Paris le 28 avril 2001
Coloquio de Juristas sobre el Sahara Occidental
en Paris el 28 de abril de 2001
Par Fadel Ismail ould Es-Sweyih *
Au moment où le Maroc - soutenu par la France - évoque tambour battant une solution politique, baptisée "3ème voie", pour éviter le référendum d'autodétermination du peuple sahraoui et perpétuer par conséquent l'occupation coloniale marocaine de l'ancienne colonie espagnole, l'organisation du "colloque des juristes sur le Sahara Occidental" constitue une initiative opportune et intéressante. Je voudrais en saluer et féliciter les organisateurs, notamment l'honorable député Daniel PAUL, Président du "Groupe d'Etudes sur le Sahara Occidental" à l'Assemblée nationale française et les prier de bien vouloir accepter cette modeste contribution personnelle.
Ce colloque sera sûrement un succès total, particulièrement si les points sont posés sur les "i" et si l'on montre du doigt aussi bien Rabat que Paris pour les mettre aux banc des accusés. Car autant il s'agit de mettre en évidence la reconnaissance internationale du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et, partant, la légitimité de la lutte des Sahraouis pour l'exercice de ce droit, autant il s'agit aujourd'hui de passer aux actes, de porter plainte publiquement contre les agresseurs du peuple sahraoui et contre ceux qui conspirent contre son droit inaliénable à l'existence et à l'indépendance.
La question du Sahra est tranchée juridiquement. C'est une question de décolonisation dont la solution passe par l'exercice du peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination, à travers un référendum libre et transparent, sans contrainte militaire ni administrative. Ce constat, réaffirmé chaque année par l'Assemblée Générale de l'ONU, est fondé sur la résolution 1514 (XV) et sur l'avis de la Cour Internationale de Justice . Et compte tenu de la nature coloniale de cette question, la situation juridique naturelle du peuple sahraoui est l'indépendance - d'autant plus que le Sahra n'a jamais fait partie du Maroc et que celui-ci n'a à aucun moment de l'histoire exercé une quelconque souveraineté sur celui-là. Et s'il est organisé, le référendum confirmera certainement l'option de l'indépendance. D'ailleurs à elle seule la non-tenue du référendum, à cause du refus du Maroc, craignant de perdre ce dernier, confirme cette option.
Politiquement, la question est réglée par le peuple sahraoui - dépositaire légal de la souveraineté sur son territoire - en décidant le 27 février 1976, au lendemain du retrait irresponsable (sans honorer ses engagements) de l'Espagne du Sahra, de s'installer dans l'indépendance que lui confère son droit inaliénable à l'autodétermination conformément au droit international et aux résolutions pertinentes de l'Assemblée Générale de l'ONU. Politiquement donc, la solution est également tranchée ; c'est la RASD. Elle est le résultat de la volonté des Sahraouis et de leur combat de libération nationale sous la conduite de leur représentant, le Front Polisario. Elle est la solution adoptée par l'Organisation régionale concernée au premier chef, l'Organisation de l'Unité Africaine. Elle est la conséquence de l'attitude du Maroc refusant le référendum, sachant à l'avance qu'il ne lui sera pas favorable.
Le problème aujourd'hui est situé au niveau de l'acceptation de la RASD par la société internationale, et plus particulièrement par les Etats-Unis et l'Europe. Dans ce cadre, il est vrai que l'attitude ambiguë de l'Espagne ne facilite pas les choses. Cependant, l'attitude des États qui n'ont pas encore reconnu la RASD, les Européens en particulier, demeure fonction avant tout de celle de la France. Celle-ci semble se prévaloir d'un droit prioritaire de décision dans le règlement de la question du Sahra, que lui confère peut-être sa position de puissance régionale dominante. A titre d'exemple, le sommet Afrique-Europe n'aurait peut-être pas eu lieu si la RASD n'avait pas décidé volontairement et souverainement de ne pas y prendre part, car la France s'y est opposée. Plusieurs ambassadeurs de pays européens à Addis-Abbeba m'ont affirmé que c'est la France - et seule la France - qui s'est opposée à la participation de la RASD à ce sommet, alors que les autres États européens n'y voyaient aucun problème. L'un d'eux m'a confié que le gouvernement français est allé jusqu'à faire circuler parmi les États membres de l'UE une note secrète, "très peu diplomatique", sur l'opposition de la France à la participation de la RASD au sommet du Caire. En 1989, à Ouagadougou, lorsque certains amis du Maroc ont tenté d'expulser la RASD de l'OUA, la France officielle était omniprésente en orchestrant et en finançant toute l'opération, sans succès. A cette occasion, là aussi, un pays ami nous a confié que la France a conditionné son entrée dans la zone franc par le retrait de la reconnaissance de la RASD. C'est encore la France qui a été derrière la signature des accords tripartites de Madrid portant sur le partage du Sahra entre le Maroc et la Mauritanie et derrière l'invasion du Sahra en 1975. Paris demeure à ce jour le principal fournisseur d'armes au Maroc dans sa guerre d'agression contre le peuple sahraoui et l'on retrouve encore la France dans l'intervention militaire directe contre les combattants sahraouis en 1977 en plein territoire sahraoui, comme elle a été aux côtés des forces espagnoles et marocaines au cours des opérations d'Ecouvillon en 1957-58 pour la pacification de la résistance sahraouie. C'est encore - et encore - la France officielle qui est derrière le récent passage par le Sahra, sans consultation des autorités sahraouies, du rallye Paris-Dakar. En fait, en 1975-76, Paris a pris la place de Madrid, par Maroc interposé, au point que le conflit Sahra/Maroc est devenu dans les faits presqu'un conflit Sahra/France. Car sans le soutien de la France, le Maroc n'aurait pas osé hier envahir militairement le Sahra ni tourner le dos aujourd'hui au référendum et proposer en échange une solution de 3ème voie. Cette attitude anti-sahraouie de la France doit être dévoilée. Elle ne doit surtout pas faire figure d'exemple pour les autres États européens. Le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui est à la fois un droit inaliénable conformément à la résolution 1514(XV) et une obligation pour les membres de la société internationale conformément à la résolution 2625 de l'Assemblée Générale. Selon cette dernière, le droit à l'autodétermination est un principe du droit international et donc une règle impérative qui s'impose à la société internationale au-dessus de toute autre considération. Et ce n'est pas parce que Paris fait royalement fi de ce droit et de cette règle que les autres capitales européennes se sentent obligées de faire de même. Aujourd'hui, les conditions sont réunies pour que la reconnaissance de la RASD par les États d'Europe et d'ailleurs soit à l'ordre du jour.
Il ne s'agit plus de constater: Il faut passer aux actes. Le Maroc doit être mis au banc des accusés. Des plaintes doivent être déposées auprès des tribunaux compétents aussi bien pour la violation des droits de l'homme au Sahra - particulièrement dans les territoires occupés -, que pour le pillage des richesses sahraouies comme le phosphate, les eaux et même le sable des plages sahraouies, pour les mines posées au Sahra faisant chaque jour des victimes, ou encore pour le refus du référendum que le Maroc a accepté - avant de le refuser maintenant - et dans le processus de préparation duquel la communauté internationale a déployé des efforts et dépensé des sommes considérables. Et il ne faut pas viser seulement le Maroc, car le véritable responsable de la non-tenue du référendum, du non-règlement du conflit du Sahra et de la reprise probable de la guerre est avant tout la France, historiquement véritable instigateur de la grande conspiration contre le peuple sahraoui et actuellement véritable auteur de la 3ème voie.
La 3ème voie dont on parle, ne peut être envisagée que si le référendum s'annonce impossible à organiser. Or ce n'est pas le cas. Ce n'est pas parce que Rabat - n'étant pas sûr de le gagner - en rejette la tenue - qu'il faut le considérer comme désormais dépassé. La communauté internationale est appelée à se mobiliser pour persuader la France d'imposer au Maroc le respect du plan de paix et donc l'organisation du référendum en tant que solution de compromis permettant une sortie honorable pour le Maroc : les Sahraouis - et non le Front Polisario et la RASD - choisiront l'indépendance ou l'intégration au Maroc ; deux options acceptées par Rabat. Encore faudra-t-il rappeler ici l'importance de la concession sahraouie de limiter l'option de l'intégration au seul Maroc, alors que les Sahraouis peuvent très bien choisir, en cas de refus de l'indépendance, l'intégration à la Mauritanie, à l'Algérie ou même aux Canaries voisines. Si le référendum s'avérait impossible à organiser, c'est avant tout à cause du Maroc qui en a bloqué le processus par les 130.000 demandes de recours (problème par ailleurs surmontable), comme il en a entravé et retardé toutes les phases dans le passé. Dans ce cas, il faut que Rabat s'en explique devant la communauté internationale. Rabat ne peut convaincre cette dernière par le seul fait que la tenue du référendum n'est pas possible parce que Rabat n'est pas sûr de le gagner. Et la communauté internationale doit en tirer les conséquences qui s'imposent, en retenant d'abord la confirmation, ainsi établie, de l'indépendance du Sahra et en agissant en conséquence dans d'éventuelles négociations entre les deux parties, le Sahra et le Maroc, sur le règlement du conflit les opposant.
Si elle a pour nom "autonomie", aussi large soit-elle, la 3ème voie ne peut être une solution, encore moins LA SOLUTION. Pour pouvoir évoquer l'autonomie, il faudrait que le Sahra et sa population aient appartenu à un moment ou à un autre de l'histoire au Maroc. Or, jamais, au grand jamais, le royaume du Maroc, qui existe depuis le VIIIème siècle, n'a exercé une quelconque souveraineté sur le Sahra. Autrement, la Cour Internationale de Justice, à laquelle Rabat a fourni tous les documents qu'il a jugé nécessaires pour étayer sa thèse d'annexion, l'aurait affirmé et aurait recommandé non pas le respect du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui mais tout simplement la marocanité du Sahra. La question sahraouie n'est donc pas une question intérieure du Maroc. Au moment de sa colonisation par l'Espagne, en 1884, le Sahra était peuplé - sa population était organisée politiquement et socialement - et il n'était pas marocain. D'autre part, l'Espagne a établi sa condition coloniale sur le Sahra sur la base et au moyen de traités signés avec les diverses tribus sahraouies. D'ailleurs, le sultan du Maroc a reconnu, dans le traité de Marrakech (1767) et plus tard dans le traité de Meknes (1799), qu'il n'a aucun pouvoir sur les territoires et les populations au sud de la rivière Noun, située au nord de l'Oued Draa - frontière septentrionale naturelle du Sahra. Celui-ci était bel et bien un territoire colonial distinct du Maroc. C'est donc une question de décolonisation justiciable de la déclaration 1514(XV) sur l'octroi du droit à l'autodétermination et à l'indépendance aux territoires et aux peuples coloniaux. L'option de l'autonomie est donc à écarter. D'ailleurs, les Sahraouis, sous la colonisation espagnole, ont eu déjà à rejeter un projet d'autonomie préconisé en 1974, devant mener plus tard, selon les autorités de Madrid à l'indépendance du Sahra.
Maintenant si la 3ème voie veut dire autre chose, et bien discutons-en. Elle peut être la guerre ou plutôt le retour à la guerre. Il est vrai que la hache de guerre n'est pas encore totalement enterrée, loin s'en faut. Le cessez-le-feu est d'autant plus fragile que pour les Sahraouis, depuis le passage du rallye Paris-Dakar par leur territoire sans leur autorisation, il n'est plus en vigueur. Se considérant libérés de leur engagement vis-à-vis du cessez-le-feu, les combattants de l'armée de libération sahraouie peuvent à tout moment reprendre leurs opérations militaires contre les forces d'occupation marocaines. Les combattants sahraouis n'attendent que le moment où l'ONU s'engage, sous la pression de la France et du Maroc, dans une fausse voie pour frapper. Mais personne ne souhaite le retour à la guerre, en tout cas pas les Sahraouis qui ne franchiront ce pas que lorsqu'ils n'auraient plus de choix.
La 3ème voie ne peut dès lors être que la reconnaissance de l'indépendance du Sahra et donc la reconnaissance de la RASD. Ainsi, si le référendum n'est pas organisé et pour éviter le retour aux hostilités, la seule voie qui reste est celle de négocier la reconnaissance de la RASD par le Maroc. Non pas seulement parce que juridiquement l'indépendance est la condition naturelle du Sahra ; non pas seulement parce que, s'il a été organisé, le référendum aurait certainement consacré l'indépendance du peuple sahraoui ; mais parce qu'aussi et surtout la RASD existe juridiquement et politiquement.
Parce qu'elle est viable économiquement. Parce qu'elle a une constitution qui régit son organisation démocratique actuelle et qui se projette dans le futur. Parce qu'elle exerce directement sa souveraineté sur une partie de son territoire et de sa population et indirectement sur l'autre partie de son territoire et de sa population. Parce qu'elle est membre de l'Organisation régionale la plus concernée, à savoir l'OUA. Parce qu'elle a témoigné un quart de siècle durant - et témoigne encore - de son existence en tant qu'Etat à travers la lutte et à travers le fonctionnement de ses institutions malgré les conditions particulières découlant de l'agression marocaine (territoire divisé en zones occupées et zones libérées, une partie de la population en exil, l'autre partie isolée, etc).
Encore faut-il rappeler que tout accord sur la reconnaissance de la RASD, négocié entre le Maroc et le Front Polisario, doit impérativement être ratifié par le peuple sahraoui pour pouvoir être valable et applicable. Car, il n'est pas acceptable d'envisager une solution sans le peuple sahraoui. Même négociée avec le Front Polisario, même prenant en compte l'Etat sahraoui, cette solution doit être approuvée par les Sahraouis.
En attendant, l'ONU est appelée à prendre en charge le Sahra et assurer la protection des populations des zones occupées. Pratiquement toutes les familles sahraouies dans les zones occupées, ont chacune au moins un parent mort, disparu, détenu, torturé, non jugé ou mal jugé. L'ONU doit effectuer les pressions nécessaires pour que les violations des droits de l'homme dans la partie occupée du Sahra cessent, soient reconnues et réparées et que le référendum soit réalisé. Le mandat de la MINURSO est à revoir, sinon sa raison d'être au Sahra pose problème. Les ressources du Sahra doivent être sauvegardées. Les revenus de leur exploitation doivent revenir au seul peuple sahraoui. En attendant donc le règlement du conflit, l'ONU doit créer un fonds spécial qui s'en chargerait. Au nom de quel principe, au nom de quel droit, Rabat pille impunément le Sahra et dispose librement des richesses de son sous-sol au point d'en user pour faire du chantage à l'UE en matière de pêche notamment ? Au nom de quoi l'UE et l'Espagne signent des accords avec le Maroc portant sur la pêche dans les eaux sahraouies alors que la question de la souveraineté sur ces eaux n'est pas encore réglée ? Cette question doit être portée à l'attention du Tribunal international.
Il y a complaisance partout : complaisance au niveau des chancelleries occidentales à l'égard de la France ; complaisance de la France à l'égard du Maroc ; complaisance des milieux politiques français et européens à l'égard de la position de leurs gouvernements respectifs sur la question sahraouie...
Trop de complaisance au détriment du droit, au détriment du peuple sahraoui et de son droit à l'autodétermination et à l'indépendance ! On a l'impression qu'il y a un consensus international pour ne pas gêner le Maroc, comme s'il y a une ligne rouge, dans chaque pays européen, en tout cas en France, qu'il ne faut pas dépasser. On peut parler du peuple sahraoui, évoquer ses droits, voire même dénoncer l'occupation marocaine du Sahra mais on ne peut pas aller plus loin... En France par exemple, ni l'Elysée ni le Quai d'Orsay ni Matignon - et quels que soient les locataires de ces hauts lieux - ne permettent d'enfreindre cet interdit. Même maintenant que la France semble vouloir revoir sa politique africaine et divorcer d'avec la vieille conception coloniale interventionniste , Paris ne change pas de politique au Sahra. Derrière l'arrogance de Rabat, il y a toujours la France. Qu'il s'agisse de la question de la pêche et des négociations des accords UE-Maroc ou qu'il s'agisse du refus du référendum et de la tentative d'enterrer le plan de paix.
Par conséquent, les Sahraouis exhortent la communauté internationale pour assumer ses responsabilités et amener le Maroc et son protecteur français à choisir entre l'acceptation du référendum et la négociation de la reconnaissance de la RASD par le Maroc. Au cas où Rabat - soutenu par Paris - rejette à la fois ces deux options, la RASD, membre de l'OUA - bientôt de l'Union Africaine - est en mesure et en droit de solliciter l'aide militaire - en hommes et en matériel - d'un ou de plusieurs pays frères ou amis pour l'aider à libérer son territoire. Conformément aux résolutions de l'ONU, le droit international légitime le recours à la lutte armée. Les résolutions 2105(XX), 2621(XXV), 3103(XXVIII) et la conférence de Genève de 1977 (Protocole additif) autorisent les peuples soumis à toute forme de domination coloniale à lutter avec tous les moyens en leur disposition contre des situations qui étouffent leurs aspirations à l'autodétermination par la violence. Et la violence contre le peuple sahraoui s'exerce à travers l'occupation coloniale marocaine d'une partie du Sahra et à travers la situation douloureuse qui en découle pour l'ensemble du peuple sahraoui des deux côtés du "mur". Les Sahraouis peuvent donc, en légitime défense, reprendre leur guerre de libération nationale et solliciter de l'aide - y compris militaire - de l'extérieur.
Aujourd'hui, les Sahraouis accusent !
Les Sahraouis accusent le Maroc de vouloir perpétuer l'occupation illégale du Sahra, d'exercer la répression contre le peuple sahraoui, et de piller les richesses naturelles du Sahra...
Les Sahraouis accusent la France officielle de soutenir sans condition le Maroc dans son entreprise de génocide contre le peuple sahraoui, de bloquer le règlement de la question de décolonisation du Sahra et de vouloir enterrer le plan de règlement de l'ONU et de l'OUA...
Les Sahraouis accusent l'UE, notamment pour la signature avec le Maroc d'accords de pêche portant sur les eaux sahraouies et la participation ainsi au pillage des richesses du peuple sahraoui...
Les Sahraouis accusent l'Espagne qui ne lève pas le petit doigt pour défendre le plan de règlement sur le Sahra et laisse faire Paris et Rabat sans réagir...
Les Sahraouis accusent les Etats-Unis, puissance mondiale, pour leur silence à l'endroit de l'intransigeance du Maroc et le soutien de la France officielle à ce dernier pour maintenir le statu quo au Sahra et perpétuer en conséquence l'occupation illégale de celui-ci par le Maroc.
Les Sahraouis accusent l'ONU, pour son impuissance à l'égard du comportement du Maroc, encourageant ce dernier à tourner le dos au référendum, à oeuvrer à l'échec du plan de règlement - et donc à son propre échec - ouvrant ainsi la voie à la reprise de la guerre et à l'embrasement de la région. Sortir de la voie juridique pour s'engager dans la voie politique, c'est abandonner la légalité et faire valoir la logique de la raison d'Etat et des intérêts géoéconomiques, c'est la logique de l'exclusion du peuple sahraoui et de son droit reconnu à l'autodétermination et à l'indépendance. Et c'est paradoxalement le Secrétaire Général de l'ONU, chargé de veiller au respect du droit international et des résolutions de l'Assemblée Générale des Nations Unies qui semble vouloir parrainer ce dérapage. En agissant de la sorte, Kofi Annan met en jeu la crédibilité de l'ONU.
Les Sahraouis accusent et lancent un appel à la communauté internationale pour qu'on leur rende justice.Abuja, le 26 avril 2001.
*Ambassadeur de la RASD
auprès de l'OUA,
auteur de "Les sahraouis", Ed. L'Harmattan, 1998 et "La
République sahraouie", Ed. L'Harmattan, février
2001.
Fadel Ismail uld Es-Sweyih*traducción del francés de F. Guijarro
En el momento en que Marruecos, apoyado por Francia, reivin-dica a bombo y platillo una solución política bautizada "Ter-cera Vía" para evitar el referéndum de autodeterminación del pue-blo saharaui y, por consiguiente, perpetuar la ocupación colonial marroquí de la ex colonia española, la organización del "Coloquio de Juristas sobre el Sáhara Occidental" constitu-ye una iniciativa oportuna e interesante. Quisiera saludar y felicitar por ello a los organizadores, sobre todo al eurodiputado Daniel Paul, presi-dente del "Grupo de Estudios sobre el Sáhara Occidental" en la Asamblea Nacional francesa, y rogarles que acepten esta modesta contribu-ción personal mía.
Este coloquio será con toda seguridad un éxito total, es-pe-cialmente si se ponen los puntos sobre las íes y se señala con el dedo no sólo a Rabat sino también a París, para sentarlos en el banquillo de los acusados. Pues de lo que se trata es no sólo de poner en evidencia el reconocimiento internacional del derecho del pueblo saharaui a la autodeterminación, la legiti-midad de la lucha de los saharauis por ejercer ese derecho, sino también de pasar a los hechos hoy, presentar públicamente la demanda contra los agre-sores del pueblo saharaui y contra los que conspiran contra su de-re-cho inalienable a la existencia y a la independencia.
La cuestión del Sáhara está jurídicamente resuelta. Es un problema de descolonización cuya solución pasa por el ejercicio del pueblo saharaui a su derecho a la autodeterminación, a tra-vés de un referén-dum libre y transparente, sin presiones mili-ta-res ni administrativas. Esta constatación, reafirmada cada año por la Asamblea General de la ONU, se basa en la resolución 1514 (XV) y en el dictamen del Tribunal Internacional de Justi-cia. y habida cuenta de la naturaleza colonial de dicho proble-ma, la situación jurídica natural del pueblo saharaui es la independencia, tanto más cuando el Sáhara no ha formado parte de Marruecos jamás ni éste ha ejercido en ningún momento de su historia cualquier forma de soberanía sobre éste. Y si es orga-ni-zado, ciertamente el refe-réndum confirmará la opción de la independencia. Por otra parte, sólo el hecho de que no se cele-bre el referéndum, por causa del rechazo de Marruecos, confirma ya esta opción.
Políticamente, el problema ha sido ya superado por el pueblo saharaui, único depositario de la soberanía sobre su territo-rio, al decidir el 27 de febrero de 1976, la víspera de la irresponsa-ble retirada de España del Sáhara sin respetar sus compromisos, instalarse en la independencia que le confiere su derecho inalie-nable a la autodeterminación, conforme al Dere-cho Internacional y a las resoluciones pertinentes de la Asam-blea General de la ONU. Políticamente, pues, la solución está ya consumada: es la RASD. Ésta es el resultado de la voluntad de los saharauis y de su lucha de liberación nacional guíada por su representante, el Frente Po-li-sario. Es la solución aceptada por la Organización regional di-rectamente implicada, la Organización para la Unidad Africana. Es la consecuencia de la actitud de Marruecos al rechazar el refe-réndum, sabiendo de antemano que no le será favorable.
El problema está situado hoy en el nivel de la aceptación de la RASD por la sociedad internacional, y más particularmente por los Estados Unidos y Europa. En este marco, es cierto que la acti-tud ambigua de España no facilita las cosas. Sin embar-go, la posi-ción de los Estados que aún no han reconocido a la RASD, especial-mente los europeos, está sobre todo en función de Francia. Ésta parece ampararse en un derecho prioritario para decidir en la so-lu-ción del problema sahariano, otorgado quizá por su posición de potencia dominante en la región. Por ejem-plo, la cumbre euroafri-cana en Addis-Abeba no hubiera tenido lugar de no haber decidido la RASD, volun-taria y soberanamente, no tomar parte en la misma, ya que Francia se oponía. Varios embajadores de países africanos me dijeron entonces que había sido Francia, y únicamente Francia, la que se oponía a la participa-ción de la RASD en esta cumbre, mientras que los demás Estados europeos no veían problema alguno en ello. Uno de ellos me con-fió que el Gobierno francés llegó hasta a hacer circular entre los Estados miembros de la UE una nota secreta, "muy poco di-plo-mática", sobre la oposición de Fran-cia a la participación de la RASD en la cumbre de El Cairo. En 1989, en Uagadugu, cuando algunos países amigos de Marruecos in-ten-taron expulsar de la OUA a la RASD, Francia estaba por todas partes, orquestando y financiando toda la operación, sin éxito. También en esa ocasión, un país amigo me confió que Francia había condi-cionado su entrada en la zona de libre comercio a que retira-se su reco-noci-miento a la RASD. Fue una vez más Francia quien es-ta-ba tras la firma de los acuerdos tripartitos de Madrid por los que España repartió el Sáhara entre Marruecos y Mauritania y tras la invasión del Sáhara en 1975. París sigue siendo el principal proveedor de armas a Marruecos en su guerra de agresión contra el pueblo saha-raui, y encontramos nuevamente a Francia en la inter-ven-ción militar -directa contra los combatientes saharauis en 1977 en pleno terri-to-rio saharaui, como dicho país estuvo junto a las fuerzas españo-las y marroquíes en la Operación Écouvillon en 1957-58 para pacificar la resistencia saharaui. Una vez más, la Fran-cia oficial estaba tras el reciente paso por el Sáhara, sin consultar a las autoridades saharauis, del rallye Pa-rís-Dakar. De hecho, en 1975-76, París ocupó el lugar de Madrid, por medio de Marruecos, hasta el pun-to de que, en la práctica, el conflicto Sáhara-Marrue-cos casi se ha conver-tido en un conflicto Sáhara-Francia. Porque sin el apoyo de Francia, Marruecos no se hubiera atrevido hace años a invadir militarmen-te el Sáhara ni a volver ahora la espalda al referén-dum, y propone a cambio como solución una tercera vía.
Esta ac-ti-tud anti-saharaui de Francia debe ser conocida. So-bre todo, no debe servir de ejemplo a otros Estados euro-peos. El derecho a la autodeterminación del pueblo saharaui es a la vez un derecho inalienable conforme a la resolución 1514 (XV) y una obli-gación para los miembros de la sociedad internacional según la re-so-lución 2625 de la Asamblea General. Según esta últi-ma, el dere-cho a la autodeterminación es un principio del Derecho Internacio-nal y por tanto una regla imperativa que se impone a la sociedad internacional por encima de toda otra consi-de-ración. Y no porque París haya rechazado olímpicamen-te ese derecho y esa regla deben sentirse obligadas a hacer lo mismo las demás capitales eu-ro-peas. Hoy se dan condi-cio-nes para el reconocimiento de la RASD por los Estados de Europa y por tanto para que esté en su orden del día.
No basta constatar: hay que pasar a la práctica. Marrue-cos debe ser puesto en el banquillo de los acusados. Deben presen-tarse querellas ante los tribunales competentes tanto por la vio-la-ción de los derechos humanos en el Sáhara -especial-mente en los terri-to-rios ocupados-, como por el despojo de ri-quezas saha-rauis como el fosfato, las aguas y hasta la arena de las playas saharauis, por las minas colocadas en el Sáhara que cau-san víctimas cada día, e incluso por el rechazo del referéndum que Marrue-cos aceptó, para rechazarlo ahora, y en el que la comunidad internacio-nal ha des-ple-gado esfuerzos considera-bles e invertido grandes sumas. Y no sólo hay que apuntar a Marruecos, ya que la verdadera responsable de que no se haga el referéndum, de que no se solucione el con-flic-to del Sáha-ra y de que proba-blemente se reemprenda la guerra es ante todo Francia, históricamente la verdadera instiga-dora de la gran cons-pi-ración contra el pueblo saharaui y actual-mente auto-ra directa de la Tercera Vía.
Esta Tercera Vía de que se habla no puede ser planteada más que si resulta imposible organizar el referéndum. Y no es el caso. No porque Rabat, al no estar segura de ganarlo, rechace su rea-li-zación hay que considerarlo actualmente como superado. La comuni-dad internacional está llamada a movili-zarse para persuadir a Francia de que imponga a Marruecos que respete el plan de paz y por tanto se organice el referén-dum como solución de compro-miso que permitiría una salida honrosa a Marruecos. Los saharauis, y no el Frente Polisario y la RASD, escogerán la inde-pendencia o la in-te-gración en Marrue-cos; dos opciones acepta-das por Rabat. Además, es preciso recordar aquí que fue importante la con-ce-sión saharaui de limitar la opción de integración sólo a Marruecos, cuando los saha-rauis, en caso de ser rechazada la indepen-dencia, podrían muy bien escoger integrarse en Mauritania, Argelia o incluso en las vecinas Islas Canarias. Si resultara imposible organizar el refe-réndum, sería ante todo por culpa de Marruecos, que ha blo-queado el proceso con las 130.000 alegaciones (un problema que por otra par-te es superable), de la misma forma que ha obsta-cu-lizado o impedi-do todas las fases en el pasado. En este caso, es preciso que Ra-bat se explique ante la comunidad interna-cio-nal. Rabat no puede convencer a esta última por el solo hecho de que realizar el refe-réndum no sea posible porque Marruecos no está seguro de ga-nar-lo. Y la comunidad internacional debe sacar de ello las conse-cuencias que se imponen, reteniendo más bien la confirma-ción, así estable-cida, de la independencia del Sáhara y actuando en conse-cuencia en unas eventuales negociaciones entre ambas partes, Sáha-ra y Marrue-cos, para arreglar el conflicto que las enfrenta.
Si el nombre que eso tiene es "autonomía", por amplia que sea, la Tercera Vía no puede ser una solución, y menos aún la so-lu-ción única. Para poder considerar la autonomía, sería preciso que el Sáhara y su población hubieran pertenecido a Marruecos en un mo-men-to u otro de la historia. Y nunca jamás el reino de Ma-rrue-cos, que existe desde el siglo VIII, ha ejercido cual-quier forma de sobera-nía sobre el Sáhara. De otra forma, el Tribunal Interna-cio-nal de Justicia, al que Rabat proporcionó todos los documentos que estimó necesarios para respaldar su tesis de ane-xión, lo hu-bie-ra afirmado y hubiera recomendado no sólo el respeto del dere-cho de autodeter-minación del pueblo saharaui, sino senci-lla-mente la marroquidad del Sáhara.
El pro-blema saharaui no es pues un pro-blema interno de Ma-rrue-cos. En 1884, en el momento de su coloniza-ción por Espa-ña, el Sáhara estaba poblado, su población estaba or-ganizada polí-tica y so-cialmente, y no era marroquí. Por otra par-te, España es-ta-bleció su condición colonial en el Sáhara sobre la base y mediante la firma de acuerdos con la distintas tribus saha-rauis. Por su parte, el sultán de Marruecos recono-ció, en el tra-ta-do de Marra-kech (1767) y más tarde en el tratado de Meknés (1799), que no tenía ningún poder sobre los territorios y las po-blaciones al sur del río Nun, situado al norte del ued Draa, fron-tera septen-trional natural del Sáhara. Éste era un te-rri-torio colonial com-ple-tamente distinto de Marruecos. Es pues un problema de descolo-nización que requiere la aplicación de la reso-lución 1514 (XV) sobre el ejerci-cio del derecho de autode-termina-ción y la indepen-dencia de los territorios y los pueblos coloniza-dos. La opción de la autonomía es rechazable, pues. Por otra par-te, los saharauis, bajo la colo-ni-zación española, tuvieron ya que rechazar un pro-yecto de autono-mía preconizado en 1974, que según las auto-ri-dades de Madrid debía llevar más tarde a la inde-penden-cia del Sáhara.
Ahora bien, si la Tercera Vía quiere decir otra cosa, pues discu-tá-mosla. Puede ser la guerra, o más bien volver a la guerra. Es cierto que el hacha de guerra aún no está totalmente enterrada -ni mucho menos. El alto el fuego es tanto más frágil cuanto que los saharauis, desde que el rallye pasó por su te-rri-torio sin auto-ri-zación suya, no lo consideran ya en vigor. Al con-siderarse libres de su compromiso respecto al alto el fuego, los combatien-tes del Ejército de Liberación Popular Saharaui pueden volver a comenzar las operaciones militares contra las fuerzas de ocupación marro-quíes en cualquier momento. Sólo esperan para volver a atacar el ins-tan-te en que la ONU, bajo la presión de Francia y de Marrue-cos, entre en una vía falsa. Pero nadie desea volver a la guerra, y en todo caso los saharauis no darán ese paso más que cuando no les quede ninguna otra posibi-lidad.
La Tercera Vía no puede ser otra que la independencia del Sáhara y por tanto el reconocimiento de la RASD. Así pues, si no se organiza el referéndum y para evitar volver a las hosti-lidades, la única vía que queda es la de que Marruecos reconoz-ca a la RASD. No sólo porque jurídicamente la independencia es la condición na-tu-ral del Sáhara: no sólo porque, si se organi-za, ese referéndum consagrará necesariamente la independencia del pueblo saharaui, sino sobre todo porque la RASD existe jurídica y políticamente.
Porque es económicamente viable. Porque tiene una Constitu-ción que rige su actual organización democrática y se proyec-ta en el futuro. Porque ejerce su soberanía directamente sobre una parte de su territorio y su población e indirectamente so-bre la otra parte y el resto de la población. Porque es miembro de la Organi-zación regional más implicada, la OUA. Porque a lo largo de un cuarto de siglo ha de-mostrado y continúa demos-tran-do su existencia en cuanto Estado mediante su lucha y con el funciona-miento de sus institu-ciones, pese a las condiciones particularmen-te difíciles que se derivan de la agresión marro-quí (territorio dividido en zonas liberadas y otras ocupadas aún, una parte de la población en exilio, otra aislada, etc).
Hay que recordar además que todo acuerdo o reconocimiento de la RASD negociado entre Marruecos y el Frente Polisario, es impe-ra-ti-vo que sea ratificado por el pueblo saharaui para ser válido y aplica-ble. Porque no es aceptable que se plantee una solu-ción cual-quiera sin contar con el pueblo saharaui. Incluso si es nego-ciada por el Frente Polisario, incluso si toma en cuenta al Estado saharaui, esa solu-ción debe ser aprobada por los saha-rauis.
Mientras tanto, invitamos a la ONU a que tome a su cargo el Sáhara y asegure la protección de las poblaciones de las zonas ocupadas. Prácticamente todas las familias saharauis de dichas zonas ocupadas tienen al menos un pariente muerto, desapareci-do, deteni-do, torturado, no juzgado o mal juzgado. La ONU debe ejercer presión para que las violaciones de los derechos humanos en la parte ocupada del Sáhara cesen, sean reconocidas y reparadas y que el referéndum se celebre. El mandato de la MINURSO debe ser revi-sa-do, en caso contrario plantea problemas su misma razón para es-tar en el Sáhara. Los recursos del Sáhara deben ser salvaguarda-dos. Los beneficios de su explotación deben lle-gar sólo al pueblo saharaui. Mientras se soluciona el conflic-to, pues, la ONU debe crear un fondo especial que se encargue de ello. ¿En nombre de qué princi-pio, en ejercicio de qué dere-cho, saquea Rabat impunemente el Sáhara y dispone libremente de las riquezas del subsuelo hasta el punto de usarlas impunemente para hacer chantaje a la UE, en mate-ria de pesca sobre todo? ¿En nombre de qué la UE y España fir-man con Marruecos acuerdos sobre pesca sobre las aguas saharia-nas, mientras la cues-tión de la soberanía de esas mismas aguas no está regulada aún? Dicha pregunta cabe hacerla ante el Tribunal Inter-na-cional.
Por todas partes existe complacencia; la hay al nivel de los mi-nisterios occidentales respecto a Francia; complacencia de los medios políticos franceses y europeos en la cuestión del posicio-namiento de sus Gobiernos sobre la cuestión saharaui...
!Demasiadas complacencias en detrimento del derecho, en de-tri-mento del pueblo saharaui y de su derecho a la autodetermina-ción y a la independencia¡ Da la impresión de que existe un con-sen-so internacional para no molestar a Marruecos, como si en cada país europeo, o en todo caso en Francia, hubie-ra una línea roja que no pudiera sobrepasarse. Se puede hablar del pueblo saharaui, evocar sus derechos, incluso denunciar la invasión marroquí del Sáhara, pero no se puede ir más lejos de eso... En Francia, por ejemplo, ni el Elíseo ni el Quai d'Orsay ni Matignon (cualesquiera que sean los inquilinos de tan altos lugares) permiten superar esa prohibición. Incluso ahora que Francia parece querer revisar su política africana y romper con la vieja corrup-ción colonial inter-vencionista, París no cambia de política en el Sáhara. Tras la arrogancia de Rabat, está siempre Francia. Y esto es así, ya se trate de la cuestión de la pesca o de la negociación de los acuer-dos UE-Marruecos o del problema del referéndum y la tentativa de enterrar el plan de paz.
Por consiguiente, los saharauis exhortan a la comunidad in-ter-nacional para que asuma sus responsabilidades y lleve a Marrue-cos y a su protector francés a que escoja entre aceptar el refe-rén-dum y negociar el reconocimiento de la RASD por Marruecos. En el caso en que Rabat, apoyado por París, rechace a la vez esas dos opcio-nes, la RASD, miembro de la OUA y pronto de la Unión Africa-na, está en disposición y tiene el derecho de soli-citar ayuda militar, en hombres y en material, de uno o varios países hermanos o amigos para que la ayuden a liberar su territo-rio. Conforme a las resolu-ciones de la ONU, el derecho internacio-nal legitima el recurso a la lucha armada. Las resoluciones 2105 (XX), 2621 (XXV), 3103 (XXVIII) y la con-ferencia de Ginebra de 1977 (Protocolo adi-cional) autorizan a los pueblos sometidos a toda forma de domina-ción colo-nial a luchar con todos los medios a su disposición con-tra situa-ciones que ahoguen con vio-len-cia sus aspiraciones a la autodeter-mina-ción. Y la violencia se ejerce contra el pueblo saha-raui a tra-vés de la ocupación colonial marro-quí de una parte del Sáhara y a través de la dolorosa situación que de ello se deriva para todo el pueblo saharaui a ambos lados del "muro". Los saha-rauis pueden pues, en legítima defensa, reanudar su guerra de li-be-ración nacional y solicitar ayuda del exterior, incluso mili-tar.
¡Hoy, los saharauis acusan!
Los saharauis acusan a la Francia oficial de apoyar incon-di-cionalmente a Marruecos en su empresa de genocidio contra el pue-blo saharaui, de bloquear el arreglo del problema de desco-loniza-ción del Sáhara y de querer enterrar así el plan de solucio-nes de la ONU y la OUA...
Los saharauis acusan a la UE, especialmente por haber fir-mado con Marruecos acuerdos de pesca que se refieren a aguas saharauis compartiendo así el saqueo de las riquezas del pueblo saha-raui...
Los saharauis acusan a España, que no mueve un dedo para de-fen-der el plan de paz en el Sáhara y deja hacer a París y a Rabat...
Los saharauis acusan a Estados Unidos, potencia mun-dial, por su silencio ante la intransigencia de Marruecos y el apoyo de la Francia oficial a este último país para mantener el statu quo en el Sáhara, y en consecuencia para que se perpetúe la ocupación ilegal de éste por Marruecos.
Los saharauis acusan a la ONU por su impotencia ante el com-portamiento de Marruecos, lo que anima a éste a volver la espalda al referéndum, a actuar por que fracase el plan de paz (contra sus propios intereses), abriendo la puerta así a que vuelva a comenzar la guerra y vuelva a incendiarse la región. Salir de la vía jurí-di-ca para sumergirse en la vía política es abandonar la legalidad y valorar la lógica de la razón de Esta-do y de los intereses geoe-conómicos, es la lógica de la exclu-sión del pueblo saharaui y de su derecho reconocido a la auto-de-terminación y la independen-cia. Y paradójicamente, es el Secretario General de la ONU, encargado de velar por el respeto del derecho internacio-nal y de las resolu-ciones de la Asamblea General de las Naciones Unidas quien parece querer apadrinar esa derivación. Actuando así, Kofi Annan pone en juego la misma credibilidad de la ONU.
Los saharauis acusan y lanzan una llamada a la comunidad in-ternacional para que se les haga justicia.
Abuja (Nigeria), 26 de abril de 2.001
* Ambajador de la RASD por la OUA,