peuple occupé constitue une violation flagrante et inacceptable des droit de l'homme. La question du Sahara Occidental, faut-il le rappeler, est une des question de décolonisation à laquelle s'applique la résolution précitée.
Voici plus de vingt ans que ce territoire a été envahi et que le peuple sahraoui vit sous occupation ou dans l'exil. Une situation injuste, inacceptable lui est imposée par un pays voisin.
Grâce aux efforts de l'ONU et de l'OUA les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, ont fini par accepter un plan de règlement le 20 août 1988. Ce plan prévoit la tenue d'un référendum juste et libre, sans contraintes administratives ou militaires, qui puisse permettre au peuple sahraoui de décider souverainement de son destin.
Depuis l'acceptation de ce plan par les deux parties et la mise en place de la MINURSO, le seul résultat tangible, pour le moment, demeure le cessez le feu qui est entré en vigueur le 6 septembre 1991. Toutes les autre dispositions restent lettre morte. Qu'il s'agisse, par exemple, du cantonnement des troupes ou de la libération des prisonniers. Ce retard mis dans l'application du plan de règlement ne peut plus être passé sous silence. La Communauté internationale doit s'en soucier - et la Commission des droits de l'homme aussi - car tant que le peuple sahraoui n'aura pas exercé son droit à l'autodétermination il restera sous la protection internationale.

Fondation Danielle Mitterrand

Le processus référendaire (au Sahara Occidental) demeure l'otage d'une attitude marocaine de blocage intolérable, et ce malgré la présence de la Minurso. Le gouvernement marocain continue de transférer des populations de l'intérieur du Maroc vers les territoires occupés en vue d'augmenter le nombre de votants acquis à sa cause.
La Commission d'identification ne travaille pas de manière transparente. Actuellement, plus de 50 000 personnes sont passées devant la Commission, mais combien ont été reconnues aptes à voter?
Pour éviter que le conflit armé reprenne, il faut absolument mettre en présence les deux parties, afin de les aider à dépasser leurs différends sur la question d'identification et éviter le retrait de la Minurso. De plus, il serait souhaitable que la présence de cette Mission de l'ONU soit un frein aux violations des droits de l'homme telles que les entraves aux libertés de mouvement, aux libertés d'expression.
En effet, pour quelles raisons les observateurs étrangers ou les ONG ne peuvent séjourner dans les territoires occupés? Pourquoi nous signale-t-on toujours de nombreuses arrestations, des disparitions?

Centre Europe Tiers Monde

La république arabe sahraoui démocratique, membre de l'OUA et reconnue par pus de 70 États à travers le monde, vient de fêter le 27 février dernier son vingtième anniversaire, et pourtant le peuple sahraoui se bat toujours pour pouvoir exercer ses droits les plus élémentaires : s'autodéterminer.
Combien de temps faudra t 'il encore pour que ce peuple puisse, par le choix des urnes et non des armes, définir son avenir?
Aujourd'hui, le dernier rapport du secrétaire général de l'ONU du 19 janvier 1996 demande à nouveau l'ouverture de contacts directs entre les deux parties, et on peut penser qu'une résolution de la Commission, si elle est adoptée aurait la même teneur. cela veut il dire que nous soyons revenus à la case départ? Ce que nous savons en tous cas, c'est que l'exécution du plan de paix est aujourd'hui gelée.

Observatoire International des Prisons

  • Une trentaine de détenus considérés comme politiques sont toujours emprisonnés/ Parmi eux Nourredine Jarir, qui purge une peine de 10 ans, poursuit une grève de la faim. Les derniers rapports médicaux le disent en danger de mort.
  • Certes, les exilés politiques ont ont demandé leur passeport l'ont généralement obtenu et ont pu rentrer dans leur pays. Mais tous ne l'ont pas obtenu : exilé statutaire en France en tant qu'exilé politique marocain, Abraham Serfaty qui après 17 ans d'emprisonnement et un exil forcé de plus de quatre ans, ne peut toujours pas rentrer dans son pays.
  • Les certificats de décès des morts de Tazmamart ont été remis aux familles, ou presque : mais qu'en est-il du garde Miloudi Sedik, envoyé pour une affaire inconnue à Tazmamart en 1980, et mort de gangrène quatre ans plus tard, seul dans le noir?
  • Pourquoi ne répond-on pas aux familles des morts lorsqu'elle demandent à ce qu'on leur rende le corps des leurs afin de leur donner une sépulture?
  • Oui, trois certificats de décès, aux dates approximatives et sans explication aucune, ont été remis aux familles : il s'agit de trois militaires, impliqués dans le coup d'État de 1971, et qui n'ont jamais été à Tazmamart : le colonel Mahamed Ababou, le capitaine Chellat, et l'aspirant Mzirek. Mais rien pour leur compagnon Akka Harrouch.
  • En outre, aucune information n'a encore été donnée sur le sort des autres groupes de disparus évoqués il y a deux ans, ici même, devant la Commission des Droits de l'homme au cours de sa 50ème session, le 17 février 1994.
  • Rien n'a encore été fait pour le groupe des militants politiques et syndicaux. Ainsi Hussein le Manouzi, Abdelhak Rouissi, disparus le premier depuis 19772, le second depuis 1964?
  • Ni pour le groupe de plusieurs centaines de civils Sahraouis, hommes et femmes disparus pour certains depuis 20 ans.
  • Ni pour celui de janvier 1983, lié à la mort du Général Dlimi. Ainsi le commandant Mohamed Bouattar, dont on est toujours sans nouvelle.
  • Enfin, il y a eu 30 ans cette année qu'a disparu en plein Paris, le dirigent de l'opposition marocaine, Mehdi Ben Barka : est il possible que le dossier ne soit pas repris, levé le "secret défense" et la vérité enfin approchée et établie?

  • Association Américaine de Juristes (AAJ)

    Le référendum d'autodétermination au Sahara Occidental continu d'être reporté à cause de la volonté du Royaume du Maroc -en ce qui concerne la mise en uvre du plan de règlement- qui se manifeste à travers, d'une part, la tentative d'inclure dans le corps électoral des dizaines de milliers de colons marocains et, d'autre part, la répression constante menée contre les partisans de l'auto-détermination accusés de porter atteinte à la sécurité de l'état et traduits devant un tribunal militaire, comme c'était le cas de huit jeunes en juin 1995.
    L'AAJ constate les carences de l'infrastructure sur le terrain et surtout l'absence de fermeté des autorités des Nations Unis impliquées dans ce processus face aux différentes manuvres et obstacles dressés par le Royaume du Maroc devant le développement dudit processus.

    Ligue Internationale Pour les Droits et la Libération des Peuples

    La tenue du référendum d'autodétermination du peuple du Sahara Occidental selon le Plan de paix auquel ont souscrit le Maroc et le F. Polisario aura quatre ans de retard. L'intransigeance et les manoeuvres d'annexion du Maroc ont torpillé le plan de paix.
    Par la résolution 1996/1042, se basant sur le rapport du Conseil de Sécurité (S/1996/43), le Secrétaire général s'engage à encourager un rapprochement des parties (Maroc et Front Polisario) dans le but d'un règlement du conflit. Dans la négative, un retrait graduel de la Minurso, dont le mandat prend fin le 31 mai prochain, devrait intervenir.
    Entretemps, les harcèlements, les arrestations et les disparitions de civils se poursuivent. La situation se fait explosive. Si l'Onu, garant de la résolution de ce conflit, ne réussit pas à remplir son mandat, c'est à dire de faire tenir un référendum juste et libre, la reprise de la guerre, qui avait d'ailleurs déjà duré plus de vingt ans, n'est pas une solution. Elle serait toutefois à attribuer à la responsabilité de la communauté internationale d'une part et à l'Onu d'autre part, (...) signalant les responsabilités du gouvernement du Maroc, les carences logistiques de la Minurso et le laxisme apparent du Secrétariat général face aux autorités marocaines.

    Réponse du Maroc

    Le Maroc a déclaré que le processus d'identification connaît effectivement des difficultés, mais cela ne dépend par du Maroc. Le représentant du Maroc a attiré l'attention, à cet égard, sur les différents rapports du secrétaire général sur la question. Le Maroc n'a jamais fermé la porte au dialogue, a t 'il déclaré, avant de qualifier de fallacieuses les accusations de certaines organisations non gouvernementales.


    Assassinat

    Selon l'AFAPREDESA, un nouvel assassinat a été commis le 8 mars 1996 sur la personne d'un enfant sahraoui de 15 ans, Mouloud Sid Ahmed Alamin. Celui-ci, élève au collège du quartier de la coopération Der Aidek à le Aaiun, aurait été frappé à mort par son soi-disant professeur, un dénommé le Makaoui.
    Les autorités marocaines continuent de harceler les anciens "disparus" qui se sont vue interdire l'exercice de la profession de chauffeur de taxi.
    Un témoin qui préfère garder l'anonymat aurait aperçu Hassana Omar Skana dans la prison civile de Kénitra. Hassana figure sur la liste des "disparus" sahraouis. Nés en 1949 à le Aaiun, il aurait été enlevé par des agents en civil de la DST en 1987, alors qu'il suivait un stage de formation professionnelle à Casablanca.



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