Comité sur le Sahara Occidental (France)  

Résolution 1429 du conseil de sécurité/Une satisfaction mitigée

Paris, le 31 juillet 2002

La résolution 1429, adoptée à l'unanimite par le conseil de sécurité, le mardi soir 3O juillet 2002, reprend globalement les termes du communiqué publié quelques heures plus tôt. Si l'on peut être satisfait du rappel du principe de «l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental», l'on a de nombreuses raisons de mettre en doute la volonté de l'ONU de permettre aux Sahraouis d'exercer un tel droit.

En effet, la résolution 1429 dénature la «question de décolonisation» du Sahara Occidental en la qualifiant successivement de «différend» et de «conflit».

S'agissant des prisonniers de guerre, il enjoint, au nom du droit international humanitaire, au seul Front Polisario de «libérer sans nouveau retard» tous ses détenus marocains. Le Polisario a pourtant déjà largement satisfait une telle exigence (mille libérations depuis 1989 sur un peu plus de 2 000 prisonniers). L'invocation du droit humanitaire eût été plus appropriée s'agissant de Rabat. D'une part, ce sont les autorités marocaines, qui en niant longtemps l'existence de leurs ressortissants aux mains du Polisario, ont empêché des années durant leur rapatriement après leur libération. D'autre part, elles-mêmes n'ont toujours pas libéré de prisonniers de guerre sahraouis, ni fourni d'indications sur leur sort depuis 27 ans.

L'allusion aux principes inscrits dans la charte des Nations unies, noyée dans des dérives sémantiques et contredite par l'invocation partiale du droit humanitaire, fait que la résolution 1429 n'entraîne qu'une satisfaction mitigée. Trop d'indices révélateurs de l'inclination de l'ONU en faveur du Maroc et annonciateurs de pressions sur les dirigeants sahraouis, font douter de la sincérité des intentions de l'organisation internationale.

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