[archives arso, publication papier 1994]

Reflets de l'actualité au Sahara Occidental - novembre 1994

 3.11. Appel des 105
Après leur visite dans les camps de réfugiés les 105 participants français, parmi lesquels des élus locaux et départementaux, lancent un appel à l'aide humanitaire après les graves intempéries qui ont frappé les camps. Ils demandent aussi, devant l'urgence de l'organisation du référendum d'autodétermination, que «les opérations d'identification se déroulent dans la transparence et la rigueur», et que «les moyens de la MINURSO soient renforcés».

4.11. Appel du comité suisse de soutien au peuple sahraoui
Devant l'ampleur du désastre frappant les réfugiés sahraouis le Comité suisse lance un appel financier pour l'envoi de tentes, couvertures, produits alimentaires et médicaments de première nécessité.

Le 9.11. deux membres de l'Association des amis du peuple sahraoui d'Allemagne, présents dans les camps de réfugiés lors de l'ouragan, ont témoigné devant la presse. Les pluies sont tombées pendant la nuit, formant de puissants cours d'eau qui ont surpris les réfugiés dans leur sommeil, emportant tout sur leur passage. Le camp a été coupé du monde pendant deux jours, n'étant atteignable que par hélicoptère. Le camp d'El Ayoun est établi dans l'ancien lit d'une rivière (oued).

8.11. Le référendum reporté de plusieurs mois (rapport SG (S/1994/1257))
Dans son dernier rapport Boutros-Ghali rend compte des nouveaux progrès réalisés par la MINURSO dans le processus d'identification et d'inscription des électeurs. Il signale que la date du 15 octobre a été fixée par le représentant spécial adjoint M. Jensen comme date limite de réception des demandes d'inscription. En raison des pluies qui se sont abattues sur les camps de réfugiés cette limite a été repoussée au 25 octobre. Mais à cette date «la commission a été submergée de demandes d'inscription» (les autorités marocaines ont déposé d'un coup 150'000 formulaires !). Sur les 232'000 formulaires reçus, seuls 50'000 ont été analysés jusqu'ici et «il faudra compter 16 semaines pour traiter les formulaires restants». En ce qui concerne l'identification «les opérations ont pris une ampleur supérieure à ce qui avait été prévu en raison du nombre considérable de demandes reçues à la dernière minute. En outre, sur le plan logistique, l'opération est beaucoup plus complexe que prévu» à cause de la dispersion des personnes et du manque de moyens de communication. La date prévue pour le référendum, le 14 février 1995, ne pourra donc être respectée.
«Il est évident que de nombreux mois seront encore nécessaire (...) pour que l'on puisse déterminer une date pour la tenue du référendum». Boutros-Ghali se rendra «dans la région» fin novembre. Après ses consultations il proposera une nouvelle date pour le référendum. Entre temps une équipe technique sera envoyée sur place «afin de réévaluer les besoins logistiques et autres».

10.11. La réaction sahraouie au rapport du Secrétaire général
Sur les 232 000 demandes reçues par la MINURSO 180'000 ont été remises par le gouvernement marocain (et 52'000 par le Front Polisario). 150'000 formulaires ont été déposés le 25 octobre, date limite pour le dépôt des candidatures (ces chiffres nous ont été confirmés par la MINURSO, réd.). Selon le Front Polisario cette situation est l'expression de la volonté marocaine d'organiser un "plébiscite marocain" au lieu d'un référendum d'autodétermination. Le Front Polisario exprime sa surprise que le rapport Boutros-Ghali ait caché ces faits. Il ne peut s'associer à l'affirmation du Secrétaire général selon lequel «les choses se déroulent bien», alors que le territoire reste fermé à la presse et aux observateurs internationaux, que les observateurs de l'OUA ont l'interdiction de se présenter comme tels devant la Commission d'identification, et que les chioukhs qui résident en zone occupée, agissant sous les menaces, se limitent à accepter toutes les demandes présentées par les autorités marocaines. Le Front Polisario regrette que le rapport Boutros-Ghali ne cherche pas à résoudre les autres problèmes pendants ni ne mentionne la nécessité d'un dialogue direct entre les deux parties en conflit.

15.11. Le Conseil de sécurité «inquiet»
Dans une déclaration adoptée par consensus le Conseil «s'inquiète de la lenteur du processus d'identification» mais reconnaît «les difficultés de ce processus, y compris la prise en compte d'un grand nombre de demandes présentées à la dernière minute». Il prie «instamment» les deux parties «de n'épargner aucun effort pour faciliter les travaux de la MINURSO» et demande que le personnel de la Commission d'identification soit renforcé. Il se félicite de la visite prochaine de Boutros-Ghali dans la région et espère être en mesure de décider de la date du référendum, «qui aurait dû se tenir depuis longtemps déjà», après avoir reçu un rapport du Secrétaire général à l'issue de sa visite.

16.11. La République sahraouie reconnue
Le République du Malawi reconnaît officiellement la République sahraouie.

16.11. Mesure scandaleuse
La délégation sahraouie à la réunion régionale de la Conférence internationale de Pékin, qui se déroule à Dakar, a été expulsée du Sénégal «après une dispute avec la délégation marocaine». L'Association française des Amis de la RASD et le Comité suisse de soutien au peuple sahraoui ont vivement protesté contre cette mesure.

16.11. Tortionnaire au Comité contre la torture de l'ONU
Le commissaire de police Youssfi Kaddour, directeur de la Sûreté nationale marocaine, a fait partie de la délégation marocaine qui participait aux travaux du Comité contre la torture, réuni à Genève du 7 au 21 novembre 1994. Youssfi a été responsable du centre de torture de Derb Moulay Chérif à Casablanca pendant une dizaine d'années. Il a fait subir de ses propres mains des tortures ayant parfois conduit à la mort. Les Comités de lutte contre la répression au Maroc demandent aux autorités suisses d'expulser immédiate- ment ce criminel (Réd.: On ne connaît pas leur réaction pour l'instant). Le Comité contre la torture a décidé de saisir le gouvernement marocain.

22.11. L'identification
Selon le bureau de presse de la MINURSO à El Ayoun occupée un deuxième bureau d'identification devrait s'ouvrir après le 28 novembre à Boujdour. La commission technique mentionnée dans le rapport du Secrétaire général a déjà effectué sa visite sur place, et les équipes d'identification sont petit à petit renforcées.

 Nouvelles publications


[ACTUALITES 1991-2006] [HOME]